Au Théâtre Outremont, hier soir 10 février, ils étaient une douzaine à nous chanter « en français » les mini biographies colligées par Alexandre Belliard, de héros, célèbres ou méconnus, de Nouvelle-France. Un peuple rapaillé.
Marie Rollet, venue avec Louis Hébert de Paris, ne portait pas les tailleurs de Bercy. Chomedey de Maisonneuve et Jeanne-Mance arrivaient directement de LaRochelle, en 1692, (à l’invitation de Denis Coderre), pour grimper une croix sur Ville-Marie. Beausoleil Broussard, en Acadie, nous avait peut-être échappé et Aubry, le « père des camionneurs sur la route 66?
Dans une salle très docile, aux têtes autant poivre que sel, les violons parfois langoureux comme tziganes, inspiraient l’attention de ceux qui veulent tout entendre du message. Les « métalleux » ne s’y seraient pas bien sentis. Et nous gouttions des textes en français pur.
Peut-être qu’en régions, quand on relatera les manigances de John A. McDonald pour obtenir la tête du chef métis Louis Riel, on se lèvera pour scander : Harper complice! On sait la propagande actuelle pour raviver sa mémoire… Mais la moiteur de l’Outremont… et les nouvelles dents du Service de Renseignement Canadien… nous ont laissés muets… et l’orateur déçu.
Paul Piché , en Papineau, de son exil, se demandait s’il reviendrait un jour vers sa Patrie… Il se disait : « Si l’indépendance n’est pas faite, elle restera toujours à faire! » Le mot serait de Papineau?
Nous avons bien sûr applaudi, nous sommes levés, approuvé de bravos… mais ce n’était pas la liesse à l’Outremont… Belliard (j’peux t’appeler Alex?) nous a quand même remerciés d’un « Wow »… pensif.
Avons aussi accueilli poliment la star du rodeo, Denis Vanier, Octobre ’70, Félix… Avons connu avec surprise Donalda Charron, celle qui fomentera la première grève féminine chez les allumettières sous la cravache de E.B. Eddy, de Hull. Le mépris part de loin!
Enfin le « Canadien errant », avions-nous souvenir que ça venait des Patriotes exilés en Australie? Nous avons eu peine à l’entonner en conclusion avec le chœur des vedettes sur scène. Le mot « Canadien » ne nous inspire plus l’émotion.
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5 commentaires
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
12 février 2015C.R.,
Vous ne croyez pas à l'anglicisation. Pourtant, c'est déjà chose faite: Montréal-la-postmoderne se fait une fierté de parler les deux langues à la fois et les coquets mondains se moquent des vilains nationalistes qui ne voient pas dans tout cela une raison de fêter. (Mathieu Bock-Côté) http://www.journaldemontreal.com/2015/02/10/au-canada-en-anglais-seulement
Les jeunes Québécois qui se veulent entreprenants et appelés à réussir préfèrent l’anglais au français.
Un peuple qui se suicide ne veut pas se le faire dire... Quel philosophe, ce Mathieu.
Je puise ma logique et mon discernement chez ce jeune sociologue.
Merci, cependant, d'apprécier ma plume.
Pour l'anonymat, qui n'en était pas un, mais un simple pseudonyme, je dois vous dire que je n'ai pas eu le choix. C'est la faute à M. Le Hire, qui se faisait pousser dans le dos par des conformistes... Voyez, vous me connaissez beaucoup mieux, maintenant que je signe le nom de feu mon père, fier bûcheron, qui réalisa son rêve d'hivers en Floride, sans un mot d'anglais. Mes petits fils vivront le Québec, sans un mot de français. Ouais pis?...
Claude Richard Répondre
12 février 2015C'est cela: combattons l'anglomanie par l'anglomanie! Cela va nous mener où? À plus d'anglomanie, c'est certain. Un peu de logique et de discernement, monsieur Ouhgo. Le message de votre titre contredit le message de votre texte, qui est très beau, lui. En passant, félicitations pour être sorti de l'anonymat!
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
11 février 2015@ C.R.,
naaan... faut y lire du sarcasme vis-à-vis de l'anglomanie qui nous inonde... on est entre nous, là...
Vous tenez à ce que je manque de formules? Essayons la tirade des amis:
Snob: et consorts... franchouillard: et ses potes, ses copains... québécois: ses chums, sa gang... carabin: et sa troupe... guérillero: sa bande, ses aficionados... voire: ses Patriotes...
Allez, M. Richard, vous pouvez faire mieux...
Claude Richard Répondre
11 février 2015Pourquoi "and friends"? Belliard a-t-il vraiment employé cette expression comme cela le suggère? Sinon, cette fausse citation dévalorise Belliard sans raison. Vous manquiez de formules aguichantes en français?
Archives de Vigile Répondre
11 février 2015À lire dans LaPresse+ auj
CRITIQUE LÉGENDES D’UN PEUPLE – LE COLLECTIF
La leçon d’histoire chantée tient la route de la mémoire
DANIEL LEMAY
LA PRESSE
Site d'Alexandre
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