« Réfléchissez Madame, et soyez humble, car c’est notre projet de pays même que vous mettez en jeu… Passez le flambeau svp !»
Comme vous le savez, je suis de près l'actualité politique, les tendances des réseaux sociaux, les médias conventionnels et citoyens. Je suis un militant internet engagé. Comme vous, militantes et militants, je m'interroge de plus en plus sérieusement. Je vous ai soutenu Madame, j'ai tenté à ma manière, avec mes moyens, de minimiser cette crise, de rallier les militants, les gens... Mais je m'aperçois de plus en plus que la brèche est trop béante pour être colmatée... Je dois me rendre à l'évidence !
Madame, avec tout le respect que je vous dois, et contrairement à bien d’autres, je ne vous varloperai pas sur la place publique, mais vous aussi vous devez ouvrir vos yeux, et réaliser que les québecois et québecoises, jeunes et moins jeunes, ne croient plus que vous êtes ce symbole, cette représentante légitime du peuple, qui pourra réaliser notre projet collectif : le Québec un pays.
À la veille de notre fête nationale, nous nous retrouvons avec des québecois divisés, brisés, déçus… ne sachant plus à qui, ou à quoi se raccrocher. Cette fête du 24 juin si symbolique, si ancrée au plus profond de nous, semble même avoir perdu une partie de son sens et de sa raison d’être, en ces jours sombres…
Je le vois tout autour de moi, cette flamme semble mourir, petit à petit… De grâce, il ne faut pas que vous la laissiez s’éteindre à jamais, Madame. Agissez pour le pays, pour la volonté et l’espoir de vos militants… Laissez la chefferie Madame, ayez cette force et cette humble lucidité de passez ce flambeau !
Et nous tous, vous tous, devons, devez ôter nos œillères, et voir maintenant plus loin que le bout de notre nez. Il ne faut pas créer un énième parti souverainiste ou indépendantiste, il en existe déjà trop… Diviser les troupes ne fait que nous affaiblir, et éloigne notre rêve de voir un jour ce beau Québec maître chez lui. Vous, faites des consultations, créez un mouvement pour un Québec Libre, puis une coalition avec les coalitions en place. Tant que nous resterons unis, notre projet demeurera tangible et réalisable.
Des sondages non publiés et non scientifiques, des comptages internes, -- suite aux démissions et publications des derniers jours -- donnent à peine 60 à 65% d’appui à Mme Marois de la part de ses militants. Le 93% de soutien semble complètement s’être émietté… Et nous savons tous, que plusieurs autres députés en place, non démissionnaires, qui ont décidé de changer le Québec de l’intérieur du parti, souhaitent aussi, en silence, le départ de Mme Marois. Démocratie et bon sens obligent, je ne peux que me rallier, après plusieurs jours d’analyse, d’observation et de réflexion aux nombreux militants qui veulent du changement, dans un bref délai, au leadership du PQ.
D’autant plus que pour moi, qui est dans le comté de Charlevoix, château-fort de Mme Marois, mon geste est posé, et très bien réfléchi. Quand l’heure est arrivée, il faut l’acceptée..!
Je refais un autre appel aux démissionnaires, aux ex-bloquistes, aux jeunes militants et organismes engagés : ne laisser pas trop de temps passer avant de réagir activement, car d’autres s’amusent à rabaisser notre projet et à tout faire pour anéantir notre option…
Bravo à tous les organismes impliqués à notre cause : Cap Indépendance, SSJB, MQF, etc. pour ne nommer que ceux là… Parlons-en et parlons-en encore… là se trouve la clé de cette réussite !
Ce n’est pas de gaieté et de cœur que j’affirme ma pensée, mais j’assume pleinement ma décision. J’étais là en 1980 et en 1995, j’ai appuyé tous les chefs péquistes, de René à Jacques, en passant par André et Pauline… Pour moi, un chef est un chef, homme ou femme, aucune différence et aucun traitement de faveur. Je reste un souverainiste convaincu, et je crois toujours que le Parti Québecois est le véhicule idéal pour réaliser notre projet de pays.
PS : Je prends un temps de réflexion, et je ne sais pas quand je republierai…
Michel Dion
http://twitter.com/iiibooo
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6 commentaires
François Ricard Répondre
23 juin 2011Selon les résultats du sondage de La Presse, parus ce matin, la coalition Legault serait majoritairement élue et 37% des péquistes appuieraient alors cette formation.
Le Pari Québécois, plutôt que des professions de foi, devrait faire un examen en profondeur pour trouver les causes véritables de cette désaffection d'une partie importante de son électorat. Est-ce dû à la chef? Est-ce dû à son ancre référendaire qu'il traîne comme un boulet? Est-ce dû au fait que l'on considère le PQ un vieux parti aux vieilles idées?
Pourquoi ne pas faire simple et proposer une élection référendaire? Dans le parlementarisme à la britannique, le parti majoritaire, quelque soit le pourcentage de votes recueilli, est roi et maître pour la durée de son mandat.
Alors pourquoi ne pas lancer par-dessus bord ce référendum qui nous a été imposé par des dirigeants qui n'étaient pas vraiment indépendantistes?
