Commission Charbonneau - Le stratagème de Génivar décodé par Perreault

051268e23135f0d6f782e7e4128fd922

L'argent comptant de Genivar au service du parti au pouvoir

L’ingénieur François Perreault a expliqué le stratagème d’une désarmante simplicité qui a permis à sa firme, Génivar, de faire des dons illégaux en argent comptant de 300 000 $ à 400 000 $ à Union Montréal avec la complicité de ses collègues Yves Lortie et Yannick Bouchard.
Les trois dirigeants de Génivar recouraient aux services d’entreprises de construction existant sur papier seulement. Dix-sept firmes acceptaient de faire des fausses factures pour des services fictifs. Elles gardaient une commission de 10 à 15 % et elles retournaient le reste en liquide, soit à M. Lortie ou M. Perreault.
Certaines de ces firmes avaient des noms tout à fait appropriés pour ces transactions opaques faisant apparaître l’argent comptant comme par magie : Construction Extra, Les Constructions Aladin…
L’argent comptant ne restait jamais longtemps entre les mains des grands patrons de Génivar. « Ça rentre, ça sort instantanément », a dit M. Perreault, mercredi à la commission Charbonneau.
M. Perreault remettait l’argent à Bernard Trépanier, soit chez Génivar, soit sur la rue, devant le deuxième bureau de « Monsieur 3 % », situé tout près du club privé 357 C. Il a ainsi donné de 300 000 $ à 400 000 $ au collecteur de fonds d’Union Montréal.
M. Perreault a démissionné de son poste de vice-président chez Génivar, vendredi dernier, sachant qu’il allait révéler l’étendue de son rôle dans le cartel des ingénieurs.
Radio-Canada avait révélé en février 2012 qu’au moins deux compagnies de construction, Exékut et Construction Extra, avaient fait des fausses factures pour Génivar. La compagnie s’était dite ébranlée par ces révélations et elle plaidait la bonne foi.
Ce reportage avait suscité la commotion, a dit M. Perreault, et une enquête interne avait été menée sur la fausse facturation. « C’est n’était pas allé plus loin, on n’a pas fait le pont [avec la collusion] », a-t-il expliqué. M. Perreault a été sanctionné pour sa conduite : il a été privé d’un bonus de 100 000 $. « J’ai payé pour », estime-t-il.
Le nom d’Yves Lortie a été évoqué à plus d’une reprise à la commission Charbonneau. Grand ami de Robert Marcil, l’ex patron des infrastructures à la Ville de Montréal, M. Lortie faisait partie de la liste des invités de Giuseppe Borsellino, patron de Garnier Construction, lors d’un voyage de luxe en Italie. M. Lortie est présentement à l’emploi du Groupe SM, où travaille aussi Robert Marcil.
Yves Lortie et Yannick Bouchard sont par ailleurs les organisateurs d’un déjeuner de financement controversé de l’ex ministre libérale Line Beauchamp, auquel assistait un membre important de la mafia, Domenico Arcuri.
Détails à venir
***
Photo : La Presse canadienne
L'ingénieur François Perreault, jusqu'à tout récemment vice-président chez Genivar


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé

-->