Économie

Choisir l'exil ou se faire tondre comme un mouton ?

L'ultime moyen de marquer son désaccord.

Tribune libre

Au moment où une orchestration bien rodée dans l'opinion publique semble paver la voie à de drastiques mesures budgétaires pour le gouvernement du Québec (sorties répétées depuis quelques semaines des Lucides : Lucien Bouchard, Pierre Fortin, André Pratte entre autres), il ne semble y avoir au Québec actuellement aucune place au contrepoids de ce discours assaillant! J'ai beau me promener de la Première chaîne radio de la SRC vers le 98,5 fm; j'ai beau parcourir les pages aux opinions du Devoir ou de La Presse...mais diable où sont les représentants de la véritable social-démocratie? Est-ce par crainte d'être lapidé qu'on se tait ou est-ce parce qu’on nous muselle?
En tout cas, une chose me deviens de plus en plus évidente : plus je jase avec des gens de ces questions-là, plus une idée semble se gagner du terrain : si le gouvernement frappe trop fort en venant réduire de manière drastique notre pouvoir d’achat (déjà assez affaibli) en tant que consommateur québécois par un train de mesures d’augmentation de frais, d’augmentation de taxes déjà existantes ou l’ajout de nouvelles taxes (toutes des mesures régressives à l’égard des moins bien nantis) il existe un risque de voir ces gains anticipés de tout simplement s’évaporer. Ce risque est celui de pousser plusieurs personnes au Québec vers l’exil.
Je me suis amusé à jaser de cela avec des gens de ma région limitrophe à l’Ontario et plusieurs personnes évoquent cette idée : « si le gouvernement du Québec pense que je vais me faire vider les poches en me laissant raser comme un vulgaire mouton, il se trompe : je vais tout simplement mettre ma propriété à vendre et déménager en Ontario! ». Il ne faudrait pas faire l’erreur que j’évoque ici des cas isolés, ce genre de réflexion se gagne beaucoup de terrain présentement.
L’exil est l’ultime moyen de manifestation lorsque nous voulons marquer notre profond désaccord avec les orientations de l’État : lorsque le gouvernement semble ne vouloir être à l’écoute que d’une seule classe de gens (les mieux nantis dans ce cas-ci au Québec, les fameux Lucides ), et qu’il n’existe plus aucune autre façon de démontrer notre profond désaccord, alors l’exil reste l’ultime moyen de s’affirmer.
Je dois avouer cette idée m’effleure l’esprit depuis quelques temps…
Normand Perry.
Soulanges au Québec.
En ce 27 février 2010, 11h45
Ce texte également disponible sur mon blogue.

Squared

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On pourrait le décrire comme un grand passionné de communication, de philosophie, de politique, d'histoire, d'astronomie, de sciences, de marketing, de musique classique et d'opéra. Normand Perry mène une vie publique bien remplie, toujours avec des projets plein la tête et des rêves à réaliser.

Après avoir obtenu un premier diplôme universitaire en philosophie au milieu des années ’90, Normand Perry débute sa vie publique comme pamphlétaire, exprimant ses opinions librement, ces dernières étant publiées régulièrement dans les journaux régionaux, les quotidiens et divers sites Web.

Depuis avril 2004, il travaille chez [Soleil communication de marque->http://www.soleilcom.com/], agence de publicité montréalaise, où il est au développement des affaires, en veille stratégique et aux relations publiques.

Depuis juillet 2010, il s’est vu confié un projet radiophonique à [l’antenne de Radio Ville-Marie->http://www.radiovm.com/index.aspx] où il conçoit, réalise, anime et supervise le montage d’une émission portant sur l’orthodoxie chrétienne au Québec : [Voix Orthodoxes->http://www.voixorthodoxes.org/].

Sa plume va le conduire en politique active.

Après s’être fait connaître comme pamphlétaire à partir du début des années 2000 dans sa région du Suroît, il se fait remarquer, et on lui propose la présidence de circonscription au Parti Québecois dans Soulanges au début 2005. Suite à la démission inattendue de Bernard Landry en juin 2005 comme chef de cette formation politique, Normand Perry appuie d’emblée la candidature de Louis Bernard tout en s’opposant farouchement à l’élection d’André Boisclair. Lorsque ce dernier remporte la chefferie du PQ en novembre 2005, Normand Perry démissionne de sa présidence et quitte le PQ sur-le-champ.

