Bonjour-Hi, ce n’est pas (juste) une blague

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Comme chez les francophones hors-Québec, la bilinguisation annonce l'effondrement culturel



Sugar Sammy a tweeté vendredi, au sujet de la controverse Bonjour-Hi : « Mon nouveau show québécois s’écrit tout seul ! ».




C’est sûr que pour Sugar Sammy, l’équipe du Bye Bye, et la plupart des humoristes du Québec, une loi anti-Hi, c’est du bonbon.




Ils sont déjà en train d’écrire leurs blagues sur une Police de la langue qui collerait des contraventions au moindre salut bilingue.




Mais, blague à part les amis, on fait quoi pour régler ce problème-là ? Avez-vous une solution ?




De kessé ?




Un grand débat sur le « Bonjour-Hi » secoue le Québec depuis que le ministre Simon Jolin-Barrette a entrouvert la porte à une loi à ce sujet.




Est-ce que je pense deux secondes qu’une loi devrait interdire le « Bonjour-Hi » ? Bien sûr que non !




Mais j’avoue que je ne sais pas quelle est la solution miracle.




Rappelez-vous que le 30 novembre 2017, l’Assemblée nationale a voté une motion (acceptée à l’unanimité, 110-0) demandant aux commerçants d’abandonner le « Bonjour-Hi ». Cet été, en juin, les députés de l’Assemblée nationale ont réitéré leur opposition au « Bonjour-Hi », avant le Grand Prix du Canada. Et ça a donné quoi ? Rien, nada, zéro.




Si on demande gentiment et il ne se passe rien, on demande comment ?








Sophie et Richard ne sont pas bons aux fourneaux, mais ils savent cuisiner leurs invités! Invitez-vous à la table de Devine qui vient souper? une série balado originale.





Sur Twitter, le réalisateur (et ancien VJ de MusiquePlus) Marc Coiteux a écrit : « Aux illluminés qui songent à mettre une police du ‘‘Bonjour-Hi’’, je suggère aussi la matraque du ‘‘quand qu’on’’, du ‘‘t’es t’en vacances’’, du ‘‘si j’aurais’’, de ‘‘la rive-sud de Mârial’’ et ‘‘une aréoport’’. »




Drôle de comparaison : on ne peut pas mettre sur le même pied la langue utilisée dans des entreprises ou des commerces et la langue parlée par des individus dans leur vie de tous les jours.




Dimanche, je suis allée au cinéma, au centre-ville de Montréal. Au moment d’acheter mes billets, je me suis fait dire : « Bonjour-Hi ». Au moment de présenter mes billets au préposé: « Bonjour-Hi ».




Au comptoir de nourriture, on affiche : « Soupes préparées fraîches tou les joures (sic) ». Plus loin, au comptoir des friandises, une affiche « Demandez pour du beurre canadien », une version bâtarde de « Ask for canadien butter », sûrement traduit par le même logiciel que la chanson de campagne des libéraux.




Pourquoi je vous raconte tout ça ? Parce que la défense du français et de la culture française ne se fait pas de façon intermittente, une fois oui, une fois non. On ne peut pas se battre pour que le français soit reconnu comme la langue commune au Québec si :




1 - On capitule devant le « parler bilingue »;




2 - On ne s’indigne pas chaque fois que le français est mal écrit, mal parlé.




Touche pas à mon français




La semaine dernière, à TVA, François Cormier a conclu son reportage sur le « Bonjour-Hi » en se filmant devant la statue de Camille Laurin à Québec. Ça m’a touchée droit au cœur.




Qu’aurait dit le père de la loi 101 que 20 ans après sa mort le « Bonjour-Hi » soit si répandu ?




Aurait-il trouvé que c’était si drôle que ça ?






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