Confrontations (1/3)

L’extrême droite et l’extrême gauche

Chronique de Marc Huber

Le 20 août 2017, la ville de Québec est passée à quelques cheveux d’une confrontation entre deux groupes diamétralement opposés. D’un côté, il y avait la Meute, une organisation classifiée d’extrémistes de droite, en étant contre la politique d’immigration canadienne et l’islam radical. De l’autre, des contre-manifestants dénonçant le racisme et l’intolérance de la Meute. Par bonheur, des policiers ont évité les accrochages en regroupant les affiliés de la Meute dans un stationnement souterrain. Le 30 septembre suivant, des membres du Storm Alliance ont manifesté à la frontière de Lacolle pour revendiquer des positions similaires à la Meute, le visage caché par un foulard blanc. Un peu plus loin, une faune comparable à celle de Québec se composait de personnes vêtues d’un cache-nez noir. Encore une fois, la confrontation fut évitée.


N’allez pas croire pour autant que ce fut la quiétude. Au début de septembre, la vidéo Le roi des pissous de Georges Tremblay (Goy George) a présenté sur YouTube des images de la manifestation de Québec qui exposaient la violence, la haine, le racisme et la misogynie de gens vêtus de noir au visage masqué qui ont battu sauvagement un homme âgé qui portait un drapeau du Québec et agressé une membre de la Meute.


Il s’agit d’antifascistes (antifas) liés à des extrémistes de gauche, à des anarchistes et au Black Bloc, les ancêtres des antifas, dont un n’était assurément pas de Québec, puisqu’il beuglait en anglais. D’où venait-il? La vérité sur les Antifas, Jaggi Singh et la Corruption de l’Université Concordia (1) répond à la question. Son auteur se présente sous le pseudonyme DMS. Il est un ancien étudiant de l’Université Concordia qui affirme qu’un montant d’argent frôlant les 200,000 $ par session est soutiré aux universitaires de l’institut pour financer le Quebec Public Interest Research Group (QPIRG), un groupe qui a pour mission, entre autres, de soutenir le travail de recherche au sein d'organismes communautaires et de lutter contre la brutalité policière.


Confrontation politique


Quel est le problème? Le QPIRG prendrait aussi part à une confrontation idéologique, en répandant le racisme systémique des Québécois chez les étudiants anglophones de Concordia et en organisant des manifestations, dont celle de Québec et de Lacolle.  Lors de ces deux manifestations, nous retrouvions Jaggi Singh, un activiste connu depuis le milieu des années 90 pour ses revendications sociales et politiques. Le même qui affirmait, le 5 septembre 2017, qu’un «climat de racisme» règne à Québec.  Il est aussi le Coordonnateur du groupe de travail et de programmation du QPIRG. Une activité qui laisse l’impression que la confrontation idéologique entre la gauche et la droite cache une confrontation politique entre le Parti libéral du Québec (PLQ) et les Québécois.


Je m’explique. Le PLQ a tout d’un imposteur qui dirige la destinée du Québec, sans pour autant démonter la moindre sympathie pour les Québécois. C’est ainsi que le ministre de l’Éducation Sébastien Proulx peut tarder à intervenir pour mettre le QPIRG et l’université Concordia à l’ordre, alors qu’il aurait assurément réagi promptement si l’UQAM finançait un groupe qui propage le racisme et la haine des Canadiens anglais. C’est le même PLQ qui laisse l’impression que le vote ethnique et anglophone serait plus bénéfique à l’avancement social que celui des Québécois. Mais encore, ce parti vibre au diapason de propagandes qui associent les francophones à des extrémistes de droite dangereux qui s’opposent à l’ordre social. Ainsi, le QPIRG et les antifas ne feraient que se défendre contre des personnes menaçantes et les victimes du 20 août auraient couru après le trouble, en portant le fleure de lysé et un t-shirt blanc affichant le symbole de la Meute. Enfin, ce racisme systémique qui cible les Québécois est une légende urbaine inventée par DMS et quelques névrosés. Nous le savons, tous les étudiants de Concodia adorent le Québec et font beaucoup d’effort pour communiquer avec ces derniers en français.


