Ce qu’ils ne diront pas à propos des médias

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Les journaux meurent de leur unanimisme progressiste et politiquement correct


Importante commission parlementaire cette semaine à l’Assemblée nationale alors qu’on se penche sur l’avenir des médias. Il est de la plus haute importance que des pistes de solution en émergent pour assurer l’avenir de l’information.


L’avenir d’une saine démocratie exige de véritables réponses applicables à tous afin d’éviter que les médias ne sollicitent un à un l’aumône au gouvernement en place. Il faut aussi viser des modèles durables et viables économiquement. Surtout rétablir un équilibre des revenus entre ceux qui génèrent le contenu et les géants du web qui en profitent.


Des intellectuels, des syndicalistes, des journalistes passent tour à tour devant la commission pour exprimer leur point de vue. Ils diront beaucoup de choses sur l’importance des médias, de l’information, de la diffusion des idées. Mais il y a une chose qu’ils omettront sans doute : l’inclinaison de certains médias à présenter une pensée unique.


Comment expliquer que sur des dossiers sensibles comme la laïcité, sur lesquels la population est très divisée, certains médias en arrivent à une quasi-unanimité parmi ceux qui tiennent une plume ou un micro ? Des gens qui habitent les mêmes quartiers, ont étudié dans les mêmes facultés, qui ont des expériences de vie semblables et qui finissent par partager une vision du monde.


Quelle diversité ?


Les médias vont demander au gouvernement des mesures au nom de la diversité, cette question se pose. Bien sûr, il y a la diversité des sources d’information qui est un gage de santé dans une démocratie. Mais la diversité des points de vue à l’intérieur d’un même média constitue aussi une donnée importante.


Il y a dix ans, alors qu’elle agissait comme ombudsman de Radio-Canada, la sénatrice Julie Miville-Dechêne traitait ouvertement du manque de diversité d’opinions dans nos médias. Elle avait écrit un texte coup de poing dans le magazine de la Fédération professionnelle des journalistes.


On pouvait y lire que bon nombre de journalistes issus des mêmes mouvances s’étaient « embourgeoisés grâce à des conventions collectives de plus en plus généreuses ». Elle y ajoutait que tous vivent en ville et que la grande majorité d’entre eux partagent la même idéologie.


Québécois sceptiques


Ne vous demandez pas aujourd’hui pourquoi un bon nombre de Québécois des régions sont sceptiques à toute forme d’aide financière des gouvernements en faveur des médias. Ce n’est pas qu’ils sous-estiment l’importance de l’information. C’est qu’ils ont de plus en plus l’impression qu’on leur demande de fouiller dans leur portefeuille pour financer un journalisme qui veut leur faire la petite morale et qui les regarde de haut.


Si vous êtes en région et que de surcroît vous penchez un peu plus à droite dans vos idées économiques et politiques, alors votre sentiment de ne pas exister dans l’œil de certains médias sera encore renforcé. Puis un beau jour, vous voyez les représentants de ces mêmes médias réclamer de l’aide au Parlement... au nom de la diversité ???


C’est bien de plaider la diversité. Ensuite, il faut la mettre en pratique.




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