Un état providence maternant qui déresponsabilise

Changer la mentalité du citoyen infantilisé

Plus chacun sera autonome, indépendant, plus il le désirera pour son propre pays

Tribune libre


À en croire les adeptes de l'état providence, chaque citoyen aurait besoin pour arriver à vivre en société d'une armée de spécialistes tournant constamment autour de lui pour l'aider à fonctionner adéquatement.

À les entendre, il serait tout simplement impossible à quelqu'un de passer à travers sa journée sans la présence permanente d'un médecin à ses côtés, d'une infirmière 24h, d'un psychologue, d'un travailleur social, d'un aidant naturel, d'un aromathérapeute, d'un groupe d'entraide. Tout le monde réclame de l'aide: pour les droits lésés, pour les problèmes de boisson ou de drogue, pour suivre une thérapie de gestion de l'agressivité, les outre-mangeurs anonymes, les groupes d'hommes battus, de femmes souffrant de spm, d'enfants-tyrans, les pauvres vieux abandonnés, les victimes de ci, de ça, qui ressassent inlassablement leur passé plutôt que de passer à autre chose. Aidez-nous, pauvres impuissants incapables que nous sommes. On dirait qu'ils passent le plus clair de leur temps à entretenir leur malheur au lieu de tourner la page et de relever de nouveaux défis.

Les apôtres de l'aidance universelle veulent tout psychologiser, tout voir sous forme de problème insoluble pour un individu ordinaire, présenté comme faible et sans ressources personnelles. Pour eux, la résilience n'est qu'une vue de l'esprit.

S'pas mêlant, à peu près tout le monde se prend pour un infirme au Québec. Emmenez-en des cannes pi des béquilles psychologiques. « Donnez-nous des soins de longue durée à chacun, occupez-vous de nous tout le temps. On fait pitié à mort, traitez-nous comme une bande de malades ».


Vous rappelez-vous la pièce de Michel Tremblay, où les personnages déprimants s'écriaient l'un après l'autre «Chu pu capable de rien faire» dans un même esprit de défaitisme transmis d'une génération à l'autre . C'est cette attitude qu'il faut changer.
Ce qui permet d'avancer dans la vie, c'est souvent un bon coup de pied au derrière. Ça fait mal sur le coup, mais ça fait bouger les choses. Comme disait Charlebois avec à-propos: "grouille, grouille, grouille-toé le c..."


Un état maternant qui déresponsabilise, ça ne donne pas des enfants forts.

Cette perception de soi maladive entraînant un sentiment d'impuissance et de dépendance est savamment entretenue par les fédéralistes qui s'en servent pour présenter l'indépendance comme étant un objectif trop élevé pour nos faibles moyens collectifs. Et les gens continuent à croire qu'ils sont nés pour un p'tit pain.

Cessons de nous percevoir comme de pauvres victimes impuissantes incapables de changer quoi que ce soit, paralysées par le passé, déterminées par leur milieu, cautions suprêmes pour justifier la passivité en tant que principe directeur de vie.

Plus chacun sera autonome, libre, indépendant, plus il le désirera pour son propre pays.
La prochaine fois que vous rencontrerez quelqu'un correspondant au profil de victime, proposez votre aide en lui offrant de lui botter le derrière. Si c'est vous-même qui en avez besoin, demandez à un bon samaritain de vous asséner le remède-miracle. Tout le monde ne s'en portera que mieux.

Réjean Labrie, de Québec

Référence: sur En pièces détachées, de Michel Tremblay: http://www.radio-canada.ca/culture/modele-document.asp?section=theatredanse&idEntite=496

Robert Charlebois chantant Entre deux joints sur des paroles de Pierre Bourgault: http://www.youtube.com/watch?v=QrQda5C3nzQ

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Réjean Labrie880 articles

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Réjean Labrie est natif de Québec. Il a fait une partie de sa carrière dans la fonction publique provinciale.

Il tire la plus grande fierté d’être un enraciné de la 11ème génération en sol natal. Son élan nationaliste se porte sur la valorisation de la culture québécoise et sur la préservation de l'identité culturelle québécoise et de sa démographie historique.

Il se considère comme un simple citoyen libre-penseur sans ligne de parti à suivre ni carcan idéologique dont il se méfie comme des beaux parleurs de la bien-pensance officielle.

L'auteur se donne pour mission de pourfendre les tenants de la pensée unique, du politiquement correct, de la bien-pensance vertueuse, toutes ces petites cliques élitistes qui méprisent le bon peuple.

Près de 900 articles publiés en ligne ont été lus un million et demi de fois par tous ceux qui ont voulu partager une réflexion s'étendant sur une période dépassant 15 ans. À preuve que l'intérêt pour une identité nationale québécoise affirmée ne se dément pas, quoi qu'on en dise.





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