RELANCE DE L’ÉCONOMIE

Couillard veut en finir avec l’austérité

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Une étiquette parfaitement justifiée dont il ne parviendra jamais à se départir

Dès l’ouverture de la session parlementaire, le gouvernement Couillard a cherché à se défaire de l’étiquette d’austérité qui lui colle à la peau en dévoilant une mesure ambitieuse pour stimuler l’économie.

Dans une déclaration ministérielle à l’Assemblée nationale, le ministre des Finances, Carlos Leitão, a annoncé que le congé fiscal accordé aux entreprises qui s’engagent dans un grand projet d’investissement sera bonifié : le seuil d’admissibilité sera abaissé de 200 à 100 millions dans les grands centres et à 75 millions en région. Ce congé fiscal correspond à 15 % de l’investissement et s’étend sur dix ans.

Cette mesure, introduite par le gouvernement péquiste en 2012, n’a pas donné les fruits espérés — seulement trois projets ont vu le jour — parce que le seuil était trop élevé, a précisé Carlos Leitão. Avec les nouveaux seuils, lesrésultats seront spectaculaires, a-t-il prédit. « D’ici la fin 2017, le congé fiscal permettra de soutenir la réalisation d’au moins 25 nouveaux projets représentant des investissements totalisant près de 4 milliards de dollars. Ces projets vont permettre de créer plus de 15 000 emplois au cours des prochaines années », a affirmé le ministre.

À l’Assemblée nationale, le premier ministre Philippe Couillard et le ministre des Finances ont dû toutefois essuyer les attaques de l’opposition. « L’effet libéral, les Québécois ont maintenant compris qu’il s’agit en fait de l’austérité, une austérité appauvrissante, une austérité qui est toxique », a lancé le porte-parole péquiste en matière de finances, Nicolas Marceau.

En ce début de session, le gouvernement Couillard a mis l’accent sur la relance économique. Lundi, dans sa circonscription de Roberval, le premier ministre confirmait une dépense de 450 millions de dollars en deux ans pour la sylviculture. « Quand on a fait l’annonce […], tout le monde rigolait quand on entendait d’autres parler d’austérité. C’est ça, l’austérité ? Allô, la Terre, je dirais », a raillé M. Couillard.

« Ce n’est pas l’austérité toxique, c’est la rigueur budgétaire », s’est défendu Carlos Leitão, qui a rappelé qu’il déposera dans quelques semaines un budget équilibré. « Nous mettrons la même énergie à faire en sorte que le Québec profite d’une croissance économique vigoureuse. »

Cette bonification du congé fiscal, le ministre des Finances aurait pu l’inclure dans le prochain budget, mais des motifs politiques expliquent cette annonce précipitée. « Ce n’est pas une urgence, a reconnu M. Leitão. Je pense que c’était utile de commencer la session parlementaire en donnant le ton sur le développement économique. »

Amir Khadir, de Québec solidaire, s’est dit étonné de voir « avec quelle naïveté ou quelle confiance aveugle » les gouvernements qui se sont succédé ont accordé des avantages aux multinationales. « Je conviens que ce n’est pas idéal. Mais si nous, on ne le fait pas, les autres ne vont pas se gêner pour le faire », a répliqué Carlos Leitão.


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