Attentat à Québec : «J’ai manqué à un devoir», dit Sylvain Bouchard

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Sa maman a dû le chicaner





L’animateur de Bouchard en parle au FM93, Sylvain Bouchard, estime qu’il aurait dû en faire plus pour ouvrir le dialogue avec la communauté musulmane.


À la suite de l’attentat meurtrier qui a fait 6 morts et plusieurs blessés à la grande mosquée de Québec dimanche, l’animateur dit avoir fait «un examen de conscience». Il se demandait ce qu’il aurait pu faire «pas comme un gars qui se sent coupable et responsable», mais «comme un gars qui fait partie d’une communauté et qui doit se remettre en question quand arrive un événement comme ça».


«On parle d’eux souvent. [...] On parle de leur foi, on parle de l’islam, on dénonce l’islam radical [...] donc on parle d’eux. Est-ce qu’on leur parle à eux? Pas assez, croit-il. Je trouve ça anormal. On aurait dû tendre des perches plus. Est-ce qu’ils auraient dit oui? Je ne sais pas. C’est aussi un fait qu’on s’est déjà essayé pis ils ne voulaient pas parler. On aurait dû réessayer. [...] Je pense qu’on aurait dû tisser des liens pis jaser avec ces gens-là. C’est dans le dialogue, c’est en parlant au monde, c’est là qu’on s'aperçoit qu’on n’est pas si loin. On a des divergences d’opinions, mais on est pareils. Ce sont des Québécois qui travaillent, qui élèvent des familles. Je pense que le dialogue a manqué. J’ai manqué.»


Bien qu’il soit convaincu qu’il n’y a «qu’un seul responsable» dans cet attentat, il reconnaît que l’accusé, Alexandre Bissonnette, n’est «pas le seul islamophobe» ni «le seul raciste à Québec».


«C’est lui qui est responsable. Mais Alexandre Bissonnette a grandi dans une communauté. Est-ce que dans cette communauté là, tous les efforts ont été faits pour que les musulmans et les autres vivent en paix et en harmonie? On peut maintenant se poser la question. On se doit de la poser», dit-il.


D’ailleurs, l’animateur s’est surpris à n’avoir aucun contact musulman dans son carnet d’adresses, malgré le fait qu’il anime depuis plus d’une décennie dans la vieille capitale.


«On veut parler à des gens de la communauté musulmane de Québec et j’ai à peu près rien dans mon carnet d’adresses. Pas normal. Ce n’est pas normal. Ils sont où les leaders? Les imams et tout? Pourquoi je ne les connais pas? Je fais de la radio à Québec depuis 11 ans. Pourquoi je ne sais pas qui appeler tout de suite? La communauté musulmane est touchée par un attentat en plus on sait que c’est islamophobe! On sait que c’est dirigé directement contre eux! [...] Pourquoi nous n’avons pas 10 numéros de téléphone?», s’est-il demandé.


Sylvain Bouchard dit pourtant être «passionné par la religion musulmane» et croit qu’il a «manqué à son devoir» en omettant d'en parler et de l'expliquer. 


«D’expliquer aux gens ce qu’elle est, son histoire, ses racines, le contexte historique... C’est drôle hein? Moi, qui lis là-dessus, je n’arrête pas de lire là-dessus [...] Pourquoi je ne vous en ai pas parlé? [...] Je ne l’ai pas assez fait. J’aurais pu plus le faire. Est-ce que ça aurait pu influencer? Ce sont des petites gouttes d’eau les amis. Ce sont des petites gouttes d’eau dans l’océan, mais c’est avec ça qu’on peut des fois changer le climat», conclut-il.  










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