En réalité, se faire attaquer par des bourriques est inacceptable, peu importe nos allégeances et le drapeau qu’on porte. Ajoutons que le racisme érigé en système (systémique) visant les Québécois existe au Canada et se porte de mieux en mieux au Québec sous le régime libéral de Philippe Couillard. Pour les antifas, ils sont tout sauf des «extrémistes de gauche» et des «anarchistes»? Les anarchistes ne croient pas à l’organisation sociale et parfois même à l’humanité. Ainsi, il est difficile de croire qu’ils font trois heures de route, entre Montréal et Québec, comme cela semble le cas pour certains, afin de battre des gens. Mais encore, s’ils étaient des communistes, ils auraient un peu de compassion pour ces Québécois qui ont ébauché la sociale démocratie et mirent sur pied le mouvement syndical au nom de la justice et la solidarité. Un Québec dont le pourcentage de travailleurs syndiqués est le plus haut au Canada, bien qu’en diminution.


Les antifas sont aussi absents de l’espace public quand vient le temps de manifester contre les lois bâillons du PLQ, dont la loi 106 qui encadre l'exploitation des hydrocarbures. Ils frappent des femmes, des nationalistes et des personnes âgées, tout en étant incapables de s’en prendre aux lois fascisantes du régime Couillard. En fait, ils sont des sortes de Mr Hyde campant le côté monstrueux du PLQ du Dr Jekyll. Le miroir déformant d’un PLQ qui menace l’espace de vie des Québécois par des lois, qui traite les francophones comme une tribu et renie toutes formes de symboles nationaux, dont le drapeau des Patriotes liés au Parti patriote dont le PLQ tire sa sève depuis 1867.


Les antifas sont aussi en symbiose avec des médias populaires souvent avares de commentaires, de débats sérieux et ayant tendance à répéter les mêmes propagandes qui nourrissent la confrontation politique. Ainsi, pendant que les antifas affichent une haine viscérale des extrémistes de droite, Louis Audet, le PDG de Cogeco, propriétaire du 98,5 Fm de Montréal, la station radiophonique la plus écoutée au Canada, s’amuse à étiqueté de populiste ceux qui sont liés à cette droite. Selon La montée du populisme inquiète le PDG de Cogeco publié le 25 septembre 2017 dans le Journal de Montréal sous la plume de Philippe Orfali, Louis Audet affirmait que «deux Québécois sur trois seraient prêts à voter pour un politicien «populiste» s’engageant à fermer les frontières aux immigrants et aux réfugiés, et à «défendre l’identité nationale» si un tel candidat se présentait aux élections [...] alors qu’en février seulement 37 % des Canadiens estimaient qu’il y a trop d’immigration au Canada, cette donnée a bondi à 45 %, cinq mois plus tard». Et comme c’est souvent le cas, le Québec se distingue. Alors que «17 % des répondants des autres provinces disent qu’ils ne voteraient «jamais» pour un tel candidat anti-immigration», il y en a seulement 6 % chez les Québécois» (2).


Il y a aussi cette satanée mémoire sélective des antifas qui marque le discours des amis du PLQ. Ainsi, Louis Audet ajoute que la solution serait dans l’éducation, en oubliant de souligner que le taux d’analphabètes fonctionnels a augmenté de plus de 22 % sous le régime libéral entre 2003 et 2016. Mais encore, ce «populisme» se retrouve aussi chez des citoyens curieux et téméraires, de plus en plus éduqués et exigeants. Des gens que l’intelligentsia détourne, censure et dénigre pour éviter qu’ils fassent de l’ombre à une médiocratie sans envergures, qui encadre sa politique et les informations en fonction de ses besoins. C’est ainsi que les confrontations politiques et idéologiques se manifestent par la multiplication de discours servant à créer des ennemis de la Nation qualifiés de tous les maux. Une propagande qui s’exprime par le refus du droit à la défense, à débattre et à dénoncer des faussetés. Les dissidents sont coupables d’exister, pendant qu’on institutionnalise la bêtise humaine autant au QPIRG qu’au PLQ.


(1) https://www.YouTube.com/watch?v=P8JDmapM6uc


(2) http://www.journaldemontreal.com/2017/09/25/deux-quebecois-sur-3-seraient-prets-a-voter-pour-un-politicien--populiste



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