Comédie référendaire en Ukraine de l’Est

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«Wait and see»

Surprise! Les Ukrainiens de l’Est de l’Ukraine ont voté à 90% pour l’indépendance et le taux de participation a été de 75%. Bon, il était possible de voter plusieurs fois, mais les gens sont honnêtes, c’est connu. C’est vrai, les bureaux étaient gardés par des individus armés et masqués, mais ils n’allaient expliquer aux gens comment voter. Oui, il n’y avait qu’une poignée de bureaux de vote dans plusieurs villes, mais avec de la patience, ne peut-on pas venir à bout de tout? Il n’y a pas eu de campagne référendaire, mais tout le monde n’avait-il pas déjà une opinion arrêtée sur le sujet? Quoi encore? Aucun observateur international n’était présent? Mais que peuvent bien comprendre des étrangers à la situation politique en Ukraine de l’Est…
Trève de plaisanteries. Rien ne permet de légitimer cette comédie de référendum qui s’est tenue en Ukraine de l’Est. Contrairement au référendum de Crimée qui s’est tenu dans des conditions un peu plus normales, avec des observateurs étrangers, celui-ci ne remplit aucune condition minimale de validité. C’est tellement évident, que même Vladimir Poutine a demandé aux insurgés de l’Ukraine de l’Est de surseoir leur référendum. Ils l’ont tenu quand même.
Avec quels résultats? Très simple. Les populations pro-indépendance et anti-indépendance seront encore plus montées les unes contre les autres. La violence va encore augmenter. Ceci paraît bien être la stratégie ultime des insurgés. Ils semblent vouloir instaurer un climat de violence et éventuellement de guerre civile qui leur permettra d’appeler la Russie à l’aide.
Mais il n’est pas si sûr que Moscou intervienne militairement dans cette région. Avec un peu de calme, la Russie aurait pu tranquillement renforcer ses liens économiques avec les provinces ukrainiennes de l’Est. Une intervention armée pourrait lui coûter très cher politiquement et économiquement.
Il est vrai que les Ukrainiens ont eux-mêmes mis le feu aux poudres il y a quelques mois en interdisant, par-exemple, que le russe soit considéré comme une langue nationale en Ukraine. Il aurait été sage de ne pas promulguer ce genre de mesures. Du côte des insurgés, il aurait été sage d’attendre le résultat des élections ukrainiennes. À présent, il faudra voir comment les insurgés vont tenter d’empêcher les Ukrainiens de l’Est de voter aux élections ukrainiennes de la fin mai. Beaucoup de plaisir en perspective.


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