Dans les prochaines semaines, nous aurons l'occasion de voir et d'entendre les candidats à la course à la chefferie d'Option nationale (ON) se prononcer sur leur vision du parti. Parmi les multiples enjeux qui retiendront l'attention de plusieurs militants (la clarification de notre article 1 et la méthode d'accession à l'indépendance, la refonte des statuts et règlements et tout ce qui touche à la gestion, l'éthique et à la démocratie interne ainsi que l'élaboration d'un cadre financier pour notre programme électoral), je serai particulièrement attentif à la vision qu'exprimeront les candidats quant au développement de notre plateforme politique.
Depuis ses débuts, Option nationale a surtout misé sur la simplicité et la clarté de son programme afin de séduire les électeurs. Cette stratégie a fonctionné sur une partie de l'électorat, mais de mon point de vue, elle est loin d'être suffisante et de nous donner l'aura d'un parti sérieux. En politique, un parti sérieux est un parti que l'on considère apte à gouverner.
Pour être considéré comme un parti apte à gouverner, il faut, entre autres, que celui-ci ne craigne pas de se positionner sur l'ensemble des dossiers qu'il aura à gérer dans l'exercice de ses fonctions. Quand bien ON a comme priorité l'indépendance, il ne pourra pas se substituer à ses obligations de gestionnaire de l'État québécois s'il obtient un jour le pouvoir. On ne pourra pas mettre la société québécoise sur pause, ni mettre en branle le processus d'accession à l'indépendance, sans se préoccuper de la gestion quotidienne des « affaires de la Cité ». Le peuple continuera de se poser des questions sur la santé, sur l'environnement, sur l'économie, sur la culture et sur la multitude de sujets qui leur tiennent à cœur et s'attendra à ce que le parti qu'il a mis au pouvoir soit en mesure de faire son travail concernant ces dossiers. Comment la population pourrait-elle élire un parti au pouvoir si elle ne sait pas, minimalement, la position de celui-ci sur les enjeux qui la concerne? Dans l'état actuel des choses, sommes-nous en train d'exiger de la population qu'elle nous donne carte blanche sur des dossiers dans lesquels nous ne prenons pas encore position ou croyons-nous que, comme par magie, ces dossiers cesseront d'être importants pour une partie de la population une fois le parti arrivé au pouvoir?
La réponse aux questions posées par la population ne peut pas toujours être : « Quand nous serons un pays indépendant, nous aurons tous les outils pour nous occuper convenablement de ce problème ». L'indépendance n'est pas un remède miracle qui viendra régler à coup de baguette magique tous les problèmes qui préoccupent les québécois et québécoises. Malgré le fait qu'il y ait un fond de vérité à cette réponse, celle-ci convient rarement aux indécis et ne suffit pas à engendrer la confiance que nous sollicitons.
Pour établir notre crédibilité auprès de la population, il faut être en mesure de démontrer, par le sérieux de notre démarche, que nous somme dignes de leur confiance, et ainsi être en mesure de répondre concrètement et directement aux questions qui nous sont adressées. Improviser autour d'éléments qui sont absents de la plateforme électorale ne peut que nous nuire. Il ne faut pas oublier que pour les gens qui ne s'intéressent pas en premier lieu à l'indépendance, le fait de pouvoir répondre à leurs questions, même si celles-ci n'ont pas de lien direct avec l'indépendance, est un premier pas que nous devons franchir, afin de fournir autant de crédibilité que possible à nos actions et espérer convaincre les indécis de notre capacité à gérer l'État.
Pour certains militants, l'élaboration d'un programme électoral plus complet est un piège qu'il faut éviter et qui nous mènera tout droit vers ce qu'ils qualifient de « gouvernance souverainiste » du Parti Québécois (PQ). À mon avis, il s'agit tout simplement d'un passage obligé vers la possibilité d'être un jour le parti au pouvoir. Il faut cesser de se bercer d’illusions; pour mettre en branle le processus d'accession à l'indépendance de ON, il faudra être élu comme gouvernement. Autrement dit, nous devrons accéder au pouvoir. Avec le pouvoir vient son lot de responsabilités, et la principale responsabilité d'un gouvernement demeure son engagement envers ses citoyens, et sa principale fonction demeure principalement la gestion de l'État (gestion qui inclût un positionnement clair sur les enjeux complexes de la société québécoise), et ce, peu importe son agenda politique ou sa base électorale.
