(en ordre d’importance)
1 – La monarchie et la souveraineté du peuple : Au cours de sa longue histoire, le peuple québécois n’a jamais au grand jamais été consulté à savoir s’il voulait ou non continuer à vivre sous un régime monarchique. Nos adversaires, fédéralistes comme monarchistes, savent pertinemment bien que s’ils nous le demandaient, ils se feraient servir un NON retentissant. Ce qui signifie que tout symbole, toute institution, tout représentant monarchique en poste au Québec est totalement illégitime et antidémocratique, et ce à la grandeur du territoire québécois, de Gatineau à Blanc-Sablon et de Venise-en-Québec à Kuujjuaq. La monarchie britannique nie par définition la souveraineté du peuple québécois. (Argument de Jean-François Vallée)
2 – Des Québécois massivement contre la monarchie : Le dernier sondage Léger Marketing montre que les Québécois sont très majoritairement (à 71 %) pour l’abolition pure et simple des institutions monarchiques au Canada (p. 5 du rapport). C’est littéralement vouloir narguer les Québécois que de ne pas tenir compte de ce consensus et de cette sensibilité particulière. (Argument de Denis Julien)
3 – Un passé taché de sang : La monarchie britannique est aujourd’hui réduite à un symbole, bien sûr, mais demeure quand même « inoubliable » dans les rôles qu’elle a joués de Champlain à nos jours, en passant par la Conquête, la répression des troubles de 1837 et la proclamation par Elizabeth II d’une constitution adoptée en l’absence du Québec (1982). William de Cambridge est né deux mois plus tard, en juin, mais il sait que cette constitution bancale confère toujours juridiquement à sa grand-mère le rôle de chef d’État (du Canada et du Québec) et qu’il pourrait lui succéder plus vite qu’on pense. (Argument de l’historien Gaston Deschênes)
4 – Aux frais des contribuables : Les frais de cette visite seront entièrement couverts par le Canada, et même le gouvernement du Québec y participera, comme la confirmé Monique Gagnon-Tremblay (comme si la monarchie anglaise n’était pas déjà assez riche !) (Argument de Pierre-Luc Bégin)
5 – Une « Opération séduction » : Pour redorer son blason, le couple princier prend en otage les organisations caritatives (Maison Dauphine) et des enfants et des familles (pique-nique familial de la ville de Lévis). Une telle stratégie permet de réduire la contestation, les manifestants risquant d’être traités de sans-cœurs de s’en prendre ainsi à des pauvres, des enfants et des familles qui « ne veulent que passer un bon moment en compagnie de célébrités ». (Argument de Denis Julien)
6 – Un détournement de date : Habile détournement de sens : le 3 juillet marque normalement la fondation de Québec, capitale de l’Amérique française ! Comme le 3 juillet 2008, lors du 400e de Québec, le sens de la fête est encore une fois détourné. (Argument de J.-F. Vallée)
7 – Une opération de propagande : La visite du duc et de la duchesse de Cambridge s’inscrit dans le cadre d’une vaste opération politique de propagande médiatique visant à renforcer l’unité canadienne et la monarchie britannique (Argument de J.-F. Vallée).
