Cauchemar bleu pour le PLC dans Saint-Léonard

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Misère du PLC : une Italo-canadienne anglophone mêlée au scandale de corruption de la EMSB remplace l'imam défendant le Hamas


Si jamais le comté de Saint-Léonard–Saint-Michel passait aux conservateurs, ce serait «historique», lance une militante, dans le local électoral du candidat du PC Ilario Maiolo, rue Jean-Talon Est.


Saint-Léonard–Saint-Michel (SLSM) a toujours été fidèle au Parti libéral du Canada. Lors des élections de 2015, Nicola Di Iorio y avait même obtenu la plus grande majorité libérale de tout le Dominion. 


J’ai joint M. Di Iorio mercredi en fin de journée. Lui ne se représente pas. Toujours actif au PLC, il m’a confié que les sondages internes libéraux donnent actuellement le conservateur gagnant. 


Exclusion


Que s’est-il passé pour en arriver là? 


D’abord, au mois de mai, une investiture ouverte déchirante, au terme de laquelle l’ex-imam Hassan Guillet l’emportait. 


Cela avait fait grincer des dents dans la communauté italienne, la plus importante de SLSM, mais dont les autres communautés – dont les arabo-musulmanes – occupent de plus en plus de place. 


Or, le 30 août, le PLC éjectait M. Guillet. Il lui reprochait d’avoir tenu des propos antisémites, accusation que le principal intéressé réfute. 


Neuf jours plus tard, le PLC nommait – il n’y a pas eu d’investiture cette fois – Patricia Lattanzio, une élue de la Commission scolaire English-Montréal (CSEM). 


Mercredi, vers 15 h, j’ai bien tenté de la joindre. 18 h 48 : un employé du PLC me textait : «Je vous reviens.» Au moment d’écrire ces lignes, toujours rien. 


Nicola Di Iorio admet que le parti a donné la consigne à la candidate Lattanzio d’éviter les médias. 


La raison : dès sa nomination, des rumeurs ont commencé à circuler au sujet d’un rapport accablant sur la gestion de la CSEM qui pourrait toucher Patricia Lattanzio. 


D’où son absence du comté, qu’elle n’ait aucune affiche. Et mercredi matin, c’est nulle autre que la présidente de la CSEM, Angela Mancini qui, dans un communiqué, pointait Mme Lattanzio. 


«On se demande comment on [les libéraux] va se rendre à l’élection», se désolait M. Di Iorio mercredi, qui évoquait ouvertement la possibilité que Mme Lattanzio se retire. «On a eu un œil au beurre noir dans Saint-Léonard, on va peut-être bientôt en avoir deux...» 








Qui sont les hommes et les femmes derrière nos politiciens? Emmanuelle présente... un balado animé par Emmanuelle Latraverse.





Bonne humeur


Face à cette cascade de mauvaises nouvelles dans le camp adverse, le candidat conservateur Ilario Maiolo se retenait d’exulter mercredi. 


Il ne ménageait pas pour autant ses d’attaques. Mme Mancini «laisse entendre qu’elle a fait face à du harcèlement et de l’intimidation de la part de Mme Lattanzio». Ce sont, venant de la présidente de la CSEM, «des accusations très graves», souligne Maiolo, avocat en droit humanitaire (qui a œuvré 10 ans pour la Croix-Rouge). 


Il somme son adversaire de s’expliquer, «pour le bien des électeurs» de SLSM. 


L’ombre de Gagliano


Et il ajoute : la circonscription a besoin d’avoir un député «au-delà de tout soupçon», insiste M. Maiolo. À ses yeux, «la communauté a assez souffert d’une mauvaise représentation de la part du Parti libéral, qui la tient pour acquise». 


Dans l’histoire de SLSM, trop d’élus libéraux ont eu des «problèmes éthiques», dit-il. Des exemples? Massimo Pacetti, mis à la porte du PLC. 


«Dans le passé, il y a aussi eu M. Gagliano. La communauté n’est pas contente de ce qui s’est passé. Je ne dis pas que M. Gagliano a été trouvé coupable de quoi que ce soit, mais ça n’a clairement pas donné un bon nom à la communauté. Les gens en ont marre de ça!» 


Pour le PLC de SLSM, une autre tuile pourrait venir et aider le conservateur. J’ai joint Hassan Guillet hier matin. On le sait, il est furieux. Or, il tiendra une conférence de presse mardi. Et n’exclut pas de se porter candidat indépendant.




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