Pour en finir avec le cirque médiatique sensationaliste

Aux médias de décrier les stratégies de campagnes électorales manipulatrices

Certains points valorisés ne sont pas les vrais critères d'un choix éclairé

Tribune libre


Tous les partis politiques utilisent diverses stratégies dans le but de convaincre les électeurs de voter pour eux. On projette une image montée de toutes pièces par des comités occultes et des agences de marketing grassement payées. On fait de la vile mise en marché par l'usage abusifs de slogans creux et illusoires, et de techniques de vente de masse tel que le matraquage publicitaire. On chercher à manipuler l'opinion publique par tous les moyens, incluant tous les coups bas possibles.

Les campagnes électorales actuelles tiennent plus du cirque ambulant que de l'incitation à l'examen attentif et sérieux des programmes électoraux.

À titre d'exemple, on montrera au bulletin de nouvelles un chef de parti aux côtés de minorités en tous genres pour faire accroire qu'il saura s'occuper d'eux: handicapés, vieillards malades, minorités visibles, femmes battues, mères, syndiqués, pauvres, écolos, communauté gaie, et j'en passe.

Le chef de parti essaiera par tous les moyens de se faire passer pour un bon gars proche du peuple: photos prises lors d'une épluchette de blé d'inde, de souper spaghetti, ou encore s'adonnant à des activités populaires mais grotesques pour un chef d'état (exploits de planche à neige ou de ski nautique). Il se présentera toujours avec femme et enfants pour donner l'image de la famille modèle unie (en attendant qu'on publie des photos compromettantes...).


Les médias ne doivent pas tomber dans le panneau de ces tentatives calculées de manipuler l'électorat en les faisant voter pour autre chose que les vraies raisons qui devraient être:

- un programme solide et réaliste (même si cela déplaît à prime abord; personne ne veut se serrer la ceinture)

- une équipe expérimentée et compétente dont chaque membre a fait ses preuves dans d'autres domaines

- un chef capable de jugement et de trancher parmi les éventualités: sa détermination à atteindre ses objectifs.

Les médias doivent relativiser certains points de moindre importance qu'on essaie de faire passer pour essentiels:

- l'éloquence. Certains politiciens possèdent l'aptitude d'haranguer les foules (M. Pierre Bourgault) ou de parler à la population comme un bon père (M. Lucien Bouchard). Cela n'en fait pas de bons décideurs pour autant.

- le charisme, la prestance. M. Jack Layton en avait à revendre. Ms. Jean-Jacques Bertrand ou Robert Bourassa beaucoup moins.
- les déclarations démagogiques ou faisant appel à la langue de bois.

- le débat des chefs. Certains ont la parole plus facile que d'autres, sont plus théâtraux, plus médiatiques que d'autres, ont le sens de la répartie, ou sont plus doués pour dégager de l'assurance. Mais cela n'a rien à voir avec la capacité à prendre des décisions éclairées et nécessaires. C'est de la boxe verbale, une simple joute d'art oratoire, sans plus.

- les gaffes de parcours, les scandales machiavéliquement dévoilés à point nommé. Quoi de plus inconsidéré que de changer son intention de vote pour des vétilles montées en épingle par les partis opposés et relayés par les médias qui grossissent tout hors de proportion et qui n'ont rien à voir avec la politique proprement dite ni avec la valeur d'un parti ou de son candidat.


Car on ne doit pas attribuer son vote en se basant sur des éléments accessoires mais ô combien sensationnalistes, mais plutôt sur ceux énumérés plus haut. C'est le rôle des médias de le rappeler sans cesse en expliquant clairement aux gens qu'il ne faut pas voter sur la base de ces éléments accessoires, en déconstruisant point par point chaque tentative des organisations de partis de manipuler l'électorat.

Qu'ils disent à chaque occasion: "le candidat Untel a visité tel hôpital aujourd'hui et tente ici de nous démontrer qu'il s'occupera des malades. Cela paraît bien mais ne soyez pas dupes de la tactique". À force d'insister sur la chose aussi souvent que nécessaire, la population apprendra à discerner entre les apparences et le fond.

Les médias ont la responsabilité et le devoir éthique de nous présenter les faits qui comptent vraiment et de minimiser l'aspect spectacle racoleur qui fausse l'exercice d'un devoir civique essentiel au bon fonctionnement de la démocratie.

Réjean Labrie, de Québec, capitale nationale.

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Réjean Labrie est natif de Québec. Il a fait une partie de sa carrière dans la fonction publique provinciale.

Il tire la plus grande fierté d’être un enraciné de la 11ème génération en sol natal. Son élan nationaliste se porte sur la valorisation de la culture québécoise et sur la préservation de l'identité culturelle québécoise et de sa démographie historique.

Il se considère comme un simple citoyen libre-penseur sans ligne de parti à suivre ni carcan idéologique dont il se méfie comme des beaux parleurs de la bien-pensance officielle.

L'auteur se donne pour mission de pourfendre les tenants de la pensée unique, du politiquement correct, de la bien-pensance vertueuse, toutes ces petites cliques élitistes qui méprisent le bon peuple.

Près de 900 articles publiés en ligne ont été lus un million et demi de fois par tous ceux qui ont voulu partager une réflexion s'étendant sur une période dépassant 15 ans. À preuve que l'intérêt pour une identité nationale québécoise affirmée ne se dément pas, quoi qu'on en dise.





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