Beaucoup de militants semblent croire que l'article 1, et par le même fait, la mission d’ON (extrait des statuts : 1.1 Option nationale a pour objet de réaliser l'indépendance du Québec) risquent d'être « dilués » si le parti se positionne sur des enjeux autres que l'indépendance ou indirectement reliés à celle-ci. Comme nous avons l'intention de former une grande coalition d'indépendantistes de toutes allégeances, disent-ils, ON ne pourrait pas se permettre d’avoir des idées « trop à gauche ou trop à droite ». J'ai d'ailleurs déjà abordé ce dilemme dans un texte publié sur Politicoglobe (http://www.politicoglobe.com/2013/05/le-paradigme-du-manchot-ou-avant-detre-a-gauche-ou-a-droite-il-faut-etre/) et intitulé : « Le paradigme du manchot ou « Avant d’être à gauche ou à droite, il faut être ».
Dans ce cas, pourquoi avoir fait l'effort de construire un programme politique? Si ON n'avait voulu qu'être un simple groupe de pression en faveur de l'indépendance, il aurait pu choisir un modèle d'organisation autre que celui d'un parti politique et n'aurait ainsi pas eu besoin de se doter d'un programme électoral. Or, ON a choisi de s'organiser en parti politique, avec tout ce que cela implique et on ne peut revêtir les habits d'un parti politique à moitié. Un parti responsable se positionne sur l'ensemble des enjeux d'une société, pas seulement sur « quelques enjeux importants » et ce, même au risque de déplaire. La nation québécoise mérite un plan d’action clair, à la hauteur de ses questionnements et de ses aspirations.
On a beau reprocher à Québec Solidaire (QS) de « vouloir l'indépendance par la gauche », on semble oublier un fait important : un programme politique sert d'abord et avant tout à énoncer sa vision de la gestion de l'État. Personnellement, j'ai toujours trouvé un peu simpliste le discours de plusieurs de mes collègues qui tentent de tisser un lien précis entre le programme électoral de QS et l'imposition d'une « certaine vision de gauche » pour nous mener à l'indépendance. Comme si les différences entre ON et QS sur le mode d'accession à l'indépendance pouvaient être décrites comme étant de gauche ou de droite. Il faut faire une distinction claire entre l'indépendance (et son processus d'accession) et le programme politique d'un parti et arrêter de les confondre une fois pour toute.
Concernant l'inquiétude des militants d'ON sur l'élaboration d'un programme électoral détaillé, j'invite ceux-ci à faire l'exercice suivant : consulter le programme électoral du Parti Québécois en 1980 et en 1995 et vous poser la question suivante : « Croyez-vous que les deux référendums se soient soldés en échecs parce que les Québécois ont rejeté tous les éléments du programme électoral du Parti Québécois? »
Pour ma part, la réponse est non. Mise à part la peur de l'inconnu et des éléments flous quant aux étapes d'accession à l'indépendance, ceux qui ont voté contre l'indépendance du Québec aux référendums n'ont pas rejeté l'ensemble de la vision de gestion du Québec par le PQ exprimée dans sa plateforme électorale, mais tout simplement la notion d'indépendance qui y était attachée.
La seule chose qui empêchera ON de perdre de vue sa priorité numéro un, c'est la volonté de ses membres de maintenir ou non celle-ci. Compte tenu des raisons qui ont amené la création d'ON, il est pratiquement impensable que cela puisse se produire dans un avenir rapproché. La question demeure donc entière : Le parti parviendra-t-il à incarner une véritable coalition d'indépendantistes tout en répondant à l'impératif de tout futur gouvernement, celui du positionnement obligatoire sur les enjeux de société? Arrivera-t-il à conjuguer « avoir » (un réel programme électoral) et « être » (un pays) » avant que les gens commencent à penser « s'être » fait « avoir » en nous accordant leur confiance?
Sébastien Croteau
Militant et ancien candidat
Pour lire : Le paradigme du manchot ou « Avant d’être à gauche ou à droite, il faut être »
(http://www.politicoglobe.com/2013/05/le-paradigme-du-manchot-ou-avant-detre-a-gauche-ou-a-droite-il-faut-etre/)
Course à la chefferie d'Option Nationale
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8 commentaires
Marcel Haché Répondre
1 septembre 2013@ G. Carmichael (excusez-moi si je suis tardif et trop long)
« Implosion » ? Même pas.
Si le P.Q. était battu aux urnes après avoir porté une méthode politique molle mais particulièrement prometteuse, la gouvernance souverainiste ( quant à moi un abus de langage mais un passage obligé), j’imagine sans peine que les indépendantistes à l’intérieur du P.Q., tout particulièrement les apparatchiks, j’imagine que les têtes dures parmi eux se diraient ceci : Nous avons « dilué » beaucoup, et cependant nous avons échoué devant l’électorat, la recette ne consistera pas à diluer davantage…
À ses débuts, le P.Q. s’est ramassé un formidable électorat bleu, qui s’était dispersé, et qui s’est dispersé à nouveau depuis 1995. Le P.Q. a remplacé l’Union Nationale puis est devenu l’héritier de la révolution tranquille. Il a assumé ce que Nous étions devenus. Chaque génération a ses solutions. Cependant, je crois qu’O.N. devra assumer sa part de ce que Nous sommes maintenant. Nous ne sommes plus un peuple de quêteux. Nous sommes un peuple riche. Riche mais entravé, mais contrarié. Mais c’est bel et bien NOUS qui sommes encore là. Sans Nous, l’indépendance est une fumisterie. On jase…
Personne n’est en mesure de prédire ce qui adviendra du P.L.Q. à la suite de la Commission Charbonneau. Il faut aussi constater, oui, oui, constater, que des bleus se montrent le bout du nez à la C.A.Q. et ne pas simplement y voir une « drette » qui n’existe pas au niveau électoral ( certainement pas ailleurs que sur l’île de Montréal).
