ALÉNA: Morneau reconnaît l'incertitude qui plane sur l'économie

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Qui défend les intérêts du Québec ?

 Le ministre des Finances a reconnu jeudi, comme la Banque du Canada l’avait constaté la veille, que la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) amenait des entreprises à remettre en question leurs investissements au pays.


«La Banque a souligné le fait que les négociations créaient un certain niveau d’incertitude. Comme l’ALÉNA a été positif pour les investisseurs, la perspective du changement amène les gens à prendre une pause», a admis Bill Morneau en conférence de presse à Toronto.


Dans son Rapport sur la politique monétaire publié mercredi, la Banque a incorporé dans ses prévisions économiques le fait que de plus en plus d’entreprises sont tentées d’investir aux États-Unis, tant en raison de l’incertitude autour de l’ALÉNA que des nouveaux allègements fiscaux mis en place par l’administration Trump.


Il s'agit, selon le gouverneur de la Banque Stephen Poloz, du plus gros inconnu à peser sur les projections économiques au pays.


Le ministre Morneau a toutefois minimisé ces craintes. Il a insisté sur le fait que l’économie se portait bien, citant en preuve la hausse du taux directeur à 1,25 % annoncée mercredi par la Banque du Canada.


Rencontres préparatoires


Le grand argentier du pays s’exprimait à l’issue d’une rencontre avec le secrétaire des Finances du Mexique, José Antonio González Anaya, où les deux homologues ont discuté de l’ALENA.


Il a refusé de dire quel était le «plan B» du gouvernement Trudeau en cas de retrait américain de l’entente. «Nous restons concentrés sur le plan A», a assuré M. Morneau, précisant que son ministère disposait d’études au sujet des impacts possibles de la fin de l’ALÉNA sur les différents secteurs de l’économie.


Les rumeurs sur une éventuelle résiliation de l’accord ont repris la semaine dernière, après que des sources gouvernementales ont dit s’attendre à recevoir un avis de retrait de la part de Washington en vue de la sixième ronde de discussions, qui s’amorce le 23 janvier à Montréal.


En vue de cette rencontre, la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, était également à Toronto jeudi afin de s’entretenir avec les membres du comité de l’ALENA, un regroupement de gens d’affaires et de représentants syndicaux chargés de conseiller le gouvernement.