Citoyens et militants perturbent des audiences de l'Office national de l'énergie

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Encore un dossier qui va mal se terminer

Une quinzaine d'opposants au projet de renversement du flux de la ligne 9B ont tour à tour interrompu, mercredi avant-midi, les travaux de l'Office national de l'énergie (ONE) qui se tiennent cette semaine à Montréal.
Tous vêtus d'un t-shirt sur lequel on pouvait lire «Non au pétrole sale», des membres de groupes écologistes et des citoyens se sont levés de leur chaise l'un après l'autre, avant de dénoncer haut et fort leur exclusion des audiences sur le projet d'inversion du flux dans un pipeline d'Enbridge, qui permettra de faire couler 300 000 barils de pétrole brut jusqu'à Montréal d'ici quelques mois.
«Ces audiences donneront la parole à quelques dizaines de personnes et d’organismes que vous, de l’Office national de l’énergie, avez jugés compétents ou directement touchés par le projet de la compagnie Enbridge. Or, la population canadienne tout entière, et même au-delà de nos frontières, sera directement touchée par ce projet, s’il se réalisait», ont-ils déclaré, l'un en français, l'un en anglais.
«En restreignant les règles d’admissibilité et en compliquant les procédures de participation, vous, et le gouvernement fédéral en place, vous avez choisi de ne pas nous entendre», ont-ils ajouté, s'en tenant au même texte.
Exclusion des écologistes
Aucun groupe environnemental ne prend part aux audiences à Montréal. Certains y seront lors des derniers jours de plaidoiries à Toronto la semaine prochaine.
L'ONÉ a volontairement exclu tous les intervenants qui voulaient aborder les enjeux environnementaux liés au pétrole, notamment l'exploitation des sables bitumineux et les changements climatiques. Et quelle que soit la décision la décision de l’ONÉ, le gouvernement Harper se réserve le droit de faire fi de celle-ci, selon les nouvelles dispositions d’évaluations décrétées en 2012.
Rassemblement
Des groupes environnementaux se sont d'ailleurs rassemblés mercredi devant le Palais des Congrès de Montréal pour dénoncer le caractère «antidémocratique» des audiences de l’ONE et son mandat «trop restreint».
Selon Patrick Bonin de Greenpeace, « le projet d’Embridge présente d’importants risques de déversement, implique l’expansion des sables bitumineux, le raffinage du pétrole lourd albertain au Québec et l’augmentation de la production de pétrole de coke ainsi que le transport du pétrole par bateau de Montréal à Lévis. Or, avec les œillères que lui impose le gouvernement Harper, l’ONÉ ne regarde que le pipeline ».
Selon Kristian Gareau, du Collectif Justice climatique Montréal, « le gouvernement Harper limite la participation du public et accélère ainsi l’approbation des projets énergétiques polluants ».
Québec ne participe pas non plus aux audiences et n'a toujours pas annoncé quelle forme prendrait une éventuelle consultation provinciale pour ce projet de compétence fédérale. Dans sa nouvelle politique économique, Québec a manifesté son enthousiasme envers le projet d'Enbridge.
Plaidoyer pro-inversion
Les représentants de l'Association industrielle de l'est de Montréal et de l'Association canadienne des Producteurs pétroliers (ACPP) ont dû suspendre à plusieurs reprises leur présentation devant les commissaires de l'ONÉ, mercredi avant-midi, le temps que des policiers du Service de police de la Ville de Montréal escortent un à un les protestataires ayant pris la parole hors de la salle du Palais des congrès. L'ordre d'expulsion leur a été lu uniquement en anglais.
«Aucun projet ne peut faire l'unanimité», a souligné François-William Simard, directeur Stratégie et affaires économiques à la Fédération des chambres de commerce du Québec, lors de la présentation du mémoire de L'organisme. «Des gens en désaccord avec un projet, il y en aura toujours.»
Le Devoir a constaté la présence de quelques dizaines de policiers du SPVM au Palais des Congrès. Plusieurs surveillaient l'entrée de la salle où se déroulent les audiences publiques de l'ONÉ. Certains étaient vêtus de la tenue des policiers antiémeutes.


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