Cela vaudrait la peine que les porteurs de ballon les plus rudes et les plus motivés, ceux d’O.N., cherchent les trous dans les lignes ennemis plutôt que de bousculer ceux qui cherchent déjà et qui tâtonnent comment enfoncer les lignes ennemis.
Nous ne devrions pas avoir peur d’être super- partisan à l’égard de notre Cause. Il y a les amis de l’Indépendance et il y a les ennemis. Il y a des « ennemis » qui pourront devenir des amis, et d’autres qui ne le voudront jamais…
O.N. perd son temps à souhaiter l’implosion et la mort du P.Q. L’attentat du 4 septembre signifie la fin d’un cycle…et le début d’un autre. Quoi qu’il arrive, il y aura du vent pour O.N.
Bon vent à l’Indépendance.
Archives de Vigile Répondre
31 août 2013"Ou bien le P.Q. obtiendra une majorité parlementaire et alors O.N. deviendrait le champion incontesté de l’Indépendance, ou bien le P.Q. sera battu, et O.N. serait alors l’unique champion de l’Indépendance."
Je ne comprend pas très bien ce que signifie ce commentaire. Voulez-vous dire que si le PQ est battu lors de la prochaine élection, que le parti va imploser?
Gaston Carmichael
Marcel Haché Répondre
31 août 2013Ou bien le P.Q. obtiendra une majorité parlementaire et alors O.N. deviendrait le champion incontesté de l’Indépendance, ou bien le P.Q. sera battu, et O.N. serait alors l’unique champion de l’Indépendance.
De quelle utilité O.N. favoriserait-il maintenant les libéraux du West Island au détriment des péquistes si, de toutes les façons qu’on regarde la conjoncture, il y aura une place assurée pour O.N. au lendemain des prochaines élections ? Pourquoi jouer l’Indépendance sur un coup de dés ? À vouloir forcer le jeu (électoral), O.N. pourrait bien tout perdre ! Pour quelques dollars que lui assurerait la loi électorale ? Dé-ri-soi-re. Un manque total de perspectives, typique de l’arrivisme tant dénoncé par ailleurs chez ses adversaires péquistes.
Si O.N. n’est jamais capable de prendre position sur l’ensemble des sujets qui concernent la gouvernance de l’État (que Nous avons déjà), le peuple québécois se détournera d’un parti qui ne serait plus capable que de se répéter du matin au soir à propos de l’indépendance. O.N. transformerait alors son indépendantisme en religion. Le risque serait grand qu’il reste une secte à jamais, vulnérable alors aux activistes canadians. Eh oui, comme Québec Solidaire…
On jase évidemment de l'Indépendance...pas de la politique politicienne !
Archives de Vigile Répondre
30 août 2013Merci M. Deneault et M. Cormier de vos commentaires.
Malgré le fait que je milite à ON, j'ai toujours été très critique face à mon parti et très souvent à mes dépends.
Ceci étant dit, je suis bien conscient du chemin que ON a à parcourir pour arriver à maturité. Par contre, la jeunesse du parti n'est plus une excuse acceptable à mes yeux, dans la mesure où nous avons une expertise à l'interne qui n'est tout simplement pas mise à profit. J'espère que le (ou la) prochain chef ne fera pas les mêmes erreurs que l'ancienne direction et au lieu de marginaliser les personnes qui critiquent la structure, sauront les '' utiliser '' à bon escient.
À la personne qui a fait ce commentaire : '' Le meilleur moyen de décourager une personne est de lui imposer des objectifs inatteignables. '', je répondrai ceci : La meilleure façon de décourager les militants est de ne pas avoir d'objectifs clairs, même si ceux-ci sont à moyens ou longs termes. Le débat entourant la nécessité ou non de développer la plateforme électorale n'a jamais eu lieu. La course à la chefferie est l'occasion de le lancer.
Si je vous posais la question suivante : quels sont les objectifs à court, moyen, long terme pour ON, que me répondriez-vous? N'ayant fait aucune planification stratégique (plan d'action), même la direction de ON ne peut vous répondre adéquatement à ce sujet.
