Camil Bouchard reprend du service au PQ

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Le PQ a des milliers de militants sincères, la CAQ n'a que des intentions de vote

Le Parti québécois (PQ) s’est abstenu mercredi de présenter les candidats vedettes qui pourraient l’aider à former un éventuel gouvernement péquiste, préférant s’en remettre aux services de Camil Bouchard afin qu’il conseille le parti sur les enjeux de la famille, de l’enfance et de la jeunesse.



Vous ne verrez pas le visage de l’ex-député péquiste de Vachon sur les affiches électorales lors des prochaines élections : celui qui a quitté la politique en décembre 2009 en se disant désabusé reprend du service pour le PQ, mais en coulisses seulement.



« Je le dis à tout le monde : c’est le temps de s’engager », a déclaré Camil Bouchard en marge du caucus présessionnel du PQ à Shawinigan. « Vous allez m’entendre beaucoup au cours de la prochaine campagne électorale », a-t-il promis.



Quand il avait fait ses adieux à la vie politique, le diplômé en psychologie avait dressé un constat d’impuissance. « J’aurai sans doute contribué à changer le monde davantage comme chercheur que comme politicien », avait-il déclaré. Il affirme maintenant que la « déconstruction de l’État », qu’incarnent selon lui les positions libérale et caquiste, le pousse à oeuvrer bénévolement comme stratège.



« Si on ne [s’engage pas politiquement], le Québec risque de s’enliser et d’allonger une période où l’État évite quasi constamment de prendre ses responsabilités envers la population, envers les besoins de sa population », s’est-il inquiété.



À ses côtés, le chef Jean-François Lisée en a profité pour décocher une flèche à la Coalition avenir Québec (CAQ). « Lorsqu’on dit “enfance” à la CAQ, ils répondent “modèle d’affaires”, a-t-il lancé. Nous, ce n’est pas le modèle d’affaires qui nous intéresse, comme la CAQ. C’est la qualité des services. »



De la Chine où il se trouve en mission économique, le premier ministre Philippe Couillard a tapé sur le même clou. « La CAQ, c’est un parti brouillon, un parti qui ne prépare pas ses dossiers, qui ne les analyse pas correctement », a-t-il dit au sujet des troupes de François Legault, qui souhaitent imposer un taux de taxe scolaire unique pour tout le Québec.



Le pari de Jean-François Lisée



Troisième dans les sondages et frappé par une vague de départs annoncés la semaine dernière, le PQ fait le pari que les Québécois préféreront les services publics de qualité aux baisses d’impôt et aux autres crédits visant à « remettre de l’argent dans les poches des Québécois », comme le veut la formule populaire.



« Je sais que les Québécois en ont vu d’autres. On ne peut pas les prendre pour des valises, a déclaré le chef Lisée. On ne peut pas leur dire : on va baisser vos taxes de 1,4 milliard et, oui, votre mère va avoir des services à domicile plus faciles », a-t-il illustré.



Devant les médias, il a multiplié les analogies sportives inspirées de la campagne péquiste « L’État au régime ou l’État au gym », choisie pour illustrer l’importance de l’État providence, en dépit de l’intention annoncée du PQ d’avoir « zéro slogan ».



Depuis des semaines, les noms d’ex-péquistes qui songeraient à revenir en politique circulent dans l’espace public. Mais au-delà de Pierre Karl Péladeau, de Jean-Martin Aussant, de Noëlla Champagne (ex-députée de Champlain) et de Camil Bouchard, Jean-François Lisée trouvera-t-il de nouveaux visages pour propulser sa formation politique ? « Rassemblement, renouvellement », a-t-il répondu aux journalistes qui lui ont posé la question. « Oui, le PQ est une grande coalition transgénérationnelle et on a parmi nos militants d’expérience des gens d’une extraordinaire compétence qui veulent participer au succès du PQ cette année. Camil Bouchard en est un. Ça ne me traverserait pas l’esprit de me priver de sa compétence et de son expérience », a-t-il déclaré.



Devant les médias, les députés péquistes ont resserré les rangs. « Les troupes sont derrière M. Lisée, parce que c’est lui notre chef », a dit François Gendron. Il s’est néanmoins dit ouvert au retour en politique de Pierre Karl Péladeau, qui a déclaré mardi être « en réserve de la République ». « S’il veut être candidat, comme membre de l’équipe pour l’automne, il est le bienvenu », a dit l’élu d’Abitibi-Ouest. « Je trouve que c’est vivifiant, les gens veulent adhérer au mouvement », a aussi déclaré Nicole Léger. Sa collègue Diane Lamarre a témoigné du leadership du chef péquiste. « Jean-François fait un bon travail, il travaille fort, il travaille le terrain », a-t-elle affirmé.


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