Archives de Vigile Répondre
21 juin 2011La démission de madame Marois ne changera rien. Elle ne fera que contribuer à notre division ce qui fait l'affaire de nos ennemis.
Il nous faut faire l'union transpartisane de nos forces parce que c'est le peuple qui est le patron!
Fernand Lachaine Répondre
20 juin 2011Une importante erreur stratégique que d'exiger le départ de madame Marois.
Écoutez, ça ne faisait pas trois mois qu'elle était chef du PQ qu'il y avait des "indépendantistes" qui demandait sa démission parce qu'elle était trop riche ou trop bien habillée etc etc.
En d'autres mots ces "indépendantistes" reprenaient les mêmes chansons que les médias (tous fédéralistes).
Il faut absolument que le PQ et madame Marois gardent le cap.
Pour ceux et celles qui veulent créer, un autre, parti politique ce n'est pas ce que le peuple veut. La multiplication des partis privés indépendantistes fait juste démolir le mouvement vers l'indépendance.
C'est pas fort comme stratégie.
Tant qu'aux 60-65%: d'où ça vient? des médias fédéralistes?
Allons monsieur Dion, gardons le cap. Le reste n'est grenouillage.
Fernand Lachaine
Yves Rancourt Répondre
20 juin 2011Bonjour monsieur Dion,
Je conviens avec vous que madame Marois est dans une position délicate et doit maintenant réfléchir à son avenir politique mais, même si je respecte votre décision, je ne réclamerai jamais sa démission même si, je vous le signale, je ne suis pas membre du Parti québécois.
J'ai suivi de près puis analysé en profondeur la dégelée du Bloc et de Gilles Duceppe le 2 mai dernier et je ne voudrais surtout pas entrer dans le jeu de nos adversaires politiques. En moins de trois semaines comme vous le savez, les médias fédéralistes sont arrivés à faire disparaître du paysage politique le leader souverainiste le plus respecté du Québec et à nous vendre l'invendable. En sortant de son Congrès avec 93% d'appui, Pauline Marois devenait ainsi la nouvelle cible à abattre et l'amphithéâtre de Québec une première occasion de semer le doute sur son leadership. Comme il fallait s'y attendre, les médias l'ont vite compris, s'emparant du dossier et grossissant démesurément une "erreur" sur un dossier qui ne méritait pas, objectivement, une telle attention. Comme la fois précédente, le bon peuple et plusieurs souverainistes, pour la plupart sincères, sont tombés dans le piège et sont maintenant prêts à exécuter non seulement la cheffe mais aussi son parti.
Monsieur Dion, le leadership de madame Marois mérite peut-être dans les circonstances d'être questionné mais je ne me ferai pas prendre à ce jeu de l'adversaire qui veut non seulement éliminer un autre de nos leaders politiques mais également tuer un parti politique qui est le seul qui a prouvé concrètement( 1980 et 1995) vouloir faire l'indépendance, en plus de faire adopter de nombreuses politiques pour protéger notre langue, notre culture et nos intérêts nationaux.
Que d'autres se livrent à ce jeu, libres à eux, mais, moi,je vous assure qu'on ne m'y prendra pas.
Mes salutations respectueuses.
Archives de Vigile Répondre
19 juin 2011M. Rousseau,
L'appui de Madame Marois était de 93% (congrès avril 2011 avec les délégués). Depuis la démission des 4 ténors, et de toutes ces erreurs politiques, surtout de sa cheffe de cabinet, Nicole Stafford, Mme Marois a perdu beaucoup d'appui de sa base militante. N'oubliez pas que Bernard Landry a quitté sans hésiter avec 76%... Et on ne parle pas de référendum avec un 50%+1.. On parle de l'appui des militants qui est le coeur même d'un parti. Si l'on veut raviver la flamme, Mme Marois devrait comprendre, et pour l'amour du Québec, elle devrait humblement passer le flambeau.
Charest ne devrait pas déclencher d'élections anticipées, il a peur de Legault, cela nous donnerait 2 ans pour remettre le train sur les rails avec du sang neuf. Je n'ai rien contre Mme Marois, elle a donné tout ce qu'elle pouvait pour notre parti, mais malheureusement, le bout important qu'il reste à faire, elle en est incapable... Les gens ne répondent plus... Nous sommes devant un cul-de-sac. Comme le dit la chanson de Aznavour : « Il faut savoir quitter la table lorsque l'amour est desservi..! »
Archives de Vigile Répondre
19 juin 2011M.Dion,
je ne commenterai pas trop ce virage à 180 degré.
La seule mention que je veux relever est le titre:
60-65% d'appui des militants.
Mde.Marois a eu 93% d'appui au congrès.
Quelqu'un vient de décider, sans preuve scientifique qu'elle a descendu à 60-65% et on lui demande de quitter.
N'êtes-vous pas ceux qui demandent le fameux 50%+1 lors d'un référendum? Vous ne respecteriez pas un 60% à Marois?
Belle leçon de démocratie.
Et je ne suis pas un supporteur de Marois.
Mais si vous ne respectez pas 60%, comment espérer que le Canada respecterait 50%+1?.
Et voilà un autre chef du PQ qui passe dans le tordeur des belles-mères.
Michel Rousseau
twitter: curler101