Ça suffit!
8 février 2008
Je dois avouer, qu'outre la pertinence du propos, c'est un bien joli texte.
[Campagne pour une Assemblée citoyenne sur la réforme du mode de scrutin au Québec ->http://www.assemblee-citoyenne.qc.ca/]
Réaction au rapport du DGEQ sur la réforme du mode de scrutin
Je laverai la conquête militaire,<br>Je laverai le génocide culturel,<br>Je laverai la crosse politique,<br>Et j'appellerai ça: l'indépendance.
Québec, Venezuela, même combat!
Parler de nationalisme génocidaire canadien, c’est une exagération, mais une exagération qui répond habilement, je crois, à l’absurde accusation de nationalisme ethnique.
Naturellement, le summum de la violence d’une opposition désespérée serait un coup d’État
Un groupe religieux qui ne respecte pas ces conditions démocratiques, au Québec, se verrait refuser le statut de religion
Réplique à Nestor Turcotte
L’américanité et la francité sont donc les références principales. Mais, il y a aussi une troisième référence, ambiguë à l’extrême, celle de la canadienneté.
Réplique à M. Laughrea
Les Québécois francophones ne sont pas la majorité nationale, ils sont la nation
Il faut aussi proposer des modifications à la stratégie québécoise sur ce dossier
Sans esprit, sans un tel esprit, le mouvement indépendantiste sera toujours en quête de sens, il lui faut trouver le sens de son projet dans le dépassement
Projet de Constitution de Daniel Turp
Réplique à Bernard Descôteaux
8 février 2008
Je dois avouer, qu'outre la pertinence du propos, c'est un bien joli texte.
29 janvier 2008
Veuillez noter, M. Poulin, que je n'endosse pas par mon propos, si ce n'était pas déjà clair, la stratégie du PI, la dite voie électorale. Cependant, ce que je dis, c'est que ce parti, s'il maintient cette position, doit approfondir son discours et son argumentaire dans le sens proposé.
Note:
La privation des droits politiques des citoyens non-francisés doit être accompagnée d’une nouvelle loi 101 (réseau de l’éducation, milieux de travail) et d’efforts substantiels de francisation (investissement dans l’infrastructure de francisation des immigrants et des non-francophones). Par souci de justice, il faut aussi que l’entrée en vigueur des normes relatives aux droits politiques permette aux citoyens actuels non-francophones de se franciser, bref, qu’il y ait une période minimale de trois ans après l’entrée en vigueur des lois susmentionnées pendant laquelle ces citoyens peuvent se franciser, s’ils veulent conserver la citoyenneté québécoise et les droits politiques qui y sont afférents.
Cet impératif de justice implique donc soit de prendre le pouvoir auparavant, avec un gouvernement de combat (ces mesures sont clairement illégales dans le régime culturo-colonial canadien), soit de les appliquer après l’indépendance (elles auraient alors une fonction d’assimilation linguistique interne).
La non-considération du vote du bloc anglais lors d’une éventuelle accession à l’indépendance (sans application préalables de ces mesures), elle, quoiqu’elle soit cohérente avec la stratégie PI, pose certains problèmes. En plus de ceux que vous évoquez, pour moi, l’un des principaux, c’est que la non-inclusion du vote du bloc anglais mine justement la légitimité d’une éventuelle francisation avec de telles mesures. Disant les choses autrement, une victoire référendaire ou l’équivalent selon les règles de l’art démocratique constitue une légitimation de ce que j’appelle, avec un sourire en coin, la Reconquête du Québec, par les Québécois.
Cependant, je crois qu’il importe de discuter et délibérer de ces arguments et contre-arguments avec le PI, ce qui était le but de ce texte.
L’une des questions un peu masquée par l’actuel discours du PI, c’est justement celui de l’impératif démocratique de majorité. La question n’est donc pas, essentiellement, le référendum ou non, mais bien si cet impératif démocratique de majorité, au Québec, peut et devrait être écarté, comme le propose le PI.
25 janvier 2008
Vous avez un très beau verbe M. Ouimet.
24 janvier 2008
Ce texte aborde un thème bien intéressant, essentiel même, crucial, celui du statut visé pour le Québec. Même si je ne suis vraiment pas d’accord avec M. Bousquet, je tiens à le remercier pour la contribution qu’il apporte au débat. Car ce débat, bien étrangement, ne figure pas à l’ordre du jour des délibérations essentielles sur la question de l’indépendance. On peut, je crois, attribuer ce phénomène au fait que le PQ est un parti essentiellement duel, avec une frange indépendantiste, et un corps trait d’unioniste dans ses déclinaisons con-fédéraliste (1), associationiste et partenariste.
