Alors que les pays occidentaux se lancent dans une escalade interventionniste, Bachar el-Assad a prévenu les États-Unis des conséquences d’un tel acte.
Pour le présidant syrien en pleine guerre intérieure avec les rebelles, qui répondait aux questions du quotidien russe Izvestia, « c’est un non-sens : accuser d’abord et recueillir les preuves ensuite. » Il fait référence aux déclarations des hommes politiques américains qui lui prêtent l’utilisation de gaz chimiques – notamment ce 21 août – et souhaitent intervenir. L’armée américaine est « prête », a même déclaré le secrétaire américain à la Défense, Chuck Hagel. Pourtant, l’ancienne procureure générale du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, Carla del Ponte, avait bien prouvé, en mai dernier, l’utilisation de ce gaz par les rebelles. « Nos enquêtes devront encore être approfondies, vérifiées et confirmées à travers de nouveaux témoignages, mais selon ce que nous avons pu établir jusqu’à présent, pour le moment ce sont les opposants au régime qui ont utilisé le gaz sarin », avait-elle déclaré dans Le Monde.
De plus, selon le régime syrien, l’armée vient de découvrir ce samedi un dépôt de substances chimiques destinées à fabriquer du gaz sarin. Ce dépôt appartenait aux rebelles. Mais cette version n’arrange en rien le scénario interventionniste mis en place par les États-Unis, Israël et leurs vassaux européens. En France, les mêmes va-t-en-guerre poussent à une intervention rapide : Fabius, Kouchner, BHL, Juppé.
Devant cette escalade, Bachar el-Assad a prévenu : « Les États-Unis essuieront un échec comme lors de toutes les guerres précédentes qu’ils ont lancées à commencer par le Viêt Nam. L’Amérique a mené plusieurs guerres et n’a jamais atteint les objectifs pour lesquels ces guerres ont été déclarées. » « Elle n’a pas réussi à convaincre les peuples multiethniques du caractère juste de ces guerres ni d’imposer son idéologie dans ces pays », a-t-il poursuivi avant de reprocher aux dirigeants occidentaux de « ne pas connaître l’histoire et ne pas en tirer la leçon ».
Il continue : « N’ont-ils pas compris que toutes ces guerres n’ont apporté rien d’autre que la ruine et l’instabilité au Proche-Orient et dans d’autres régions du monde ? » Et celui-ci de souligner qu’ « on ne peut pas être pour le terrorisme en Syrie et contre le terrorisme au Mali. On ne peut pas soutenir le terrorisme en Tchétchénie et lutter contre en Afghanistan». « Personne ne réussira à transformer la Syrie en une marionnette des Occidentaux », a-t-il conclu.
De son côté, la Russie, défavorable à une intervention, s’est exprimée par la voix de son porte-parole de la diplomatie : « Tout cela ne peut que nous rappeler les événements d’il y a dix ans, quand, en prenant pour prétexte des informations mensongères sur la présence en Irak d’armes de destruction massive, les États-Unis, en contournant l’ONU, se sont lancés dans une aventure, dont tout le monde connaît maintenant les conséquences. » La Russie aurait d’ailleurs également, selon un média algérien, fourni à l’ONU des images satellites accusant les rebelles de l’attaque chimique d’Al Ghouta.
Christopher Lings
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