François Legault doit opposer une « lutte sans merci » à la Cour suprême
20 janvier 2020
À LA QUESTION DE JACQUES PARENT
Ce que je peux dire au sujet de Gérard Bouchard, c'est qu'il interprète les
faits sociaux qui nous concernent avec la partie mystique de son cerveau.
Un scientifique devrait rester sur le plancher des vaches et interpréter les
faits avec son principal outil de travail, sa raison.
De plus, dans son égarement mystique, Gérard Bouchard ne fait pas de
distinction entre le droit et la morale. La morale vise la vertu, alors que le
droit vise essentiellement la paix au sein de la société.
Il dit que le parlement a adopté une loi anti démocratique et qu'il a méprisé
les chartes et les tribunaux. Cette affirmation reflète sa conception mystique
de la vie en société.
Le droit, au sens de la loi, vise à maintenir la paix et l'harmonie en régulant
les rapports sociaux. La morale, elle, vise à assurer le bon fonctionnement
de l'individu à l'intérieur du cadre social. La morale naît de la liberté, et dis-
parait avec elle. Ainsi, poser un acte libre, c'est poser un acte moral. Pour
poser un acte qui échapperait à la morale, il faudrait avoir perdu la raison.
Gérard Bouchard nous parle d'un droit consigné dans les chartes et laissé
à la surveillance des tribunaux.
Mais, depuis 1982, les tribunaux font plus de morale que de droit. Les gran-
des libertés que l'on retrouve à l'article 2 de la Charte canadienne ne sont
PAS des droits. Ce sont des libertés et des valeurs de civilisation. Les tri-
bunaux les interprètent à leur discrétion et censurent les lois qu'ils jugent
discriminatoires selon leur propre conception de la liberté, laquelle ressem-
ble le plus souvent à la liberté farouche des anglos-saxons.
Les tribunaux ont adopté une façon clairement anti-juridique de faire du droit.
En fait, ils s'égarent dans la morale.
En plus, ils violent les principes fondamentaux de la démocratie. Une loi est
juste lorsqu'elle est adoptée par l'autorité compétente et qu'elle vise la pour-
suite du bien commun. La poursuite du bien commun, en matière de liber-
té de religion, c'est de protéger la liberté de conscience de tout le monde.
D'où la nécessité de limiter la liberté de religion de ceux qui pensent que la
liberté de religion est un «« droit »» fondamental et absolu.
La volonté de la population peut être la source de la loi, mais pas son fonde-
ment. Le fondement de la loi, sa raison d'être, c'est la nature essentiellement
sociale de l'homme. L'homme, tout seul, ne va nulle part. Cette vieille vérité
de La Palice est facile à comprendre, mais pas pour Gérard Bouchard, ni pour
les juges de nos tribunaux à qui les chartes ont donné trop de discrétion dans
la poursuite de la «« vertu »».