CDPQ. Un autre saccage annoncé : une sale guerre pour l’argent des Canadiens-français

Tribune libre

CDPQ. Un autre saccage annoncé : une sale guerre pour l’argent des Canadiens-français
Quand les stratégies économico-financières s’utilisent pour des conquêtes oligarchiques, ces conquêtes finissent à s’imposer comme facteur d’oppression, de népotisme et de ruine collective.
Comme il a déjà été révélé dans plusieurs de mes articles publiés à Vigile.net, le saccage du patrimoine économico-financier des Canadiens-français est une constante depuis l’imposition de ce fédéralisme arbitraire et pervers. En raison de ce fait centralisateur « … le nationalisme québécois n’arrive pas à vaincre les multiples obstacles politiques, juridiques, économiques et financiers jalonnés depuis la Conquête de 1760 qui fut ‘‘concrétisée’’ juridiquement et imposée par la Constitution colonialiste de 1867 »(1).
C’est du cœur pourri de ce pérenne système fédéraliste envers le Québec —qui s’arrange de manière dépravée et antidémocratique à réduire au maximum le Pouvoir de la nation québécoise— d’où surgissent les trames maffiosi vouées à maintenir la dépendance et la servitude des Canadiens-français à ce même système politique centraliste, lequel procure à ces groupes de corsaires institutionnalisés les pouvoirs politico-économico-financiers qu’ils obtiennent et dont ils jouissent en saccageant de manière systémique les ressources publiques et privées.
La déviation des 40 milliards de dollars de la Caisse de Dépôt et Placement du Québec (CDPQ), au profit de groupes d’intérêts manifestement contraires aux intérêts du Québec, est un autre exemple du saccage organisé faisant avec la comptabilité créative l’instrument légaliste pour dérober, sous prétexte d’une rentabilité supérieure et spéculative, cette somme colossale appartenant à un peuple qui s’acharne à consolider démocratiquement son économie nationale, pour ainsi atteindre sa pleine liberté comme voie suprême de libération nationale.
En effet, cet objectif démocratique de libération nationale est constamment dynamité depuis la défaite de 1759 —le vol du référendum de 1995 est une autre preuve ganstérile permise par ce système politique centraliste—. Débiliter politiquement le Québec est aussi un autre fait qui perdure en raison du piège de ce système d’Ottawa depuis la promulgation de la dite constitution. D’autre part, affaiblir fiscalement le Québec(2) est en fait une autre constante de cette constitution colonialiste qui consolide sa prépondérance au niveau dualiste en appliquant la péréquation discriminatoire du pouvoir d’Ottawa. Il convient d’ajouter qu’il y a constamment des soustractions de ressources économiques et financières des Canadiens-français —étant ceux qui sont, en grande majorité, pour la pleine souveraineté du Québec et qui votent pour celle-ci— en utilisant des méthodes et ruses qui sont hors du cadre constitutionnel mais liées par des intérêts oligarchiques pro-fédéralistes —Power corp. est l’une des trames d’intérêts, parmi tant d’autres, qui a été constituée à cette fin— qui font que cette réalité de saccage institutionnalisé puisse être une autre voie de l’ économie canaille contre les intérêts nationaux du Québec.
La nouvelle réalité de cette globalisation sauvage consiste en ce que la dette publique du Québec(3), d’un total cumulatif de 236G $ —139% du PIB du Québec en 2006— en plus des 40 milliards de dollars de perte de la CDPQ, nous fait constater que les finances publiques se trouvent dans une situation de corrélation entre démocratie détournée à des fins oligarchiques et servitude économico-financière de la majorité de la population québécoise, lesquelles sont des conséquences de cette économie canaille , un phénomène récurrent dans l’histoire, souvent lié aux transformations rapides et imprévues. C’est justement dans cette situation de changements profonds que la politique perd le contrôle de l’économie et celle-ci se convertit en un pouvoir de mainmise sauvage en faveur des nouveaux groupes d’intérêts exclusifs et excluants. En d’autres mots, c’est précisément ce que veulent ceux qui prétendent obsédément privatiser —avec des ingénieries financières frauduleuses et autres subterfuges de détournement de fonds— les biens économiques publics du Québec, entre autres Hydro-Québec, le plus gros morceau de tous, d’une valeur approximative de 140 milliards de dollars(4).
Il est évident que dans cette perspective de contrôle de l’économie québécoise, l’endettement et le détournement de fonds financiers deviennent le grand objectif de ceux qui conforment de facto le pouvoir oligarque pro-fédéraliste. Ainsi, cette bataille pour le contrôle privé du patrimoine économique de l’État québécois a débutée il y a bien longtemps. Or, la mauvaise foi ne peut jamais être remède à quoi que ce soit. Tenant compte de ceci, l’on constate que le fait de ne pas payer les dettes publiques supposerait ajouter aux conséquences immorales d'une propriété qui donne à ses créanciers des intérêts différents de ceux de la nation, intérêts faisant cependant partie de conséquences qui sont encore plus funestes, ainsi que de l'incertitude et de l'acte arbitraire. Ces dernières sont les causes principales de ce qui se nomme la spéculation, laquelle ne se développe jamais avec plus de force et d’activité que lorsque l'État viole ses engagements économiques et financiers; tous les citoyens se trouvent alors pris à chercher au hasard des spéculations une compensation aux pertes que l'autorité leur a fait subir. Hélas, comme tout cela ne peut conduire, tôt ou tard, qu’à l’anarchie totale, le peuple se verra acculé à la ruine collective et à la confrontation fratricide.
Par conséquent, afin d’éviter cette réalité inquiétante de corruption institutionnalisée qui nous assaille un peu plus chaque jour, nous devons exiger avec force et conviction que la genèse de l’État-nation soit la condition primordiale d’un nouveau contrat social à partir duquel le peuple québécois se donne et maintient l’ordre financier et économique à l’intérieur des paramètres du marché libre, à l’exception du contrôle par l’État des secteurs économiques jouissant d’une position privilégiée et jouant un rôle principal, tels les monopoles et les ressources naturelles dans le développement de l’économie nationale des Québécois, permettant ainsi de continuer à préserver l’un de plus haut taux d’IDH au monde. Mais indubitablement, ce contrat social d’équité, de progrès socioéconomique et culturel, ne peut être concrétisé que par le Parti Québécois, l’unique organisation politique vouée, même avec ses erreurs de parcours, à réaliser la pleine souveraineté du Québec. Cependant, si ce parti n’arrive pas à atteindre cet objectif de libération nationale avant 2015, le peuple Canadien-français sera destiné à la fragmentation sociale et à la servitude envers les groupes d’intérêts néocolonialistes, tant de l’intérieur que de l’extérieur du Québec. En définitive, la dynamique de cette mentalité d’exclusion est extrêmement efficiente contre les peuples indolents et incohérents concernant leur position socioéconomique nationale.
Jean-Louis Pérez (membre du PQ)
Vive le Québec libre de caciques, de tricheurs de la politique, de traîtres et de pilleurs des ressources fiscales et naturelles
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1. Passage extrait de mon article L’argent et l’interaction stratégique du Pouvoir publié à Vigile.net
2. Dans mon exposé intitulé Québec : du piège constitutionnel au déclin fiscal l’on peut entrevoir cette réalité de servitude.
3. Pour plus de détail de la dynamique de l’endettement, consulter La dette publique du Québec : une combinaison d’immoralité, de trahison... qui apparait aussi à Vigile.net
4. Le frauduleux processus des privatisations des sociétés publiques de l’État espagnol est un exemple classique de détournements de fonds financiers et de ressources économiques vers des groupes oligarchiques occasionnant, par ce phénomène d’ économie canaille , la ruine nationale et l’irréversible destruction de la classe moyenne qui se retrouve aujourd’hui face à un chômage chronique de 16%, au brutal endettement familial et à la colonisation de l’économie nationale par des groupes étrangers et leurs partenaires véreux locaux. Toute cette ruine collective est due au consentement stupide et aveugle de cette même classe moyenne appuyant le dit processus de dénationalisation des secteurs économiques essentiels, croyant alors que la privatisation de l’économie nationale produirait une plus grande prospérité.