8- Des liens toujours présents : Le Québec n’a toujours pas rompu ses liens politiques avec la monarchie britannique (contrairement à ce que souhaite l'immense majorité du peuple québécois), institution dépassée et antidémocratique s'il en est une, et que l'on paie aussi de nos taxes et impôts. (Argument de Pierre-Luc Bégin)
9- En attente d’excuses : La monarchie britannique ne s’est jamais excusée pour tous les crimes contre l'humanité qu’elle a commis ici et partout sur la planète, dans tous les pays qui ont été sous la botte de son Empire. (Argument de Pierre-Luc Bégin)
10- Le cas de l’Irlande : Sa glorieuse majesté n’a pas encore mis fin à la partition de l'Irlande et à son contrôle illégitime de l’Irlande du Nord. (Argument de Pierre-Luc Bégin)
11 – Une tradition de résistance bien québécoise : Si les partisans de la monarchie britannique aiment les traditions, on se rejoint sur un point : la tradition au Québec, c’est de s’opposer quand un membre de la famille royale met un pied sur le territoire québécois. (Argument de l’historien Gaston Deschênes)
12 – Une conjoncture historique à ne pas laisser passer : Des gens affirment que ce n’est pas le moment de manifester lors d’un mariage, qu’il faudrait choisir d’autres moments. Nous répondons que les forces antimonarchistes étant basées sur le bénévolat et la participation volontaire des Québécois au lieu d’être grassement financés par les différents paliers de gouvernement, il ne nous reste qu’à exploiter à notre profit cette conjoncture exceptionnelle. La dernière fois qu’un monarque anglais s’est risqué dans la capitale du Québec, le 10 octobre 1964 (la reine Elisabeth II), l’épisode a donné lieu au célèbre « samedi de la matraque », où 300 policiers municipaux et des centaines de soldats, de policiers de la GRC et de la SQ ont matraqué quelques centaines de manifestants, de touristes et… de journalistes ! Le monde entier a alors pu mesurer la force du système de répression au sommet duquel trône précisément la monarchie anglaise. (Argument de J.-F. Vallée)
13 – La nécessaire pédagogie nationale : Privés de cours d’histoire nationale dignes de ce nom, les jeunes générations n’ont même pas « oublié » ces événements, comme nous a suggéré de le faire l’ancien ministre libéral des affaires intergouvernementales canadiennes Benoit Pelletier : elles n’en ont tout simplement jamais entendu parler. Les jeunes de 2011 n’ont donc aucune idée de la position à adopter sur le sujet. Notre mission consiste donc à leur donner un cours d’histoire nationale en accéléré, et ainsi mieux leur faire voir les chaînes trop souvent invisibles mais réelles qui ligotent le destin national du peuple québécois. (Argument de J.-F. Vallée)
14 – Une fronde contre l’institution, pas contre les individus : William et Catherine ont bien beau être beaux, gentils et touchants de candeur apparente, cela ne change rien au fait que c’est l’institution qu’ils incarnent qui est aussi viciée que ringarde. S’ils étaient des nains bossus et hideux, nous agirions de la même façon. C’est à un système révolu que nous nous en prenons. Si les Québécois veulent du faste, de la beauté et un étalement de richesse décadent, ils n’ont qu’à s’abonner à Écho-vedettes. (Argument de J.-F. Vallée)
15 – Mise en relief du lien de subordination : William et Catherine sont les bienvenus sur une base personnelle, mais pas en tant que représentants de la monarchie britannique. Le jour où le Québec sera indépendant, nous pourrons sereinement accueillir tous les monarques anglais du monde (!), puisqu’ils viendront alors sans veiller d’abord à leurs intérêts hiérarchiques et coloniaux, et sans souligner, qu’ils le veuillent ou non, notre subordination historique à leur égard. Ils viendront alors en véritables partenaires d’égal à égal, ou en simples touristes inoffensifs. (Argument de J.-F. Vallée)
Arguments contre la venue de représentants de la couronne britannique au Québec
Visite royale au Québec - juillet 2011 - William et Catherine
Jean-François Vallée91 articles
Jean-François Vallée est professeur de littérature québécoise et française au niveau collégial depuis 1995. Son ambition de pédagogue consiste à rendre les étudiants non seulement inf...
Cliquer ici pour plus d'information
Jean-François Vallée est professeur de littérature québécoise et française au niveau collégial depuis 1995. Son ambition de pédagogue consiste à rendre les étudiants non seulement informés mais objectivement fiers de la culture dans laquelle ils vivent. Il souhaite aussi contribuer à les libérer de la relation aliénante d'amour-haine envers leur propre culture dont ils ont hérité de leurs ancêtres Canadiens français. Il a écrit dans le journal Le Québécois, est porte-parole du Mouvement Quiébec français dans le Bas-Saint-Laurent et milite organise, avec la Société d'action nationale de Rivière-du-Loup, les activités de la Journée nationale des patriotes et du Jour du drapeau.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
1 commentaire
Archives de Vigile Répondre
1 juillet 2011Pour le 12, à moins que l'historien Deschènes ait utilisé la même formule mot pour mot, je l'avais écrit sur vigile.net cette semaine.
Pour ma part, ça sera le trio de manifestations si la tendance se maintient. Ste-Justine avec le groupe Cap sur l'Indépendance, Institut de l'hôtellerie avec le mouvement pacifique pour l'Indépendance, hôtel de ville de Québec avec le RRQ.
Pour faire plus, ça serait sur le pont jacques-cartier vers 22 heures samedi pour leur faire des fuck you quand le bâteau princier qui naviguera vers Québec va passer en dessous.:)