Construction: l'Assemblée nationale vote contre une commission

PLQ de JJC - Confiscation de l'État





Jocelyne Richer - Pauline Marois assure qu'elle ne lâchera pas prise. Même si les travaux parlementaires achèvent et que sa motion a été défaite, elle persistera à revendiquer la tenue d'une commission d'enquête publique sur l'industrie de la construction.
«Je vous le dis: nous ne lâcherons pas», a soutenu la chef de l'opposition officielle, mercredi, sur le parvis du parlement, où elle avait convoqué les médias, dans un geste solennel, pour une deuxième fois en une semaine.
Elle n'a cependant pas voulu dire quels autres moyens elle envisageait pour faire fléchir le premier ministre Jean Charest, qui a toujours refusé mordicus toute demande de commission d'enquête sur la construction.
«Je ne veux pas parler de stratégie ou de tactique qui pourrait être utilisée», s'est-elle contentée d'ajouter, semblant rejeter une quelconque obstruction des travaux parlementaires d'ici la fin de la session, dans deux semaines.
Entourée de nombreux députés péquistes, du porte-parole de Québec solidaire et de deux députés indépendants, Mme Marois a convaincu aussi des non-élus à joindre sa coalition: la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, le président de l'Alliance des policiers provinciaux, Jean-Guy Dagenais, et la présidente du Syndicat de la fonction publique (SFPQ), Lucie Martineau, qui représentent des instances présentement en négociation de nouvelles conventions collectives avec le gouvernement, de même que le porte-parole du Regroupement corruption zéro, Ryan Hillier.
Chacune de leur côté, toutes ces personnes revendiquaient elles aussi depuis des mois la tenue d'une commission d'enquête, mais mercredi elles ont choisi de joindre les rangs de la coalition parrainée par l'opposition péquiste.
Parallèlement à la nouvelle sortie publique de cette coalition, l'opposition péquiste avait présenté une motion à l'Assemblée nationale, toujours dans le but de revendiquer une commission d'enquête sur les liens entre le milieu de la construction, l'octroi de contrats et le financement des partis politiques.
Comme il fallait s'y attendre, vu que le gouvernement est majoritaire, la motion a été battue par 59 voix contre 54.
Il n'y a eu aucune abstention et tous les députés libéraux présents ont voté contre la motion, mais quelques absences ont été remarquées dans leurs rangs.
Ainsi, la chaise du député de Brome-Missisquoi, Pierre Paradis, était vide, de même que celle du ministre délégué aux Transports, Norm MacMillan.
Quant au ministre délégué aux Ressources naturelles, Serge Simard, il s'est pointé, mais en retard. Il n'a donc pas pu voter.
Dans les rangs adéquistes, le député de Shefford, François Bonnardel, brillait aussi par son absence. Les trois autres ont voté en faveur de la motion, même s'ils ne font pas partie de la coalition parrainée par l'opposition péquiste.
En point de presse, Mme Marois avait dit espérer que certains députés libéraux votent en faveur de sa motion.
«Nous entendons des bruits à l'effet que certains députés libéraux sont très mal à l'aise avec l'entêtement de M. Charest à ne pas vouloir tenir cette commission d'enquête», avait dit Mme Marois, quelques heures avant le vote.
De son côté, durant le point de presse, la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, a parlé quant à elle «d'un vaste mouvement citoyen» qui réclame une commission d'enquête, principalement sur l'octroi de contrats, et pas seulement ceux reliés à l'industrie de la construction.


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