Couper des milliards sans toucher aux services

Le jeu de cons (étant entendu que les cons, c'est nous, et que nous en sommes les victimes)

Couper des milliards sans toucher aux services que disent les hypocrites
Prendre le monde pour des morons
Encore et toujours des smattes qui méprisent les gens en les prenant pour des connards. Sans rire pantoute chaque fois qu’ils vargent et coupent à coups de centaines de millions dans nos services publics, les mêmes qui nous disent le plus sérieusement du monde que cela n’affectera en rien les services rendus à la population. Bien au contraire, on fera mieux et plus avec moins. En être rendu à être dirigés par de tels énergumènes est vraiment affligeant.
Le cas de la santé publique
Je le répète c’est au Québec que l’on dépense le moins par habitant en santé de toutes les provinces canadiennes; que l’on fait le plus de place au privé; que l’on paie le plus cher nos médicaments et que l’on attend le plus pour avoir l’immense « privilège» d’avoir droit à un médecin de famille : C’est ça les vaches supposément sacrées d’un prétendu système de santé publique où l’on attend des mois et des mois pour se faire opérer, pour obtenir un rendez-vous avec un spécialiste et où on végète parfois 24 heures à l’urgence.
Le patronat l’a dit : « Nos programmes sociaux sont trop généreux au Québec». (Le Devoir, 17 février 2014). Alors, comme il se doit, nos élus s’exécutent et coupent généreusement, courageusement et lucidement dans tous les programmes sociaux, et en particulier dans la santé publique. Tiens, en 2011, Charest annonce des coupures d’un p’tit 800 millions$ de rien du tout, dont 510 millions$ de moins pour la santé et l’éducation. (Le Devoir, 17 septembre 2011). Puis en 2012, le Parti québécois, porté brièvement au pouvoir, renchérit avec des coupes additionnelles de 400 millions$: «Des compressions tous azimuts» (Le Devoir, 7 décembre 2012). Réduire notre solidarité par le biais de nos instruments collectifs, c’est tout ce qu’ils savent faire.
Et ce n’est pas fini, loin de là. Voilà que le matamore Gaétan Barrette annonce fièrement d’autres coupures «agressives» dans la santé publique de l’ordre de 600 millions$ «pour garantir la survie du système de santé», qu’il a dit (Le Devoir 26 juin 2014). Difficile de trouver mieux comme ineptie. Franchement, le seul moyen d’assurer la pérennité de nos services publics est de couper très «agressivement». Faut avoir un front de bœuf pour nous larguer de telles grossièretés venant de la part d’un individu qui est loin d’être un modèle de probité intellectuelle. Barette a aussi dit qu’il charcuterait seulement au niveau de la bureaucratie sans toucher aux services rendus à la population. Mais, La Presse l’adore, elle qui lui a consacré deux textes de quelques pages au complet le 8 mars 2014, «Le battant» et le 9 décembre 2006, «Le spécialiste». Je suis jaloux même si je sais que la jalousie est un bien vilain pêché.
Voulant plaire à son patron Gaétan Barrette, la fidèle p.d.g, de l’Agence de la santé et des services sociaux du Montréal Patricia Gauthier a accouché de cette perle de légèreté intellectuelle:« Les compressions de 100 millions de dollars n’affecteront pas les soins». (Le Devoir, 21 juin 2014). Ben oui, on vous croit sur parole madame. Et passant, pourriez-vous, madame Gauthier, m’enlever la poignée que j’ai dans le dos.
Idem en {{éducation
Voilà que les dirigeants soumis de la Commission scolaire de Montréal embarquent dans le derby du bourrage de crâne en nous régurgitant cette autre perle d’insignifiance: «Incapable de réduire son budget comme l’exige le ministre des finances du PLQ, Carlos Leitao (et aussi le patronat), la Commission scolaire fera des coupes là où ça fait le moins mal et ne touchera pas aux services aux élèves (sic)». (3 juillet 2014). Des coupes qui font plutôt du bien que je vous dis.
Le PQ pas mieux
Plus ça change et plus c’est pareil, du PLQ au PQ c’est la même chanson et les mêmes méthodes. Tiens, que dites-vous de cette superbe déclaration de l’ex-ministre péquiste de la santé Jean Rochon: « 17 000 postes en moins et un réseau de santé plus efficace.» (26 février 1997). Ayoye-donc. Môman, viens chercher ton vieux garçon, y’en peut pu. 17 000 postes en moins et voilà que les élus péquistes s’auto-congratulent en affirmant fièrement que:« Le PQ a sauvé le système de santé» (Journal de Montréal, 26 août 1998). Si on suit leur logique, il eut été préférable de couper disons 20 000 postes et pourquoi pas 30 000 afin d’améliorer encore plus le système de santé. Les péquistes ont manqué leur chance.
Et bien évidemment, Lucien Bouchard dans le temps, tout comme Philippe Couillard actuellement, a dit: «Couper pour assurer la survie de l’État» (Le Devoir, 26 février 1996). Ça se peut-tu? Nous faire à croire que pour assurer la continuité de nos services publics, qu’il faille absolument couper et couper encore plus et toujours. Pas d’investir davantage dans nos programmes sociaux, mais bel et bien les réduire considérablement. De nos jours, être progressiste c’est d’exiger moins de services publics et plus de privé. Le monde à l’envers que je vous dis.
Suite aux propos de son chef Lucien Bouchard, l’ex-président péquiste du Conseil du trésor Jacques Léonard avait lâché cette pièce d’anthologie: «Couper devient un exercice continu et permanent» (Le Devoir, 3 mars 1996). Couper devient en quelque sort un sport. Mais n’oubliez pas qu’ils coupent pour que l’on ait plus de services. Si Philippe Couillard annonce des minuscules coupures de 3,2 milliards$ dans nos services publics pour 2015, le PQ et Jacques Léonard en 1996 avaient annoncé des compressions de deux milliards «au moins » qu’avait renchéri le président péquiste du Conseil du trésor d’alors.
Si Charest et sa gang parlaient de moderniser et de réingénierie l’État et prêchait pour plus de privé et moins d’État, Léonard avait quant à lui clamé en 1996 ce concept tellement grandiose: «Léonard annonce la mort de l’État providence. Réduire les dépenses, restructurer les services publics, créer des conditions favorables à l’emploi tel est notre triple défi» (Le Devoir, 18 octobre 1996). Mes doux et affectueux amis, vous trouvez pas que dans les temps et dans l’espace, PQ et PLQ, ça ressemble pas mal?


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