De plus, la perspective du pouvoir ne deviendra pas plus concrète sans que ON développe, avec sérieux, sa plateforme et particulièrement son article 1, dont il existe diverses interprétations. Et plus ON mettra des efforts à la développer et à la préciser, plus la perspective du pouvoir se concrétisera. Ce n'est pas en ayant des exigences modestes envers le parti que celui-ci progressera rapidement. Si ON veut jouer dans la cour des grands, il faut arriver à maturité rapidement. Et comme ON se positionne maintenant comme un des 5 grands partis nationaux, je ne vois pas comment nous arriverons à atteindre nos objectifs si nous n'avons pas le courage d'être un tant soit peu exigent.
Je vous l'accorde, j'ai peut-être l'air un peu impatient. Mais, je vois tout le temps qui a été perdu justement parce que le parti n'a pas mis ses énergies au bon endroit. ON a travaillé davantage sur son image que sur sa structure. Même si l'image est importante en politique, ce n'est pas le contenant qui crée le contenu, mais l'inverse.
Quant au lien que vous faites entre une des phrases de mon texte et le financement du parti, je crois comprendre que d'après votre lecture du texte, je sous-entends que ON ne devrait pas être financé. Peut-être me suis-je mal exprimé, mais ce n'est certes pas mon intention de priver ON de financement. Ce que je dis, c'est que ON a choisi d'être un parti politique et il doit assumer ce choix.
Au plaisir d'échanger de nouveau avec vous.
Archives de Vigile Répondre
30 août 2013Vous en demandez beaucoup M. Croteau, pour un parti qui n'a même pas encore atteint l'adolescence.
Le meilleur moyen de décourager une personne est de lui imposer des objectifs inatteignables.
À ce stade-ci, je ne crois pas qu'il y ait un seul militant qui vise le pouvoir pour la prochaine élection. D'élaborer un programme de gouvernement maintenant serait futile.
Pour l'instant, le programme peut donc se contenter d'orientations générales. Celui-ci va évoluer au fil des congrès, et devra devenir de plus en plus précis, au fur et à mesure que la perspective du pouvoir deviendra plus concrète.
"Si ON n’avait voulu qu’être un simple groupe de pression en faveur de l’indépendance, il aurait pu choisir un modèle d’organisation autre que celui d’un parti politique... "
L'argent est le nerf de la guerre. En tant que parti politique, ON a droit à un financement public stable qui assure sa survie. Il serait irresponsable de s'en priver.
Archives de Vigile Répondre
30 août 2013Monsieur Croteau,
Depuis que j'ai adhéré à ON en 2011, c'est une des rares fois ou j'ai eu l'occasion de lire une réflexion pragmatique axée sur la conquête potentielle et l'exercice du pouvoir par ce parti. Vos suggestions, posées sans l'éternelle cassette militante, amènent des réflexions pertinentes sur certains problèmes de gestion interne, de réalisme politique, mais aussi de communications. J'ai critique durement le parti en juin dernier, je le concède, mais dans le contexte du départ d'Aussant et des problèmes de personnalisation dont le parti souffrait, l'exercice a été, selon moi, nécessaire. Pour une fois, j'ai l'impression que quelques-uns comme vous ou Nic Payne par exemple, écrivent autre chose que des messages d'encouragement aux troupes et des déclarations d'admiration de nos merveilleux militants...
Chapeau pour ce texte..
Yannick Cormier
Archives de Vigile Répondre
30 août 2013J'ajouterai qu'il était effectivement gênant de constater au dernier congrès d'Option Nationale que l'on avait rejeter de faire une priorité de la lutte contre la pauvreté parce que cela pouvait trop ressembler à une mesure de Québec solidaire...
Archives de Vigile Répondre
30 août 2013Tout à fait d'accord! Avec ce texte et avec un autre du même auteur que j'ai retrouvé plus tôt aujourd'hui..
Il m'est toujours apparu que cette "ligne" de la part de ON n'était pas plus défendable que celle avancée par un parti populiste de centre droite qui ne souhaite pas trop se positionner sur l'axe constitutionnel (celui qui "verra" plus tard)... On ne peut pas faire abstraction ni de la question constitutionnelle (comme le fait la CAQ et comme souhaiterait le faire QS) ni d'une conception politique sur l'axe droite-gauche (malgré ce qu'a soutenu ON et comme le nient souvent les grands partis électoralistes qui se réfugient derrière ce qu'ils appellent du "pragmatisme").
J'ajouterais qu'il m'apparait également qu'une véritable indépendance ne peut que se conjuguer à gauche du centre, dans la mesure ou elle doit servir le peuple - en outre via les leviers de son État - et non pas les intérêts particuliers de la caste des "satisfaits" (il faut également s'affranchir de certains dogmes du néo-libéralisme si on est véritablement "indépendantiste").