Nos constitutionnalistes font-ils partie du dispositif de domination colonial ?
2 juin 2019
M. Bouchard,
Vous dites :
« M. Pomerleau, ce que M. Verrier nous invite à faire est de se redonner une base de droit solide pour défendre nos intérêts nationaux.»
M. Verrier reproche, avec raison, au mouvement souverainiste de ne pas avoir produit une lecture critique du cadre constitutionnel canadien. Or, c'est exactement ce que je fais dans ce dernier vidéo du 10 mai, La négation de la nation. Donc j'adhère tout à fait à son argumentaire puisque j'en rajoute sur la démonstration.
Ce que je démontre dans cette capsule vidéo, à partir des statuts constitutionnels, c'est que le suprémacisme anglo-saxon a produit au moins deux constitutions (1840-1982) qui nient notre existence de nation française en Amérique et qui ont donc des caractères statutaires indéniables carrément racistes. Et que la Charte des droits de Trudeau, devenue un instrument juridico-moral pour nous accuser de racisme pour le seul fait de ne pas se soumettre à la doctrine d'État du multiculturalisme, est un instrument juridique fondé sur la négation de notre existence de nation et qui a donc un caractère raciste.
Cela dit, après avoir nommé le réel, ce que nous invite à faire M. Verrier. Quelle réponse devons nous apporter ? Cette réponse ne peut être que statutaire. Et le concept de « québécitude » n'est d'aucune utilité à cet égard, au contraire.
La réponse statutaire ne peux venir que de l'État du Québec. dont les assises portent la nation (vidéo, 10 mai) et lui assure une prise sur son destin. Or...
Cet État est d'abord territoriale. Et sur ce territoire existe comme réalité politique, les premières nations et une minorité anglaise. À moins de renoncer à une partie de notre territoire ( facteur de puissance) et de s’affaiblir avec incidence négative sur notre propre existence, il faut en prendre acte. C'est exactement ce que fait la Loi 99 (2000) ; dénoncée par certains parce que, confondue avec le concept de « québécitude ». Alors que cette loi est la pierre angulaire de l'édification de notre État, lequel porte notre nation.
Pour répondre à l'offensive anglo-saxonne contre notre nation nous devons édifier notre État, sans égard à l'État fédéral. Ce que s'est refusé à faire un gouvernement souverainiste, préférant la quête d'un pays fantasmé, d'où sa perte de pertinence historique.
Et comme le souligne M. Verrier dans son commentaire, il faut revenir au statutaire : « Pour un combat constitutionnel intégral ».