A l’automne de la même année il se fait élire au conseil municipal à Les Coteaux dans la circonscription de Soulanges au Québec. Il se voit confier notamment les responsabilités du comité des loisirs, où conçoit et implante un programme de subvention à l’activité sportive pour les jeunes; il occupe la vice-présidence du HLM, il aussi responsable de la sécurité publique et participe activement à la fondation de la Régie inter municipale des Pompiers du Lac-St-François (fusion des services des incendies de Les Coteaux et St-Zotique).

Lors de la création du nouveau parti politique Québec solidaire en février 2006, il en devient membre et participe au congrès de fondation à Montréal. Il se porte candidat aux élections provinciales de mars 2007 pour cette formation politique dans la circonscription de Beauharnois.

Après ces quelques années en politique active, il poursuit son œuvre de réflexion pamphlétaire, notamment sur le [Blogue de Normand Perry->http://normandperry.blogspot.com/] tout comme sur Vigile et bien d’autres médias québécois





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9 commentaires

  • Isabelle Poulin Répondre

    2 mars 2010

    On peut difficilement fuir un territoire de chasse à la grandeur de la planète. Les guerres sont partout mais n'ont pas toutes les mêmes visages. C'est notre terre et notre planète, chacun doit défendre son coin de pays. Et il faut que les gens connaissent les visages de ces guerres. Séduction, manipulations, empoisonnements, contrôles, détournements... Nous sommes tous responsables, laisser faire c'est donner la permission. Parler aux autres, à tout le monde, on est tous dans le même bateau, c'est à nous de le faire pencher du bord que l'on veut ! On a l'obligation de le faire pour nous tous et pour la liberté des prochaines générations.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 mars 2010

    Facile de prêcher les vertus du collectivisme lorsque l'on est à la retraite, maison probablement payé, enfants éduqués et peut-être au travail...facile de parler lorsque les responsabilités financières familiales sont beaucoup moins lourdes et en même temps prêcher la ceinture bien serrée à la gorge pour des gens dont le souci de lendemain s'appel "survie" !
    Belle mentalité de Boomers: on a profité de 40 ans de prospérité, vécu au dessus de ces moyens la plupart du temps (je parle de votre génération), puis après ça on vient dire aux générations subséquentes: «vous allez être obligé de vous restreindre pour payer notre grand confort du passé et nos vieux jours». Maudite belle mentalité.
    Puis après ça vient traiter les autres d'individualistes!
    Lâchez-moi tranquille avec vos balivernes, c'est clair ?

  • Archives de Vigile Répondre

    1 mars 2010

    Les exilés québécois francophones sont nombreux.
    L'exilé contribue beaucoup au développement économique de sa terre d'accueil mais très peu au développement de son pays d'origine.
    Parfois il revient pour siphonner un service pas cher et s'enfuit à nouveau.
    L'exilé est plus individualiste que collectif.
    Il est plus intéressé par sa réussite globale que celle de la nation dont il origine.

  • Archives de Vigile Répondre

    28 février 2010

    Que de soucis pour un seul homme, ma foi on croirait entendre un choeur tout entier crier sa désolation.
    Mais il vaut la peine de relire le texte en son entier pour "contextualiser" le terme "exil" pour en saisir l'essence.
    C'est d'abord une question de principe. Une lecture attentionnée des divers attribus rattachés au mot exil vaut la peine de sa longueur : http://fr.wikipedia.org/wiki/Exil
    L'exil volontaire n'a rien d'une désertion: au contraire c'est une autre forme de combat. Combien d'intellectuels dans l'histoire occidentale ont choisi cette forme de combat pour mener à bien l'objectif d'une cause? Ils sont pourtant nombreux...
    La désertion est une fuite du combat en abandonnant une cause et ses objectifs. L'exil est tout le contraire.
    En ce qui attrait à la responsabilité collective face à l'endettement du Québec? La droite est devenue tellement omniprésente qu'il n'y a plus moyen de respirer sans risque d'être taxé au Québec présentement. En d'autres termes je n'achète aucunement ce discours. Que les principaux intéressés prêchent pas l'exemple d'abord, puis on verra après. Mais les principaux intéressés ( Les Lucides ) ont l'objectif de faire porter un fardeau chimérique uniquement sur les épaules de ceux et celles n'ayant plus aucune marge de manoeuvre budgétaire dans leur finances familiales. Pourquoi les ménages sont-ils si endetté présentement? Est-ce uniquement par un train de vie de surconsommation? Pour certains peut-être je veux bien l'admettre. Mais pour la grande majorité, l'endettement est devenu un moyen de survie alors qu'on nous vide les poches avant même d'avoir gagné un dollars par notre travail.
    IL EST TEMPS DE METTRE UN TERME À CETTE TYRANNIE !
    Si nos paroles sont insuffisantes pour faire comprendre cela aux Acides, oups, aux Lucides du Québec, alors le geste politique de l'exil deviendra une affirmation plus solennelle.

