Des silos au banc des accusés

Bravade inadmissible de l'administration portuaire

Tribune libre

Décidément, la saga des silos érigés à l’anse au Foulon à Québec ne cesse d’ajouter de nouveaux épisodes à son scénario déjà bien garni. Cette fois-ci, c’est au tour du ministère de l'Environnement du Québec de dévoiler avoir fait parvenir en date du 25 novembre un avis de non-conformité à Arrimage Québec pour avoir omis de demander un certificat d'autorisation avant d'ériger un premier silo de granules de bois, soit dix jours après le montage de la structure et cinq jours après le passage d'un inspecteur.
Cet avis a été émis en vertu de l'article 22 de la Loi sur la qualité de l'environnement qui stipule que «Nul ne peut ériger ou modifier une construction [...] s'il est susceptible d'en résulter une émission, un dépôt, un dégagement ou un rejet de contaminants dans l'environnement ou une modification de la qualité de l'environnement, à moins d'obtenir préalablement du ministre un certificat d'autorisation.»
Mais l'Administration portuaire de Québec lui a répondu de façon laconique que la loi québécoise ne s'appliquait pas sur les terrains fédéraux. En ce qui a trait Arrimage Québec, cet avis de non-conformité n'est pas une surprise : «Arrimage considère que les autorités provinciales n'ont pas la compétence constitutionnelle sur le processus d'évaluation environnementale et d'approbation pour le projet de terminal maritime de débardage de granules de bois», écrit Johanne Lapointe, vice-présidente du développement corporatif et des communications pour Arrimage Québec, dans une lettre datée du 3 décembre.
Et, qui plus est, ce n'était pas le premier avertissement servi à Arrimage Québec dans ce dossier puisque, dès le 21 août, le ministère du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs l’avait avisé qu'il lui faudrait une autorisation du gouvernement du Québec «notamment afin d'évaluer les mesures d'atténuation prévues au niveau du bruit et relativement à la mise en place de dépoussiéreurs».
Néanmoins, Johanne Lapointe a continué de marteler que ce projet «a été rigoureusement évalué au plan environnemental et a été autorisé par l'APQ, conformément à la législation et à la réglementation fédérale applicables», et que la construction se poursuivrait comme prévu et respecterait l'échéancier.
Une bravade inadmissible et outrancière de la part de l’Administration portuaire de Québec qui se camoufle derrière des « compétences constitutionnelles » fédérales qui viennent s’ingérer grossièrement dans le paysage environnemental des installations portuaires de la Capitale nationale!

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Henri Marineau2032 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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3 commentaires

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    5 décembre 2013

    En 2008-2009, le géographe Léonce Naud concluait ainsi une dénonciation du mur fédéral sur le fleuve à Québec:
    "Aujourd’hui, Ottawa prépare en secret un édifice massif à la tête du bassin Louise, de quoi assurer un avenir paisible au club privé fédéral qui jouit du monopole de l’usage de ce vaste plan d’eau public. Cela se passe à quelques centaines de mètres de l’Assemblée nationale du Québec. Comme d’habitude, personne ne s’y intéresse."
    http://www.vigile.net/Ottawa-et-le-fleuve-a-Quebec
    Québécois-as, Québécois-as, dormez-vous? En purs cathos, ils n'apprennent rien de ces gifles et continuent d'élire leurs bourreaux. Louisiaaaa...nnn!

  • Henri Marineau Répondre

    4 décembre 2013

    L'affaire se corse davantage...
    http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/environnement/201312/04/01-4717726-silos-a-lanse-au-foulon-le-ministre-blanchet-nexclut-pas-le-demantelement.php

  • Archives de Vigile Répondre

    4 décembre 2013

    Monsieur Marineau,
    Je vous remercie pour votre article.
    Croyez-vous que cette saga des silos est une belle occasion pour l'avancement du fameux projet de «gouvernance souverainiste» du PQ ?