Le troisième lien, un choix électoraliste
19 juin 2024
Bonjour M. Marineau,
Depuis ses débuts, la CAQ aura été un parti plus électoraliste que pour la qualité de vie des citoyens; ses candidats furent élus en masse grâce au débat sur la laïcité de l’État du Québec qui a donné cette loi 21 truffée d’exceptions, de paternalisme et, oh combien, partisan d’une courte vue de l’évolution de la société, des sociétés.
C’est malheureusement aussi le propre de tous les partis politiques : nos démocraties ont ce défaut de conception de courte vue : les partis politiques ne devraient pas être pour bâtir des sociétés humaines.
Je pense que les Québécois se réveillent lentement mais sûrement vis-à-vis ce parti d’opportunistes : la gestion d’un État est plus que politique : il doit être humaniste et répondre aux besoins raisonnables des personnes. La gestion d’un État doit se faire dans un esprit universel, une vision à long terme : «gouverner c’est prévoir» nous dit cette vieille maxime; avec la CAQ «gouverner, c’est prêcher». Les ténors du parti prêchent la bonne nouvelle, nous disent où sont les démons à éviter pour la vie bonne, mais n’arrivent à rien faire de constructif pour vraiment gouverner et bâtir une société où il fait bon vivre. La responsabilité est toujours ailleurs, et notre comptable agréé premier ministre ne sait plus compter pour découvrir le prix de vraies affaires.
On nous manque de respect et l’on se tait. Erreur. Il faut au moins lever la main et dire : «Oh là, c’est assez l’abus de pouvoir.»
Savez-vous qu’il y a des lois au Québec qui permettent l’exploitation indue des personnes au profit de favorisés du système? Je les découvre au fur et à mesure de mon implication dans ma société. Exemple : les Coopératives de solidarité. Oui, au nom du coopératisme, les lois sont maintenant orchestrées afin d’exploiter la crédulité des gens pour favoriser une minorité! Comme société, on recule au lieu d’avancer vers plus de conscience, vers plus de responsabilités personnelles.
Et n’allez pas croire que c’est récent : ma plus étonnante découverte date de plus de 50 ans : la Caisse d’économie solidaire Desjardins! Selon un article du journal «Le Devoir», on y découvre la manigance : https://www.ledevoir.com/economie/187508/developpement-solidaire-international-la-csn-s-est-dotee-d-outils-collectifs-pour-assurer-l-essor-economique
Il faut se rappeler la faillite des Caisses d’entraide économique en 1981; autre exploitation de la crédulité des gens. Et que dire de celle des religions! La peur de l’enfer nous a bien conditionnés à l’obéissance, aidés en cela par nul autre qu’Emmanuel Kant et son invitation à nous servir de notre entendement, mais à obéir!
La démocratie nous a donné le coopératisme au XIX siècle, mais aujourd’hui, celui-ci s’est tranquillement vicié, empoisonné de ses meilleurs tribuns tels un Claude Béland que nous avons cru sincère. Avec lui, Desjardins a dérivé vers un mariage communisme-capitalisme sans trop que les sociétaires s’en aperçoivent. Et on l’a cru! Aujourd’hui, le coopératisme sent le communisme à plein nez (sa dictature), les sociétaires de toutes sortes de coopératives sont traités en contribuables qui doivent se soumettre où mourir! Les dons, commandites, subventions de Desjardins pullulent et les membres font le deuil de leurs ristournes qui fondent comme neige au soleil de juillet. Ils le doivent, car s’ils protestent ils seront exclus de LEUR coopérative par des règlements de régie interne instaurés en 2010 par Monique F. Leroux (4.6; saine conduite d’un membre et 4.7; réprimande, suspension, EXCLUSION)! Je fus exclu personnellement 7 fois depuis 2011 des Caisses où j’étais membre souvent depuis des décennies.
Et voici que nos partis politiques nous vendent cette soumission alors qu’ils devraient se soumettre à la vie bonne pour la majorité.
Je rejoins votre paradoxe sur l’argent, mais avec cette nuance : l’argent est une nécessité vitale à la réalisation d’une saine communauté et son indépendance, son autonomie; le problème, c’est son accumulation trop grande par des opportunistes sans scrupule. C’est bien humain, mais c’est mortel. Quand la démesure s’empare de certains qu’on place en position d’autorité, le chaos est à venir et est effectivement là.
Il y a un équilibre à retrouver sinon…
François Champoux, Trois-Rivières