Charte des valeurs: Amir Khadir veut un débat avant le scrutin

5a8a381a0162fccc8d0669c5bb7d9ada

« Là où les voiles islamiques ont avancé, les droits des femmes ont reculé.»

(Québec) Le Parti québécois (PQ) doit déposer son projet de loi sur la Charte des valeurs québécoises avant de déclencher des élections, tranche Amir Khadir, de Québec solidaire.
Dans le cadre d'un débat sur la Charte tenu à Québec lundi soir et l'opposant à Djemila Benhabib, ex-candidate du PQ dans Trois-Rivières, le député de Québec solidaire (QS) a appelé le ministre responsable du projet Bernard Drainville à déposer son document afin «d'en débattre avant une élection».
Cette déclaration surgit alors que la première ministre Pauline Marois a convoqué une rencontre du conseil des ministres ce vendredi, au cours de laquelle un éventuel scrutin pourrait être discuté.
Les solidaires ont déjà fait savoir qu'ils appuieraient une charte de la laïcité et une affirmation de la neutralité de l'État, mais qu'ils s'opposaient à l'interdiction du port de signes religieux ostentatoires dans la fonction publique, prévue à la Charte.
M. Khadir a ajouté que le gouvernement Marois «avait tous les outils» pour présenter son projet de Charte des valeurs québécoises dès son élection le 4 septembre 2012. Il a par le fait même déploré que le PQ eût attendu d'être dans un contexte préélectoral pour amorcer la discussion. Il a toutefois nuancé ses propos en affirmant que le projet de Charte des valeurs québécoises n'était pas sur la table «uniquement à des fins électoralistes».
De son côté, Djemila Benhabib, qui a appuyé le projet de Charte des valeurs du ministre Drainville le mois dernier, a réitéré son inquiétude par rapport à la montée de l'intégrisme religieux, même au Québec. «Lorsque je vois de plus en plus de voiles islamiques, ça ne me dit rien de bon pour la démocratie. Là où les voiles islamiques ont avancé, les droits de femmes ont reculé, la démocratie a reculé, la culture a été bâillonnée et des journalistes ont été assassinés», a-t-elle déclaré, soulevant l'approbation de la foule réunie au Musée de l'Amérique francophone, dans le Vieux-Québec, anciennement un lieu de culte catholique.
Mme Benabib a dit souhaiter des règles universelles pour tous et éliminer le cas par cas. «Comme ça, tout le monde est au courant de ses devoirs et de ses droits.»
Une culture «fragile»
Concernant le port du voile - ou tout autre signe religieux ostentatoire -, Amir Khadir a pour sa part accusé le ministre Drainville de faire miroiter une culture québécoise «fragile». «[On a l'impression] que notre système était tellement faible qu'on se sent menacés par une simple employée de garderie.»
Des femmes portant le voile ont participé à la période de questions. L'une d'entre elles, opposée à la Charte, a affirmé que les communautés musulmanes devaient combattre «l'intégrisme religieux de l'intérieur» et que si le gouvernement voulait leur rendre service, «il devrait nous tendre la main».


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé