La nécessaire doctrine d'État

Donc pour contrer la Constitution canadienne, il nous faut au nom du principe de l'équivalence adopter en priorité une Constitution de l'État du Québec.

Chronique de Jean-Claude Pomerleau



Commentaire sur la dernière chronique de M André Savad : [Nouvelle
plaidoirie pour une Constitution nationale Québécoise->http://www.vigile.net/Nouvelle-plaidoirie-pour-une].
L'argumentaire de M André Savard est simple. L'État canadien a un cadre
constitutionnel, ce qui lui permet d'imposer les " diktats du complexe
politico-judicaire canadien à la lettre, le mouvement indépendantiste est
désormais dans une boucle fermée, où il ne fait que de la figuration." Ce
constat soulève un principe important de la doctrine d'État : Le principe
d'équivalence. Au nom de ce principe le Québec doit donc se doter d'une
Constitution d'État le plus tôt possible afin de l'opposer à celle de
l'État canadien. D'où sa proposition : pour une "[Nouvelle plaidoirie pour
une Constitution nationale Québécoise->29789]".
C'est exactement au nom de ce principe d'équivalence que l'ex-ministre
Joseph Facal a justifié l'adoption de Loi 99 pour contrer la Loi C 20 :
"À une loi, il était préférable de répondre par une loi. Pourquoi ? Parce
que si les choses restent telles qu'elles sont, il va y avoir, un jour,
nécessité d'un arbitrage. Pour se gouverner, les citoyennes et les citoyens
devront savoir quelles normes auront préséance, lesquelles seront
applicables. À ce moment-là, il sera important, voire essentiel, que ces
normes aient, au départ, un statut comparable. Une déclaration de
l'Assemblée nationale, fut-elle solennelle ou autre, ne pourrait offrir à
ce chapitre le même poids qu'une loi."
http://www.saic.gouv.qc.ca/centre_d...
Donc pour contrer la Constitution canadienne, il nous faut au nom du
principe de l'équivalence adopter en priorité une Constitution de l'État du
Québec. J'énumère ici les avantages stratégiques de cette proposition,
contenu dans le Plan Marois :
"Il nous faut donc opposer notre propre Constitution à une autre
Constitution. Il faut donc que le Québec se dote de sa propre Constitution
d'État (et non de province), incluant une Charte des droits, une Charte de
la laïcité et un Code de citoyenneté. Cette Constitution pourrait être
adoptée, dans un premier temps, sous réserve des articles 41 et 45 de la
Constitution canadienne ; elle contiendrait une clause de rupture à être
activée en temps opportun. Certains pensent qu'il faut plutôt attendre le
lendemain du Grand Soir pour se doter d'une Constitution d'État, sinon on
s'enferme soi-même dans la cage à castor canadienne.
Je suis plutôt d'avis que la vaste consultation publique menant à
l'adoption de notre propre Constitution d'État (et non de province) serait
l'occasion d'un exercice pédagogique extraordinaire, lequel permettrait au
peuple de dessiner les contours plus précis d'un pays ; un pas concret vers
la rupture. Il est entendu que l'Assemblée Nationale postulerait que notre
Constitution a préséance sur la Constitution canadienne, suivant en cela la
posture prise dans l'adoption de la Loi 99 qui répudiait la Loi C 20. Il
est à prévoir que cela mènerait à un conflit de légitimité entre les deux
Constitutions. C'est ici que la clause de rupture prend toute sa pertinence
; le peuple aurait alors à trancher et faire un choix entre une
Constitution qui lui fut imposée et celle qu'il se serait donnée
démocratiquement. Le choix n'aura jamais été aussi clair. Bref, il y a là
un positionnement stratégique obtenu sans grand risque."

[http://www.vigile.net/La-burka-cana...->26487]
Outre ces avantage, le débat menant à l'adoption de la Constitution de
l'État du Québec ferait réapparaitre inévitablement la doctrine d'État,
dissipée depuis l'adoption de la Loi 99. Sait on que cette Loi par laquelle
le Québec se reconnait comme un ÉTAT de jure pose les bases d'une
Constitution de l'État du Québec.
Il faut comprendre que le déterminant de la politique c'est l'État, celui
du Québec en occurrence. Pour réaliser l'objectif d'en faire un État
souverain , il importe donc de bien pensée l'État. D'où :
La nécessaire doctrine d'État
* Doctrine : "Unité de pensée" (Sun Tzu)
..................................................

Auteur : Jean Claude Pomerleau


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7 commentaires

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    18 avril 2011

    Constitution du Québec dans le programme adopté en Congrès.
    Voici la posture de Mme Marois qui indique qu'il s'agit bien d'une Constitution d'État. Elle oppose la Constitution du Québec à la relique fédéral. Au nom du principe d'équivalence (Doctrine d'État) on oppose une Constitution à une autre . Le principe d'équivalence fut invoqué pour l'adoption de la Loi 99, laquelle s'opposait à la Loi C 20 :
    (...)
    ''Dans ses discours de vendredi et de dimanche, Mme Marois s'est employée à présenter une vision ferme de la «gouvernance souverainiste». Hier, soutenant que les fédéralistes n'ont «plus rien à offrir au Québec», elle a rappelé qu'un gouvernement péquiste avec elle à sa tête adopterait une constitution du Québec: «Nous adopterons une charte pour affirmer le caractère laïc de l'État québécois. Et si le Canada veut nous mettre des bâtons dans les roues avec ses reliques coloniales et son arbitraire judiciaire, les Québécois jugeront!»
    http://www.ledevoir.com/politique/quebec/321404/affichage-unilingue-francais-pauline-marois-met-le-hola
    .....
    JCPomerlea

  • Rhéal Mathieu Répondre

    24 août 2010

    Une doctrine d’État ! Plusieurs vont penser : "Qu’ossa donne une doctrine d’État ?" Est-ce qu’on a vraiment besoin de ça une doctrine d’État ? Après tout, les peuples qui ont vécu dans des régimes où il y avait une doctrine d’État n’ont-ils pas tous vécu dans des régimes très autoritaires où l’individu n’était rien en face des intérêts supérieur de l’État ?
    Le Confucianisme, le communisme, le nazisme, l’intégrisme musulman, etc. ne sont-ils pas tous des doctrines d’État où n’individu a été opprimé ?
    Ah ! Ce qu’on est bien chez-soi, sans doctrine d’État. On est libre, on est heureux !
    Charles Maurras, un militant monarchiste d’extrême-droite, membre de l’Académie française, a écrit : « La neutralité est un mensonge. Il n’y a point d’État, sans doctrine d’État. » - La dentelle du rempart, Grasset, 1937.
    Et il avait raison. Mais quel est donc la doctrine d’État de l’État du Québec actuel. On n’en a pas vous pensez...
    Eh bien ! Détrompez-vous. Vous vivez dans un État qui a une doctrine d’État. Vous ne faites pas exception. Mais vous ne vous en rendez même pas compte.
    La doctrine d’État de l’État du Québec est le « techno-progressisme », ainsi correctement identifiée par Carl Bergeron dans son livre "L’État québécois et le carnaval de la décadence", Montréal, Éditions de L’Intelligence conséquente, 2008.
    Alexandre Lamoureux, dans l’Action Nationale de janvier 2009, nous fait un compte-rendu de ce livre de Carl Bergeron. Voici un passage du compte rendu :
    "Ce que l’auteur nomme « techno-progressisme » correspond en partie à cette volonté des élites d’éduquer le citoyen avec les ressources de l’État. Fusion effroyable de l’ambition technicienne et du progressisme utopiste d’ici, l’idéologie est présentée comme la nouvelle doxa étatique québécoise. Langue de bois, chartisme intégral, horreur de la coercition étatique à des fins autres que la sensibilisation, attitude festive, anticatholicisme inné et esprit nomade, voilà les valeurs et réflexes permettant d’accéder aux postes clés.
    Pour nous convaincre de l’omniprésence de cette doctrine d’État, Bergeron décortique minutieusement la pléthore de festivals à vocation « éducative » assaillant la métropole et les villes normalement paisibles. Évidemment, l’action gouvernementale ne se limite pas qu’aux subventions festives. Le programme progressiste se déploie à l’aide des ministères et des institutions financées par les fonds publics, telles les universités, ainsi que les différents observatoires et commissions."
    Il faut que vous alliez lire ce compte rendu : http://www.action-nationale.qc.ca/i...
    Le techno-progressisme : http://fr.wikipedia.org/wiki/Techno...
    Et aussi lire : Les émeutes de Montréal-Nord : quelques observations, par Carl Bergeron : http://www.pointdebasculecanada.ca/...
    Ensuite, vous vous demanderez quel est la doctrine d’État prônée, consciemment ou non, par le Parti Québécois. Est-elle si différente ? Ce n’est pas encore évident. Le changement de parti n'est pas garant du changement de doctrine d'État.
    Définitivement, nous avons besoin d’une nouvelle doctrine d’État, celle dont parle Pomerleau, et de développer aussi le sens de l’État.
    Rhéal Mathieu.

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    23 août 2010

    @ Tétraèdre
    Doter le Québec d'une Constitution d'État n'a rien de défensif. Mais bien tout du déclencheur d'une dynamique qui vise la rupture. Laquelle ne peut résulté que d'un rapport de force favorable entre l'État du Québec et l'État canadien. Donc structurer notre État en le dotant d'une constitution est un pré-requis incontournable pour la suite de la game.
    Quelle est cette game: Elle est politique et non littéraire. Qu'est ce que la politique ?
    La politique est dynamique et mouvement et a besoin de déclencheur pour s'animer. L'adoption de la Constitution de l'État du Québec sera ce déclencheur, structurant et portant pour la suite de l'histoire.
    Nous avons eu 2 tentatives de ruptures du cadre constitutionnel (Référendum): Celui de 1980 résultait de la dynamique de la Révolution tranquille; celui de 1995 de la dynamique créer par l'Échec de Meech. Dans ces deux cas les déclencheurs ont été actionné par des fédéraliste. Cette fois le déclencheur sera actionné par des souverainistes, conscient d'une doctrine d'État je l'espère.
    JCPomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    23 août 2010

    Très bien mais il ne faut pas perdre trop de temps sur la défensive et mieux vaut concentrer nos pouvoirs comme Nation Francophone sur la réalisation de l'Indépendance politique et la préparation de notre ouverture au monde notre représentation dans tous les pays du monde et dans toutes les centaines d'institutions internationales.
    Et ceci paradoxalement doit débuter par des Conseils de L'indépendance ''' hyper actifs''' dans tous les comtés du Québec

  • Gilles Bousquet Répondre

    23 août 2010

    M. Pomerleau, les autonomistes sont des fédéralistes, à ne pas inclure avec les souverainistes mais avec...les fédéralistes. Désolé. Est-ce qu'ils iraient jusqu'à acheter un genre de véritable confédération canadienne ? Possiblement.

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    22 août 2010

    La crainte d'un désaveu de la Cour Suprême de la Loi 99 fut l'argument des libéraux pour justifier leurs refus d'appuyer cette loi à l'époque. Heureusement le Parti Québécois n'en a pas tenu compte.
    Par la suite le fédéral a pris acte de la Loi 99. Laquelle affirme "le droit inaliénable du peuple québécois de choisir le régime politique et le statut juridique du Québec."
    Dans le cas d'une Constitution de l'État du Québec. Si un conflit de légitimité s'en suit, le fédéral aurait à défendre le statu quo contre la volonté démocratique du peuple du Québec.
    Ici du point de vue stratégique la table se tourne de bord: Les fédéralistes auraient à défendre le statu quo (rejeté par 70% de la population) alors que les souverainistes (et autonomistes authentiques) seraient du coté d'une claire majorité. Cette dynamique servirait notre cause, sans grand risque.
    JCPomerleau

  • Gilles Bousquet Répondre

    22 août 2010

    Il y a équivalence, prévalence et pouvoir de désaveu.
    Notre gouvernement fédéral central possède le pouvoir de désavouer les lois de SES provinces tant qu’il veut s’il considère que ça met en péril la fédération canadienne pendant que ses lois prévalent sur celles de SES provinces, considérées comme ses subalternes ou subordonnées.
    Seule la peur de frustrer trop de Québécois pourrait arrêter Ottawa avec ce pouvoir là mais il n’a pas été tellement peureux jusqu’à maintenant sur ce genre de choses, principalement sou le règne des Trudeau et des Chrétien.