Le ministère français des Affaires étrangères a indiqué avoir “pris note” de l’expulsion de son ambassadeur au Mali, lundi 31 janvier, avant de rappeler sa solidarité vis-à-vis de ses partenaires européens, relate Le Figaro.
Les autorités maliennes, dominées par les militaires, ont pris la décision d’expulser l’ambassadeur de France, rapportent plusieurs médias dont Le Figaro. Cette décision, qui s’inscrit dans le cadre d’une nouvelle escalade de la brouille entre Paris et Bamako, a été annoncée par la télévision d’Etat lundi 31 janvier. « Le gouvernement de la République du Mali informe l’opinion nationale et internationale que […] son excellence Joël Meyer [l’ambassadeur, Ndlr] a été convoquée par le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale », peut-on lire dans un communiqué cité par nos confrères et lu à la télévision.
La France a « pris note » de cette décision
Les autorités maliennes ont justifié cette décision en évoquant les récentes déclarations « hostiles » de la part de responsables français à leur encontre. Le même jour, le ministère français des Affaires étrangères a commenté cette annonce dans un communiqué. « La France prend note de la décision des autorités de transition [maliennes] de mettre fin à la mission de l’ambassadeur de France au Mali. En réaction, la France a décidé de rappeler son ambassadeur », a fait savoir le Quai d’Orsay, dont les propos sont cités par le quotidien national.
Après quoi, Paris a tenu à exprimer « sa solidarité vis-à-vis de ses partenaires européens [et] en particulier du Danemark », dont le contingent vient d’être expulsé par la junte au pouvoir à Bamako ; et cela, « sur la base de motifs infondés ». Dans le communiqué, il est aussi fait mention de la « solidarité » de Paris envers la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), dont le représentant au Mali a également été expulsé, mais aussi de « son engagement en faveur de la stabilisation et du développement du Sahel, aux côtés de ses partenaires de la Coalition pour le Sahel ».
Pour Florence Parly, la junte multiplie « les provocations »
Cette convocation signifie un nouveau durcissement des tensions entre le Mali et la France. Depuis 2013, l’ex-puissance coloniale est engagée militairement au Mali et au Sahel. Et dès le moment où des colonels ont pris par la force la tête de ce pays – en août 2020 – plongé dans une crise sécuritaire et politique, les relations entre les deux Etats n’ont cessé de se détériorer, note Le Figaro. Le 25 janvier, Florence Parly – la ministre française des Armées – avait estimé que la junte multipliait « les provocations ». De son côté, son collègue délégué aux Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, avait qualifié peu après la junte d’« illégitime », avant de juger que ses décisions étaient « irresponsables ».