Il est plutôt rare que je prenne position pour une mesure défendue par le Parti québécois! Mais, dans le cas du libre choix scolaire pour les familles des militaires, je dois reconnaître un certain leadership de la ministre responsable de la Charte de la langue française, Diane De Courcy, qui justifie sa volonté de ne plus permettre aux enfants de militaires francophones de fréquenter l’école anglaise, « un passe-droit inacceptable », a déclaré la ministre en commission parlementaire le 20 mars.
D’entrée de jeu, la ministre a d'abord reconnu que le retrait de l'exemption à la loi 101, accordée aux militaires depuis 30 ans, «n'est pas une question de survie de la langue française». «Il s'agit surtout d'une question d'équité», a-t-elle affirmé. Bon an mal an, 700 enfants de militaires francophones ont recours à cette disposition leur permettant de fréquenter l'école anglaise. Or, cette exemption, qui devait être temporaire, ne l'est plus, plaide le gouvernement, puisque 74 % de ces élèves terminent leurs études secondaires au Québec, selon des chiffres rendus publics mercredi.
Avec le temps, cette exemption s'est aussi transformée en «droit permanent» puisque des militaires peuvent utiliser cette disposition pour acquérir pour leur descendance le droit de fréquenter l'école publique anglaise, que leurs enfants ou petits-enfants soient dans l'armée ou non. Rappelons que la loi 101 prévoit qu'un enfant francophone peut fréquenter l'école anglaise si un de ses parents a été scolarisé dans la langue de Shakespeare. De plus, en vertu de règles adoptées il y a trois ans, un parent peut aussi réclamer le droit permanent pour son enfant de fréquenter le réseau scolaire anglophone après qu'il eut notamment complété trois années de scolarité dans une école anglaise. Depuis octobre 2010, 376 demandes en ce sens ont été déposées au ministère de l'Éducation, qui n’a pas le choix de les accepter en totalité ou presque si la loi ne change pas. «À mes yeux, il s'agit d'une forme d'école passerelle. Avoir un privilège, par le titre ou par le porte-feuille, ne doit pas être accepté», a déclaré Mme De Courcy, avant d'ajouter que les arguments entendus jusqu'à maintenant pour justifier le maintien de l'exemption «ne tiennent pas la route».
De leur côté, le Parti libéral et la Coalition avenir Québec [faudrait-il s’en étonner?…] réclament le maintien de l'exemption. Or, est-il utile de le rappeler, le gouvernement péquiste, qui est minoritaire, a besoin de l'appui d'au moins un des deux principaux partis d'opposition pour faire approuver ces modifications à la loi 101. J’espère que cette fois-ci, le gouvernement péquiste ne pliera pas devant l’argument minoritaire de son statut et qu’il maintiendra sa position peu importe les résultats du vote. À suivre…
Henri Marineau
Québec
Le libre choix scolaire pour les familles des militaires (suite)
Chapeau à Diane De courcy
"Une question d'équité"
Tribune libre
Henri Marineau2091 articles
Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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5 commentaires
Archives de Vigile Répondre
22 mars 2013COmbien de fois j'ai entendu les gouvernements anglo saxons dans le reste du Canada dire qu'ils offrent des services francophones où le nombre le justifie? Non?
Ça veut-dire si tu n'es pas majoritaire et bien oublie ça mais au Québec nous les Québécois méchants voulont leur retirer leur droit de continuer à nous écoeurer avec leur anglais dans certaines petites municipalités.
Moi je dis qu'ils méritent le même traitement qu'ils ont fait subir à nos cousins dans les autres provinces soit aucun service en français lorsque le nb ne le justifie pas et cela est sans compter l'interdiction à une certaine époque en Ontario d'apprendre le français.
Alors avant de nous faire sentir coupable, regardez donc ce que vous avez fait aux nôtres dans les autres provinces et ce que vous nous faites subir lorsqu'on veut travailler à Ottawa: rédiger vos rapports en anglais, ça coûte moins cher. Et bien nous aussi ça coûte de l'argent de traduire en anglais.
traitement équitable et juste pour tous au Canada.
Archives de Vigile Répondre
22 mars 2013Monsieur Marineau
Très bien! Maintenant, j'aimerais bien qu'elle abolisse le privilège du 50% + 1 aux anglos qui donne le droit à une municipalité de se déclarer bilingue au Québec. Maudit que nous sommes généreux envers cette minorité qui a toujours été contre nous et qui ne votera jamais pour nous. Je l'ai souvent dit sur Vigile: notre gouvernement de colonisés à Québec gouverne pour le West Island au détriment de sa majorité québécoise. Il est plus que temps que cet aplatventrisme cesse!
André Gignac 22/3/13
Henri Marineau Répondre
21 mars 2013Mes excuses pour l'erreur qui s'est glissée dans le titre qui aurait dû s'écrire "Chapeau à Diane de Courcy"
Archives de Vigile Répondre
21 mars 2013Merci mme DeCourcy,
Enfin quelqu'un qui s'impose.
Mahdite mentalité de coloniser que d'envoyer son enfant à l'école anglaise.
Mais quelle est cette folie au Québec?
on est-tu entrain de devenir fou avec ça?
Moi je l'ai appris avec mes cours au secondaire et je suis capable de me débrouiller dans cette langue. Point final!!!
Pauvres larbins que nous sommes, pour apprendre la langue des dominants.
Je suis sûr que les Anglais nous méprisent pour cela.
Laurent Desbois Répondre
21 mars 2013Projet de loi 14 - Exemption accordée aux membres des Forces canadiennes - Un autre type d'écoles passerelles?
MONTRÉAL, le 20 mars 2013
http://communiques.gouv.qc.ca/gouvqc/communiques/GPQF/Mars2013/20/c6845.html
« Lorsqu'on examine les chiffres et qu'on prend conscience qu'une autorisation temporaire peut être convertie en droit permanent transférable, on saisit rapidement l'ampleur que peut prendre le phénomène avec le temps. Il s'agit d'une nouvelle forme de passerelle qui conduit vers le réseau scolaire anglophone. Avec les écoles passerelles, on peut acheter ce droit à gros prix en fréquentant une école anglaise privée non subventionnée. Dans le cas des militaires, c'est grâce à leur fonction qu'ils obtiennent ce droit. Et c'est précisément ce que vient corriger le projet de loi 14 », a rappelé la ministre.
Voir document CCE-018, du 20 mars 2013
www.assnat.qc.ca/fr/travaux-parlementaires/documents-deposes.html?SessionLegislature=789&Commission=39