« Nous avons des preuves » : 10 ans plus tard, les États-Unis retentent le coup

04f591c08679c975a1a0eded57714419

Ça a marché la première fois





Après le crash du vol MH17 de la Malaysia Airlines jeudi dernier en Ukraine, de lourds soupçons pèsent sur le gouvernement de Kiev soutenu par les Occidentaux. Pourtant, le secrétaire d’État américain John Kerry y voit la main de Moscou et a affirmé ce dimanche sur CNN avoir des « preuves » de l’implication russe dans ce drame aérien.


Faisant état d’informations collectées par les services secrets américains, M. Kerry a évoqué des interceptions satellitaires et téléphoniques qui prouveraient l’implication de la Russie. Moscou aurait ainsi envoyé 150 véhicules militaires de l’autre côté de la frontière, dont des véhicules de tir TELAR transportant des missiles sol-air SAM-11, avant de tout rapatrier juste après la catastrophe. « Nous avons des preuves du départ de missile, qui a touché l’avion », a affirmé le secrétaire d’État américain.


Ce dernier a ajouté qu’il y avait « énormément de traces qui permettent de pointer du doigt » la Russie, sans toutefois étayer ses preuves. S’agit-il des mêmes « preuves » que celles présentées à l’ONU en 2003 par Collin Powell et ayant permis d’envahir l’Irak ? On sait qu’aujourd’hui que le prédécesseur de Kerry regrette amèrement ce discours, qui représente pour lui une « tâche dans (s)a carrière »


John Kerry affirme également que des véhicules TELAR ont été aperçus traversant deux localités « proches du lieu du crash ». Premièrement, comme l’a rappelé Jacques Sapir sur son blog, l’utilisation de missiles SAM-11 est extrêmement complexe et technique, requérant une longue formation. Outre le fait que les milices séparatistes ne sont absolument pas en mesure de s’en servir, cette utilisation requiert également l’emploi de deux radars : le « Snow Drift », radar de contrôle et d’acquisition, ainsi que le « Fire Dome », radar d’éclairage et d’écartométrie.


« Le tir implique une première acquisition par le « Snow Drift » avant que le radar « Fire Dome » puisse entrer en action et guider le missile », explique l’économiste. Or si l’on étudie la trajectoire du vol MH17, et que l’on prend en compte cette manœuvre en plusieurs temps,  si celui-ci « avait été touché par un missile provenant d’une batterie située là où l’affirment les sources américaines et ukrainiennes, l’avion aurait dû s’écraser 20 à 30 km à l’est de son point d’impact ». Et d’ajouter : « Pour s’écraser sur le lieu du crash, si l’avion a bien été abattu par un missile « Buk », il a du être atteint par un missile tiré depuis le territoire contrôlé par les forces ukrainiennes. » De quoi remettre en cause la version officielle des faits, que nous présentent les autorités de Kiev et les États-Unis.


Enfin, une vidéo qui circule sur la toile et dans les médias est censée représenter un véhicule de tir TELAR, auquel il manque justement un missile Buk, regagnant clandestinement la frontière russe.



Sauf que «  des sources concordantes montrent que cette vidéo a été tournée en territoire contrôlée par les forces de Kiev, et pus précisément dans la ville de Krasnoarmeysk, rue Gorki dans la région de Donetsk », affirme M. Sapir, qui fournit même une carte de l’endroit en question :



Depuis l’intervention en Irak en 2003, il est en effet devenu fondamental de s’interroger lorsque les États-Unis affirment avoir des « preuves » en leur possession…



Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé