Commémoration de la bataille des Plaines: des figurants perplexes

1759-2009: 250e de la bataille des Plaines d'Abraham



À Québec, les Fêtes de la Nouvelle-France attirent plusieurs reconstituteurs depuis 1997. Aux États-Unis, les reconstitutions historiques sont choses courantes.
Photothèque Le Soleil

Simon Boivin (Québec) Perplexes, des figurants bénévoles américains s'expliquent mal la controverse soulevée par la commémoration du 250e anniversaire de la bataille des plaines d'Abraham.
«Certains comprennent, d'autres pas», indique Stéphane Tremblay, du Corps historique du Québec, l'un des organismes qui fera revivre la bataille à l'été.
«Je suis sur des sites de discussion, et il y en a qui ne comprennent carrément pas, dit-il. Surtout des Américains. D'autres qui disent : ?Il faut expliquer à la population, ils vont comprendre, c'est sûr.?»
Comme quelque 2000 autres figurants, M. Tremblay reconstituera bénévolement l'affrontement entre les troupes de Wolfe et de Montcalm. Chacun assume ses frais de transport, d'hébergement, de nourriture. Ils planchent sur cette reconstitution depuis 2004.
«Même si on n'avait pas eu l'autorisation de la Commission des champs de bataille nationaux, on aurait trouvé un parc à proximité, poursuit M. Tremblay. On se serait organisés pour commémorer, avec ou sans eux.»
Aux États-Unis, dit-il, les reconstitutions sont choses courantes et sont considérées comme des outils pédagogiques. Des batailles de la guerre de Sécession ou de la Conquête ont été recréées ces dernières années.
«On espère que les gens comprennent qu'on ne supporte pas un côté ou un autre, dit M. Tremblay. On ne prend pas de position politique. On veut juste commémorer une bataille qui a tristement eu lieu il y a 250 ans.»
Cet enseignant en mécanique du bâtiment s'attendait à ce que certaines «personnes plus extrémistes» s'opposent à l'activité. Mais, selon lui, il ne s'agit pas de la majorité des Québécois. «Notre mission est de représenter l'héritage militaire de l'histoire américaine, canadienne et québécoise, affirme-t-il. Il n'y a pas de message fédéraliste là-
dedans, et on ne le fait pas à la demande d'Ottawa.»
Le président de la Commission des champs de bataille nationaux, André Juneau, est confiant que tout se réalise. L'événement sera par ailleurs fort intéressant sur le plan touristique, note-t-il. Les dernières reconstitutions ont attiré plus de 100 000 personnes, affirme-t-il.
Depuis l'été dernier, la Commission de la capitale nationale montre de l'intérêt à participer financièrement à l'activité. «Là, on s'y attend un peu moins parce que le premier ministre Charest a dit qu'il n'allait pas assister à l'événement», note M. Juneau.
Mardi, il rencontre le maire Régis Labeaume et jeudi, le chef des Premières Nations du Québec et du Labrador, Ghislain Picard.
M. Juneau jure que la politique sera totalement évincée de l'événement. «Les gens ne veulent pas que les ministres soient invités à parler, dit-il. Il y a eu une petite guéguerre entre Mme (Agnès) Maltais et Mme (Josée) Verner, mais nous, on a jamais pensé comme ça.»


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