Affaire Bettencourt : Nicolas Sarkozy mis en examen pour abus de faiblesse

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La crapule devant la justice

L'ex-président a été mis en examen pour abus de faiblesse, jeudi, dans le cadre de l'affaire Bettencourt. Durant son audition qui a duré plusieurs heures au palais de justice de Bordeaux, il a notamment été confronté au majordome de l'héritière.
C’est le deuxième président de la Ve République à être mis en examen à l’issue de son mandat. Après Jacques Chirac en 2009 dans le cadre des emplois fictifs, c’est Nicolas Sarkozy qui est, cette fois, mis en cause.
L’ex-président fait l’objet d’une mise en examen pour abus de faiblesse dans le dossier Liliane Bettencourt. Les auditions, qui ont duré plusieurs heures jeudi 21 mars au palais de justice de Bordeaux, devaient déterminer si Nicolas Sarkozy s’est rendu, pendant sa campagne présidentielle en 2007, au domicile de l’héritière et s’il a eu des contacts avec elle à cette occasion. L'abus de faiblesse est passible de trois ans de prison, 37 5000 euros d'amende et cinq ans d'inéligibilité.
L’avocat de l’ex-président, Me Thierry Herzog, qui a fait part de son intention de "former immédiatement un recours", a dénoncé une "décision incohérente et injuste".
Nicolas Sarkozy a toujours affirmé s'être rendu au domicile des Bettencourt une seule fois pendant la période incriminée, afin de rencontrer brièvement André Bettencourt, le mari de l'héritière de l'Oréal, décédé en novembre 2007. Après avoir reçu de sa part une lettre de félicitations pour son élection à la tête de l'UMP, Nicolas Sarkozy voulait, selon ses dires, simplement remercier l’ancien ministre. "Cette lettre est très illustrative des rapports que j'avais avec André Bettencourt... Il était logique que je passe le remercier [...]. Je n'y suis allé qu'une fois", avait-il alors déclaré.
La mise en examen a été décidée par le juge d'instruction Jean-Michel Gentil à l’issue d'une confrontation à laquelle ont participé au moins quatre membres du personnel de Liliane Bettencourt, selon des sources concordantes. Parmi eux, l'ex-majordome des Bettencourt, Pascal Bonnefoy, dont l'arrivée au palais de justice, à la mi-journée, a été rapportée par un témoin. Mais personne n'a vu entrer l'ancien président ou d'autres membres du personnel.
"Éliminer le seul candidat pouvant battre François Hollande en 2017"
À droite, les réactions n’ont pas tardé. "La seule chance de François Hollande en 2017, c'est d'éliminer par tous les moyens la possibilité d'une candidature du seul adversaire qui peut le battre", a immédiatement lancé Lionnel Luca, député UMP, via son compte Twitter.
Toujours sur le site de micro-blogging, la présidente du Parti chrétien-démocrate, Christine Boutin, s’est elle aussi exprimée : "Coup de tonnerre : mise en examen de NicolasSarkozy. Est-ce que cela va régler les problèmes des Français ? Non ! Nous devenons fous !"
Dans un communiqué, Christian Estrosi, maire UMP de Nice, a dénoncé pour sa part des "méthodes au relent politique évident". "Chacun remarquera que cette décision intervient 48 heures après la mise en cause d'un ministre socialiste [Jérôme Cahuzac, ministre démissionaire du Budget, NDLR] sans doute pour faire compensation", ajoute le député, membre de l'association des amis de Nicolas Sarkozy.
La députée UMP Valérie Debord a également réagi sur l’antenne de BFMTV : "C'est un élément de la procédure [...]. Il faut raison garder, je pense que Me Herzog va démonter une forme d'acharnement contre Nicolas Sarkozy [...]. Un certain nombre de personnes voudraient voir Nicolas Sarkozy à terre. Il va se défendre. [...] Par principe, je fais confiance à la justice de mon pays [...]. Je fais confiance à Nicolas Sarkozy, je sais qu'il a une parole et que s'il dit quelque chose, il n'y a pas de raison qu'il ait menti".
Sur l’antenne de FRANCE24, Noël Mammère (Europe Écologie-Les Verts) estime de son côté que cette mise en examen "aurait dû intervenir beaucoup plus tôt vu le faisceau de preuves qui pèse sur Nicolas Sarkozy et un certain nombre de ses amis". Et le député de Gironde d’ajouter : "Il est en fait rattrapé par la justice qui n’a pas pu faire son travail durant les cinq années où il était président".


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