Ces Saint-Cyriens au Puy-du-fou ont-ils porté atteinte au sacro-saint principe de laïcité ?

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Il est temps d'apprendre à reconnaître la différence entre histoire, culture, et religion

Il fallait s’en douter, la présence, en grand uniforme, d’élèves officiers des écoles de Saint-Cyr-Coëtquidan à la cérémonie de réception de l’anneau de Jeanne d’Arc au Puy-du-fou, allait faire couler encre et salive. Comme de fait, c’est une députée socialiste de Vendée, Sylviane Bulteau, qui s’y est collée, ne manquant pas de s’interroger par médias interposés, sur la présence incongrue – selon elle -, de ces militaires en pareil endroit. Comment était-il possible, toujours selon l’élue, que des militaires puissent participer à une manifestation privée, et entonnent publiquement un chant à caractère religieux ? N’était-ce pas là porter une grave atteinte au principe de laïcité cher à notre République ? Et aussitôt de s’en émouvoir auprès du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.


Il est vrai que le cumul Jeanne d’Arc + Puy-du-fou (donc Philippe de Villiers !) + militaires + religion, cela faisait beaucoup. Surtout lorsque l’on appartient à une majorité qui nous propose depuis des années sa vision délétère et mortifère de la France de demain.


Oui, il est vrai que la cérémonie du Puy-du-fou était forte en symboles. Avec Jeanne d’Arc tout d’abord, qui fut et reste pour notre pays — sans exclusive ni récupération —, l’incarnation de l’espérance nationale en son temps. Celle par qui, selon Michelet, « la patrie chez nous est née du cœur d’une femme, de sa tendresse et de ses larmes, du sang qu’elle a donné pour nous ». Avec le retour de son anneau ensuite, anneau, symbole de puissance et de domination, mais aussi parfois de servitude acceptée, telle que Jeanne l’a vécue.


C’est pour rendre honneur à celle qui contribua à faire renaître la France, qu’invités, spectateurs et Saint-Cyriens se retrouvèrent dans une belle communauté d’esprit au Puy-du-fou. Ce fut pour rendre hommage à Jeanne, mais aussi à toutes celles et tous ceux qui sont tombés, et tombent aujourd’hui encore pour la France, que nos élèves-officiers entonnèrent ce très beau chant tiré d’un poème, « les épis mûrs » de Charles Péguy, « heureux ceux qui sont morts ». Lui-même officier, Charles Péguy est tombé au champ d’honneur en septembre 1914. Tout comme celui qui en fit la musique la plus reconnue, Jehan Alain, également mort pour la France en juin 1940. Rappelons aussi à notre parlementaire, qui visiblement possède peu de culture militaire, ce qui est dommage pour une élue vendéenne, que ce chant fait partie du répertoire classique des Saint-Cyriens, et qu’il est patriotique avant d’être religieux.


Dans l’attente d’une réponse plus officielle, et sans doute plus circonstanciée, j’espère que ces quelques informations édifieront notre édile. Qu’elle se rassure, la République n’est pas menacée, et nos élèves-officiers, qu’on ne peut qu’admirer pour l’ardeur de leurs convictions, n’ont pas, au Puy-du-fou, revêtu les habits de la félonie. Ils ont simplement réalisé avec grandeur ce que les élus de la République ne sont plus capables de faire aujourd’hui.




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