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    9 mars 2009

    M Perez,
    Vous avez une très bonne compréhension de la "game" qui se joue: Le saccage systématique de notre État; un enjeu existentiel pour NOUS. Il s'agit maintenant d'organiser la défense de notre État.
    Me Pierre Cloutier a lancer un appel a tous ceux qui veulent contribuer a un groupe de travail pour structurer l'action a partir d'une doctrine d'État et mettant a contribution l'utilisation optimal les technologie de l'information (stratégie réseau). Vous avez les compétences et l'attitude pour y contribuer.
    Si le coeur vous en dis , répondez a son invitation:
    http://www.vigile.net/Appel-a-toutes-et-a-tous-les
    JCPomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    9 mars 2009

    Ce salaud d'une autre famille hybride canadian a renoncé temporairement au prestigieux poste de PM du Canada moyennant ce "pont d'or" que Patrick Bourgeois dénonça le premier, au prix du financement perdu pour son seul journal indépendant au Qc, LeQuébécois. Le même mercenaire à la pensée unilingue anglo aura finalement réussi sur toute la ligne, dans sa mission de canadianisation du peuple québécois. Minorisé la langue et la population de descendance de Nouvelle-France, par le saccage de la 101 et par l'immigration non francisée. Déplacement de la Bourse, de la Caisse de Dépôt, des industries porteuses d'emploi, du système d'éducation national puis, de l'Hydro...
    Salaud pour nous, mais pour l'Impérialiste Canada, héros! Plus grand unificateur que Trudeau, bien que petit homme de main d'un Desmarais héritier de Lord Durham. Ce dernier, qui voulut nous sauver du déshonneur en nous assimilant au Grand Empire, paraît qu'il savait aussi très bien manipuler notre langue...