Au début du mouvement séparatiste, nous étions un petit peuple qui venions de sortir de la grande noirceur. On était plein de peur. Soyons réalistes changeons séparatiste pour indépendantiste. Faut le pouvoir soyons aplaventre tristes mais réalistes.
Nos conquérants tout surpris n'ont pas réagi au-delà d’envoyer l’armée aussitôt que possible. La porte était ouverte, fallait la bloquer. On a eu peur.
Quand nos conquérants ont eu peur, ils ont gommé la démocratie sans vergogne. Oups! Ils ont gagné de justesse, en jouant selon nos règles avec leur règle. Ils ont eu peur.
Nos conquérants se sont attelés à la tâche pour changer les règles, piper les dés. On a crié un peu et oublié beaucoup. Pris un coup. L’ivresse chasse la peur.
Tout y passe pour noyer le poisson. Soyons réalistes, les immigrants ne viennent pas ici pour appuyer nos revendications. Ils ne veulent pas la chicane, ils l’ont fuie. On est fins. Ce n’est pas fortuit. On est un petit peuple en cabane. On oublie d’avoir peur.
Entre nous, on se propose une coalition d’indépendantistes. Soyons réalistes, on est un petit peuple encabané par des royalistes stratèges qui n’ont jamais cédé rien de leurs conquêtes sinon à ceux qui n’ont pas peur d’avoir peur.
Pour reconquérir notre place sur terre faut jouer suivant nos règles. Convaincre les immigrés que, sans chicane, démocratiquement, par une élection tranquille, leur famille peut devenir propriétaire d’un pays. Les convaincre, eux, pas nous. Soyons réalistes.
Nos conquérants croient qu’ils nous ont noyés, manipulés. Ils ont le sommeil tranquille. Nous, la révolution tranquille. Soyons réalistes. À nous voir ne penser qu’en termes de défense de notre cabane francophone, on oublie qu’il faut penser, parler, coaliser les autres québécois. Coalition étendue sans partis, démocratie sans partis.

Sinon soyons réalistes… faudra de la potion magique.