Bouteflika : toujours pas d’accord sur sa succession…

L’Algérie qui était demeurée à l’écart des convulsions liées au prétendu « printemps arabe » pourrait connaître de sérieux soubresauts en 2014.

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Le sort de l'Algérie dans la balance

Hospitalisé en France — au Val-de-Grâce — du 27 avril au 16 juillet 2013, puis à nouveau du lundi 13 au jeudi 16 janvier 2014, le président algérien Abdelaziz Bouteflika aura donc privilégié les hôpitaux militaires de l’ancien colonisateur qu’il ne cessa pourtant à aucun moment de dénoncer, d’accuser et d’acculer à la repentance.
Alors qu’au mois de novembre 2013 le FLN l’a désigné comme son candidat lors des élections présidentielles du mois d’avril 2014, à moins de quatre mois du scrutin, l’on ne sait toujours pas s’il sera physiquement et intellectuellement en mesure de briguer un quatrième mandat.
Son véritable état de santé est caché à l’opinion algérienne parce que les clans régionaux et politiques qui se partagent les fruits du pouvoir ne se sont toujours pas mis d’accord sur sa succession. L’Algérie est en effet dirigée par une nomenklatura opaque dont le principal souci semble être de s’auto-reproduire. Son cœur est représenté par l’ANP (Armée nationale populaire) dont les
350 000 hommes sont commandés par le général Ahmed Gaïd Salah, né en 1940, et le DRS (Département du renseignement et de la sécurité) avec, dit-on, plus de 100 000 agents dirigés par le général Mohamed Mediène, né en 1939.
L’Algérie qui était demeurée à l’écart des convulsions liées au prétendu « printemps arabe » pourrait donc connaître de sérieux soubresauts en 2014. Tous les ingrédients d’une crise politico-sociale majeure y sont en effet réunis : démographie suicidaire, moitié de la population ayant moins de 20 ans, 35 % de chômage chez les jeunes, misère sociale, société fermée incapable de se réformer, industrie inexistante, système bancaire d’un autre temps et administration apoplectique forte d’environ 1,5 million de fonctionnaires. De plus, le pays est fracturé entre arabisme et berbérisme avec une influence de plus en plus forte de l’islamisme…
L’Algérie qui est donc dans une impasse sociale, morale et politique navigue, tel un vaisseau fantôme au milieu des écueils nés de la quasi-vacance du pouvoir. Jusqu’à présent, elle a échappé à la crise majeure grâce au colossal bas de laine tiré d’une rente pétrolière et gazière qui lui a permis d’éviter l’embrasement en achetant la paix sociale. Pour combien de temps encore ?


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