Banque à charges

Elles sont l’État dans l’État

L’Empire - mondialisation-colonisation



Les banques canadiennes ont dilapidé des milliards en spéculant outrageusement avec l’argent des déposants sur des investissements pourris (PCAA). Afin de les «responsabiliser», les gouvernements leur ont allongé 200 G$ de fonds publics sans aucune condition, contrairement à d’autres pays, qui les ont nationalisées, taxées davantage et qui ont limité les rémunérations. Comme l’État a payé leurs gaffes avec des fonds publics, elles ont de nouveau réalisé des bénéfices records. Ici, pas question de les taxer pour payer ce qu’elles ont reçu. Elles poussent même le sarcasme jusqu’à suggérer, pour sortir de la crise dont elles sont responsables : «Les Québécois devront faire des “sacrifices”.» Faut taxer les victimes et aider les coupables.
Pourquoi leur avoir consenti 200 G$ qu’on aurait pu investir dans nos programmes sociaux? Comme les banques canadiennes forment un monopole de fait, elles se sont reprises rapidement en taxant «généreusement» les consommateurs en hausses de frais bancaires, de taux d’intérêt, etc. En 2007, la Banque de Montréal a perdu 680 M$ en spéculant sur le gaz naturel. En 2005, la Banque CIBC a versé 2,8 G$ aux investisseurs qu’elle a floués dans le scandale Enron, et les autres plus de 1 G$. Quoi d’autre? En 2004, sept institutions financières canadiennes ont payé 200 M$ de pénalités pour avoir manipulé les cours et elles viennent d’être condamnées à débourser 139 M$ d’amendes sur leur magouille du papier commercial. Toujours la population qui paie pour les dérapages.
Puis, le président de la Banque de Montréal nous menace : «Les Canadiens doivent cesser de dénigrer les banques.» Et Harper, pour le calmer, nomme son économiste en chef responsable de l’examen «indépendant» des prévisions économiques du gouvernement. Édifiant! En 2009, Harper récidive et «crée un comité formé de banquiers qui analysera les façons d’améliorer les connaissances des Canadiens sur les services financiers». Jacques Ménard (Banque de Montréal), d’ajouter : «Informer pour éviter les mirages.» L’expérience du papier commercial montre qu’ils devraient commencer par «s’informer» eux-mêmes.
Et le gouverneur de la Banque du Canada, d’en remettre : «Carney rappelle les banques à l’ordre. Dans les crises à venir, les pertes devront être assumées par les institutions.» Les banques sont terrorisées par ce «sévère» avertissement. Pour que l’on cesse justement de «dénigrer» les banques, André Bérard, l’ex-président de la Banque Nationale, avait conseillé aux entrepreneurs de «s’acheter des articles dans les journaux». Ils n’ont pas suivi son conseil… ils ont préféré acheter les journaux. Thomas Jefferson, le troisième président américain, a dit en 1802 : «Les banques sont plus dangereuses pour nos libertés que les armées.» Davantage aujourd’hui. Elles sont l’État dans l’État.


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