Arrêtez Thierry Vandal !

Churchill Falls - Hydro-Québec / Énergie NB


Thierry Vandal a affirmé que toute discussion à ce sujet relevait du niveau politique et que jusqu'à nouvel ordre, la société d'État effectue ses prévisions en fonction des cadres réglementaire et législatif actuels.
Le Soleil, Steve Deschênes
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Le gouvernement du Québec se retrouve aujourd'hui devant un terrible questionnement: que faire du nucléaire au Québec? Alors qu'Hydro Québec annonce que la rénovation de la centrale Gentilly 2 coûtera plus de deux milliards de dollars, la volonté de la société d'État de faire l'acquisition d'Énergie Nouveau-Brunswick et de la centrale atomique de Pointe-Lepreau, fera en sorte que le Québec se retrouvera bientôt avec une très lourde charge sur ses épaules.
Contrairement à ce que véhicule le PDG d'Hydro, Thierry Vandal, l'énergie nucléaire coûte une fortune et les risques pour la santé humaine sont énormes. Pourquoi croyez-vous que le Nouveau-Brunswick a exigé que la centrale nucléaire fasse partie de l'entente de principe? Parce que les coûts de maintenance d'une telle infrastructure sont énormes et la province n'a pas les moyens de financer de tels travaux. Et c'est là le noeud du problème.
Actuellement, Énergie Atomique du Canada finance les travaux de rénovation de Pointe-Lepreau et les travaux coûtent un million de dollars par jour, en frais de retard. Lorsque qu'Hydro Québec prendra possession de Pointe-Lepreau à la fin de travaux, dans quelques mois, l'entente avec Énergie Atomique du Canada va tomber et c'est Hydro Québec qui devra payer pour réparer cette centrale qui est l'une des plus vieilles du Canada.

Le premier ministre Jean Charest doit se lever et refuser qu'Hydro-Québec fasse l'acquisition d'une deuxième centrale nucléaire active. Le Québec est aujourd'hui en énorme surplus d'électricité et il ne servirait aucunement son intérêt de se retrouver avec un autre complexe atomique. Les travaux de réfection de la centrale nucléaire Gentilly, de Bécancour, vont débuter en 2011 et déjà on commence à spéculer sur les dépassements de coût à prévoir.
Et personne ne parle des déchets nucléaires. Qui va payer la facture lorsque viendra le temps d'éliminer les déchets radioactifs de Pointe-Lepreau et de Gentilly? L'électricité faite à Pointe-Lepreau va directement aux États-Unis. Pourquoi devrait-on servir de poubelle atomique pour offrir de l'électricité aux Américains, qui ont étrangement fait un moratoire sur la construction de nouvelles centrales depuis les événements de Three Mile Island en Pennsylvanie, en 1979?
Le gouvernement Charest doit donc mettre fin rapidement aux ambitions de Thierry Vandal et demander à celui-ci de s'expliquer sur les vraies motivations qui poussent Hydro-Québec à vouloir faire l'acquisition de Pointe-Lepreau. Existe-t-il un lobby du nucléaire à Hydro-Québec? Déjà aux prises avec une centrale nucléaire vieillissante et coûteuse, le Québec n'a pas intérêt à s'enfoncer davantage dans ce type d'énergie dévastatrice et toxique pour la santé humaine, qui n'a malheureusement pas d'odeur, qui est invisible et sournoise. Monsieur le premier ministre, la balle est dans votre camp. Agissez!

Monique Héroux, Armagh


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