Accommodements raisonnables : « Mentalité d’assiégés », dénonce Charest

Charest veut discuter dans « le respect et la raison »

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Citoyenneté - la "lettre de Jean Charest"

(Photothèque Le Soleil)

Michel Corbeil - L’adéquiste Mario Dumont souffle « sur les braises de l’intolérance » dans le débat sur les accommodements raisonnables. La péquiste Pauline Marois, elle, envenime le climat « en tentant de créer une crise linguistique ». Tous deux ternissent l’image du Québec à l’étranger.


Le premier ministre Jean Charest lance ces accusations dans une lettre ouverte publiée aujourd’hui dans tous les quotidiens. Sous le titre [« Discutons dans le respect et la raison »->9955], la missive soutient que ses adversaires affichent une mentalité « d’assiégés ».
Le chef du Parti libéral du Québec s’en prend d’abord au projet de loi sur l’identité, déposé par Mme Marois. « Je n’y vois qu’un repli sur soi indigne de notre nation profondément démocratique », écrit M. Charest au sujet d’une législation où l’obtention de la citoyenneté québécoise serait liée à la maîtrise du français.
« Plutôt que de s’entêter inutilement, Mme Marois devrait retirer d’elle-même » la proposition, poursuit le premier ministre en faisant allusion à la rafale de critiques qui s’est abattue sur elle. L’idée « va à l’encontre des valeurs québécoi-ses », assène le chef libéral.
« René Lévesque, ajoute M. Charest à quelques jours du 20e anniversaire de la mort du fondateur du PQ, qui fut un grand démocrate », aurait-il « accepté un projet de loi qui propose d’établir deux classes de citoyens »? La loi proposée renierait « un principe démocratique de base, à savoir que quiconque peut participer à la conduite de la société en se présentant aux élections ».
Le premier ministre déplore que « la nouvelle chef du Parti québécois ait décidé de jouer sur la même glace que l’ADQ ». Parce qu’à son avis, c’est l’Action démocratique qui a la première « soufflé sur les braises de l’intolérance » et laissé « tomber que le Québec accueille assez d’immigrants ».
La polémique sur les accommodements raisonnables a débuté lorsque des Juifs hassidiques d’Outremont ont exigé que les vitres d’un YMCA soient givrées pour que des élèves « ne voient pas les femmes en tenue d’exercice », rappelle M. Charest. Flairant le vent, le chef de l’ADQ a invité les Québécois de souche à « lever le menton », suggestion à peine voilée de regarder l’autre (l’immigrant) de haut. »
Pour Jean Charest, la promotion du Québec ne se fera « jamais dans la peur de l’autre. Des prétendants au poste de premier ministre jouent avec la réputation internationale du Québec. (...) Ailleurs au Canada, aux États-Unis, en France », débute sa lettre, « on s’interroge sur ce qui se passe au Québec, réputé comme terre d’ouverture, de tolérance ».
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