Charte: «Il y a un danger», dit Janette Bertrand

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Des Yvette aux Janette : changement de génération, changement de parti

(LAVAL) Après un discours lors d'un rassemblement péquiste samedi soir, Janette Bertrand est venue prêter main-forte de nouveau à Pauline Marois dimanche. «Il y a un danger» intégriste au Québec qui menace l'égalité entre les hommes et les femmes, a-t-elle soutenu.
À l'occasion d'un brunch militant à Laval, Mme Bertrand a fait un plaidoyer en faveur de la charte des valeurs que la chef péquiste tente de remettre à l'avant-plan. «Si je suis ici, c'est parce qu'il faut voter pour Mme Marois, le Parti québécois, parce que sinon on n'aura pas la Charte, a dit l'auteure de 89 ans. Je suis ici avec Mme Marois pour une seule raison: il ne faut pas qu'on recule» en matière d'égalité entre les hommes et les femmes. Elle a décidé de faire une sortie publique après le débat des chefs jeudi soir. «Je me suis dit: ça n'a pas de sens, la Charte risque de ne pas passer!» a-t-elle lancé dans une crêperie lavalloise où étaient réunis quelques dizaines de militants.
Selon elle, il ne faut pas «attendre une crise pour agir». «On nous dit en médecine qu'il faut faire de la prévention. Alors on fait de la prévention. On pense qu'il y a un danger qui est là, qui existe, on peut nommer des noms, on ne le fera pas. C'est dangereux, alors prévenons en ayant une charte», a-t-elle expliqué.
Puis elle a souligné qu'un Algérien, «un monsieur très respectable», lui a dit que les intégristes musulmans, «les Frères musulmans si on veut aller plus loin», «font dans tous les pays des petites demandes, des petites demandes, des petites demandes» pour obtenir des accommodements religieux. Elle a poursuivi en racontant son vécu. «J'habite un building où il y a une piscine. Je vais me baigner une fois par semaine pour faire de l'aqua-gym. Et puis arrivent deux hommes, et ils sont déçus parce qu'il y a deux femmes - je suis avec mon amie. Ils s'en retournent. Bon, imaginons qu'ils partent, qu'ils vont voir le propriétaire, qui est très heureux d'avoir beaucoup des étudiants de McGill riches qui sont là. Et puis ils demandent: bon, on veut avoir une journée. Et puis là, dans quelques mois, c'est eux qui ont la piscine tout le temps. C'est ça, le grugeage, c'est ça dont on a peur, et c'est ça qui va arriver si on n'a pas de charte», a-t-elle affirmé.
Elle est revenue sur les circonstances qui ont mené à la création du mouvement des Janette dont elle est la présidente. «Quand j'ai vu qu'à la télévision, ce qu'on voyait, c'était des femmes, des jeunes femmes voilées qui se disaient féministes, je me suis dit: il faut que je fasse quelque chose», a-t-elle dit. «On a fouillé. On se conte-tu des histoires? C'est-tu vrai qu'il y a du danger? Et là on a compris qu'il fallait faire quelque chose.»
Lors du «brunch sur la laïcité», la candidate locale et essayiste Djemila Benhabib a soutenu que «les droits des femmes ne sont pas acquis» et que la charte des valeurs est une nécessité. Le porteur du dossier, Bernard Drainville, a affirmé que la charte est «la loi 101 des valeurs» et que ce serait un des «fondements de la société québécoise».
De son côté, Pauline Marois a accusé son adversaire libéral Philippe Couillard de ne pas avoir une position claire sur la laïcité. Elle a dénoncé les propos de la députée sortante et candidate dans Hull, la libérale Maryse Gaudreault, selon lesquels une policière pourrait porter le hijab sous un gouvernement libéral.


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