  • Archives de Vigile Répondre

    28 février 2010

    Au lieu de fuir, pourquoi pas la terre brûlée, la désobéissance civile...
    Fuir le champ de bataille, c'est se déshonorer...

  • Archives de Vigile Répondre

    28 février 2010

    En effet, madame Poulin a raison : c'est un nouvel ordre mondial qui est en train de se mettre en place. Et il me semble que ces décisions se prennent à Davos qui est le véhicule rêvé auprès de nos politiciens amateurs et opportunistes.
    Je crois aussi qu'il faut rester et se battre. La fuite n'est jamais une solution.

  • Archives de Vigile Répondre

    27 février 2010

    Dans son budget 2010, le gouvernement du Québec expliquera ce qu'il compte faire pour résorber son déficit de cinq milliards de dollars. Un déficit qui s'ajoutera à ceux du passé et qui fait que le Québec est la plus endettée des provinces canadiennes en proportion de sa richesse collective.
    La plupart des Québécois reconnaissent le problème «de l'éléphant dans le salon: notre endettement collectif croissant » et souhaitent que le gouvernement s'y attaque. Mais dès qu'il s'agit de toucher à ce qui nous affecte personnellement, c'est sauve qui peut! Voilà le fameux syndrome «pas dans ma cour», s'appliquant ici aux finances publiques.
    Pour que tous acceptent de faire leur part, il faudra mieux réprimer les abus de toutes sortes. Des abus qui ne se chiffrent pas tous en milliards de dollars, mais dont les symboles nous servent de prétexte pour ne pas nous réformer.
    Ainsi, comment augmenter les tarifs alors que les rapports du Vérificateur général regorgent d'exemples de mauvaise gestion?
    Comment demander plus de flexibilité aux employés de l'État s'il subsiste de la corruption dans les contrats publics?
    Comment persuader les travailleurs au noir de déclarer tous leurs revenus quand des employeurs publics gardent des employés peu performants?
    Comment demander aux contribuables de payer plus de TVQ alors que la population est régulièrement témoin de laxisme dans la gestion de certains programmes?
    Pour supprimer ces prétextes, il faut s'attaquer à toutes les formes d'abus simultanément et avec une égale vigueur.
    Dans les prochaines semaines, ce n'est pas tant les objectifs budgétaires sur papier qu'il faudra retenir, mais bien la portée des gestes administratifs concrets que le gouvernement posera à court et à moyen termes pour les atteindre.
    Source ;Ryan Hillier, fondateur, Corruption/ZÉRO; Jonathan Plamondon, président, Force Jeunesse; Jean-David Tremblay-Frenette, président, et Paul Saint-Pierre Plamondon, co-fondateur, Génération d'idées; Jean-Félix Chénier, président, Robert Demers, secrétaire et Jacques Légaré, conseiller, Le Pont entre les générations; Jean-Pierre Aubry et Paul Daniel Muller, économistes-conseils,
    Le Soleil,27/02/2010

  • Archives de Vigile Répondre

    27 février 2010

    Bonne immigration aux athés,aux capitulards bouchardiens.
    Carole Beaulieu, rédactrice en chef de L’actualité,a plus que beaucoup raison de dire ; « Les Québécois sont plus intéressés par leur vie individuelle que par leur destin collectif » .
    Les Anglais, en grand nombre, luttent contre l’accession du Québec à l’indépendance.Seul un mini-minuscule groupe de Franco-Québec lutte pour l’indépendance.
    Pourquoi pas partir ailleur.
    « On ne peut demander à un peuple d’être tendu comme une corde de violon pour une décennie. » par Jacques Parizeau
    « Il est évident que le français perd du terrain proportionnellement à notre indifférence. » par Lise Payette
    Hors Québec,un privé n’a aucun problème à réaliser et réussir ses projets qu’ils affectionnent tant.

  • Isabelle Poulin Répondre

    27 février 2010

    Oui, je pense que c'est une solution qui nous vient de notre pensée économique. Mais si on pense en terme de peuple, de liberté et du bien de tous, on peut s'apercevoir que le nouvel ordre mondial est très présent dans tous les pays industrialisés et qu'on y échappe pas vraiment en fuyant. Au contraire, il faut s'affirmer, c'est une solution, je crois individualiste et elle ne peut que plaire à certains mercenaires qui d'ailleurs adore la délocalisation car elle peut nous affaiblir aussi. C'est pas votre argent vraiment qui les intéresse au plus haut point, c'est le pouvoir de vous faire ramper !