À propos de la contestation de la légalité de la grève étudiante

Appel au boycott des cours

Tribune libre

La contestation d’un étudiant devant les tribunaux concernant la légalité de la grève étudiante suscite un débat juridique qui semble mettre en doute la légalité de la démarche étudiante vers la nécessaire accessibilité de tous les Québécois à des études supérieures.
En effet, selon l’interprétation de certains juges, le recours à la grève revient «exclusivement aux membres d'un syndicat de travailleurs», un groupe formé «en vertu de la Loi sur les syndicats professionnels». En ce sens, selon leur interprétation, les «membres d'une association étudiante» ne peuvent y recourir, notamment parce que les associations sont constituées «en vertu des lois sur les compagnies» et qu'elles ne sont pas couvertes par le Code du travail.
À mon sens, il existe une voie d’évitement qui peut contrecarrer cette technicalité légale. En effet, les associations étudiantes pourraient se mettre à l’abri des recours juridiques en invoquant le boycott, un mécanisme légal qui se met en place sous la protection des quatre verrous que sont, la juste cause, la prise de conscience de l’opinion, la prise en compte des efforts de privation et de renoncement avec l’existence d’alternatives et la mobilisation de la plus grande part de la société en s’appuyant sur une médiatisation efficace. Contrairement au droit de grève garanti par la constitution et qui s’exerce donc dans le cadre des lois, le boycott ne dispose pas de statut juridique.
Il serait extrêmement déplorable que l’appareil judiciaire, normalement constitué pour rendre justice dans une société, devienne un obstacle à l’application d’une justice élémentaire défendant la cause de milliers d’étudiants qui se battent pour obtenir leurs droits à poursuivre leurs études supérieures.
C’est pourquoi, j’invite les associations étudiantes à rester debout et à continuer leurs manifestations contre la hausse des droits de scolarité. En ce qui a trait à cette guéguerre légale, je les invite, par la même occasion, à cesser « leur grève » et à commencer à « boycotter leurs cours ».
En agissant ainsi, les étudiants se mettront à l’abri des poursuites judiciaires en utilisant un mécanisme légal grâce auquel ils pourront défendre leur « juste cause » tout en « s’appuyant sur une médiatisation efficace »
Henri Marineau
Québec

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Henri Marineau2093 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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1 commentaire

  • Serge Jean Répondre

    3 avril 2012

    Ce n'est pas aux juges à décider, qui a le droit d'avoir mal, et qui n'en a pas le droit.

    Vous avez raison monsieur Marineau, ''boycott''fera très bien l'affaire, pour contourner le bureau des dictateurs de conscience, et si ça ne fonctionne pas encore alors ce sera: Refus Global systématique.
    Jean