Brisebois peu optimiste pour les Québécois

Sports et politique



La Presse Canadienne - Les Québécois n'ont jamais eu la partie facile dans la Ligue nationale de hockey (LNH) et les prochaines années s'annoncent encore plus sombres, croit l'ex-hockeyeur Patrice Brisebois.
Celui qui a annoncé sa retraite le mois dernier espère vivement le retour d'une équipe à Québec pour que les Québécois francophones puissent mieux se reconnaître dans leur sport national.
Honoré jeudi par l'Assemblée nationale pour souligner son engagement social, l'ex-défenseur du Canadien a jeté, en point de presse, un regard sans complaisance sur la place des joueurs francophones dans la LNH. «Que ce soit dans les rangs juniors ou dans la Ligue nationale, ça n'a jamais été facile pour un Québécois. Il faut toujours que tu montres que tu es vraiment, vraiment bon pour percer. C'est comme ça», a laissé tomber Brisebois, qui a roulé sa bosse pendant 18 saisons dans la LNH.
Brisebois n'est guère optimiste pour l'avenir. Les francophones, selon lui, risquent d'avoir de plus en plus de difficultés à se tailler une place dans le grand circuit au cours des prochaines années. «Cela va être de plus en plus difficile. (...) Aux Russes, Suédois, Tchèques et Finlandais se sont ajoutés des Allemands, des Suisses et plein d'autres nationalités. Le hockey est devenu très populaire et tous ces joueurs veulent jouer dans la Ligue nationale», a-t-il analysé.
L'ancien athlète de 38 ans entend profiter de ses temps libres pour lire le livre Le Québec mis en échec de Bob Sirois, un ancien joueur des Flyers de Philadelphie et des Capitals de Washington.
Propos haineux
Fruit de plusieurs années de recherches, l'ouvrage tend à démontrer que les joueurs francophones n'ont pas la cote auprès des dirigeants anglo-saxons de la Ligue nationale. À talent égal, plusieurs d'entre eux seraient négligés ou ignorés au profit de hockeyeurs anglophones.
Prudent, Brisebois n'ose pas parler de «discrimination» ni de «racisme» même s'il a été victime de propos haineux sur la glace par le passé. Il constate néanmoins que le nombre de Québécois francophones évoluant dans la Ligue nationale a chuté depuis la disparition des Nordiques en 1995. «Quand j'ai été repêché en 1989, c'est Serge Savard qui était le directeur général (du Canadien). Cette année-là, il avait aussi repêché Pierre Sévigny, Steve Larouche, Martin St-Amour, Éric Charron. Il y avait beaucoup de joueurs québécois repêchés et les Nordiques, si je me souviens, avaient fait la même chose», a-t-il relaté.
Le contraste est saisissant avec la présente édition du Canadien de Montréal. Sous la férule de Bob Gainey, la Sainte Flanelle n'aligne plus que quatre joueurs francophones cette saison.
Le nouveau retraité du hockey est persuadé que le retour d'une équipe dans la capitale ouvrirait des portes à des joueurs francophones tout en suscitant un engouement accru des amateurs. «C'est certain que cela aiderait. (...) Les Québécois aiment les vedettes qui font gagner l'équipe, mais ils s'identifient beaucoup aux joueurs québécois. Je crois qu'il est important d'avoir le plus de Québécois possible», a-t-il dit.


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