Élections fédérales

Centre contre droite

2 mai 2011 - Harper majoritaire


Après cinq années d'un gouvernement conservateur, les Canadiens et les Québécois ont une idée plus précise des orientations économiques qu'adopterait une équipe majoritaire dirigée par Stephen Harper. De même pour un gouvernement libéral dont la dernière plateforme électorale rappelle étrangement les politiques des Chrétien et Martin. Dans un cas comme dans l'autre, les Québécois n'y trouveraient que partiellement leur compte.
On ne peut pas rendre le gouvernement Harper responsable de la dernière crise financière, mais à cause de son opposition catégorique aux mesures budgétaires de type keynésien, c'est aux trois partis d'opposition que revient le mérite des milliards investis depuis 2008 pour atténuer cette crise... et du même coup, le déficit qui s'en est suivi. Un déficit aggravé cependant par les mesures toutes conservatrices que sont les baisses de la TPS et de l'impôt des sociétés.
En matière de politique économique, la plateforme électorale du PCC est on ne peut plus simple: [«Réduire les taxes et les impôts pour stimuler la croissance et l'emploi.»->37256]
Fidèles à une théorie qui n'a jamais fait ses preuves dans la réalité, les conservateurs soutiennent dur comme fer que la baisse des impôts stimulera les investissements, mais en attendant, ce qui est certain, c'est que cela exigera des compressions d'au moins 11 milliards dans les dépenses pour revenir à l'équilibre et poursuivre le programme de réduction des impôts.
Chez les libéraux, le programme électoral de Michael Ignatieff a un objectif plus modeste, mais tout de même ambitieux de ramener le déficit à 1 % du PIB d'ici deux ans, et met plutôt l'accent sur l'importance pour Ottawa d'améliorer le sort des familles par des mesures ciblées comme le financement des études supérieures et celui de la rénovation immobilière.
Comme à l'habitude, les libéraux parlent beaucoup de recherche et de développement, mais les mesures en ce sens contenues dans leur plateforme électorale restent floues. Toujours plus interventionnistes que les conservateurs, ils semblent tout de même avoir compris que les temps ont changé depuis la désastreuse politique nationale de l'énergie de Pierre-E. Trudeau...
Au chapitre de la fiscalité, les libéraux s'engagent à annuler la récente baisse de 18 % à 15 % de l'impôt des entreprises, ce qui devrait permettre de libérer l'argent nécessaire pour financer une partie de leurs engagements. Alors que certains craignent un retour aux dépenses incontrôlées advenant l'élection des libéraux, rappelons que celles-ci ont grimpé plus vite sous le gouvernement Harper que sous les libéraux du temps de la lutte contre le déficit. C'est une chose de promettre la lune en campagne, c'en est une autre de se réveiller premier ministre le lendemain des élections.
Du côté du NPD et du Bloc, l'analyse des programmes économiques est rendue plus difficile par leur statut de partis d'opposition. Retenons tout de même que l'un et l'autre se situent nettement plus à gauche sur l'échiquier, plus enclins à revendiquer un réinvestissement dans les services qu'une réduction des dépenses.
En matière de respect des compétences provinciales, malgré la volonté conservatrice de créer une commission nationale des marchés financiers, ce parti reste moins centralisateur que le PLC... et beaucoup moins que le NPD, qui propose qu'Ottawa s'impose comme leader au service de toutes les causes chères à la gauche canadienne. Un vrai champ de mines pour les provinces!


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