Le détachement et l’autonomisation politique de cette frange indépendantiste, qualifiés de « purs et durs », qualification que j’aime bien (exception faite qu’elle ait été imposée aux indépendantistes comme s’il s’agissait d’une tarre d’être convaincu) (2), est, pour moi, un phénomène que je vois d’un bon oeil. Je crois, en effet, que l’avenir du Québec est là. Cette autonomisation politique de l’indépendantisme sera-t-elle le fruit d’une réforme du mode de scrutin, ou celui d’une révolution au sein du mouvement souverainiste-indépendantiste québécois, en régime bipartisan, voilà, par ailleurs, une question intéressante.
J’ai émis l’hypothèse ailleurs que cette révolution pourrait avoir un caractère générationnel, les générations, comme les classes, étant quand même esentielles aux réalités sociétales. Mais quoiqu’il en soit, il importe de souligner un point intéressant, que nous rappelle indirectement M. Bousquet. Ce point c’est qu’il n’y a pas, loin de là, 50% d’indépendantistes au Québec. Il y en avait peut-être 30% en 1980, et peut-être 40% en 1995. Aujourd’hui, étant dans un creux, on peut penser qu’il y en a environ 30%.
J’interprète cependant différemment ce creux, comme l’effet de l’échec du souverainisme. M. Bousquet, lui, suggère un pas en arrière, un pas vers le confédéralisme, tandis que moi, j’accuse, très sérieusement, mais délibérativement, le souverainisme, les mous et flous, d’avoir perdus, et de ne pas reconnaître leur défaite. Leur défaite, cependant, ce n’est pas la victoire de la pensée fédéraliste, mais l’aube de l’indépendantisme véritable au Québec. Je le dis et le répète : le souverainisme est mort, vive l’indépendance !
C’est peut-être là le message des dernières élections. La non-confiance des Québécois envers le PQ, en quelque sorte, c’est la non-confiance des Québécois envers le souverainisme-trait d’unionisme, une non-confiance intuitive, un sentiment qu’il ne s’agit pas de la voie à suivre pour le Québec, mais admettons que la voie indépendantiste, elle, n’avait pas de parti, il n’y avait pas un vote indépendantiste aux dernière élections. Pour lire ce vote de cette manière, donc, il faut lire entre les lignes, et oser penser que les Québécois, plusieurs, n’ont pas voté pour l’ADQ-autonomiste, mais bien contre le PQ-trait d’unioniste.
L’effritement du PQ, pour une personne lucide, je crois, est manifeste. L’ADQ d’un bord, QS de l’autre, illustrent bien l’éclatement du parti, et l’arrivée de Pauline Marois, elle, illustre bien l’incapacité de ce parti d’être le véhicule de l’indépendance du Québec. Faut-il donc convoquer des États généraux de l’indépendance du Québec, en excluant et n’invitant pas le PQ, exception faite des membres-militants qui voudraient y participer ? Après tout, si on est péquiste, aujourd’hui, on n’est pas lucide. Il y a cependant, des faux péquistes au PQ, des indépendantistes qui ne sont pas encore sortis du garde-robe.
Je propose donc, une idée, un début d’idée, du moins, celle de convoquer des États-généraux de l’indépendance du Québec, avec un certain fondement :
1- Vouloir, pour le Québec, un statut d’État indépendant.
2- Promouvoir, conséquemment, une Déclaration d’indépendance du Québec.
NB Cela implique de ne pas être trait d’unioniste – négociationiste.
3- Accepter la dénomination « indépendantiste », et ses déclinaisons : indépendantisme et indépendance.
NB Cela implique de ne pas être souverainiste.
4- Accepter que, présentement, au sein du corps indépendantiste, il y a des questions importantes :
a. Le projet de pays
i. Constitution
ii. Grandes orientations
b. La stratégie d’accession à l’indépendance
5- Accepter que la discussion sur ces questions implique une remise en question de ses propres positions, une mise sur la table de ses propositions et, pour terminer le rime, d’aborder les États généraux avec un esprit de délibération.
Je crois que des États généraux sur ce fondement, mériteraient, de s’appeller des États généraux sur l’indépendance du Québec.
Voilà, une petite idée que je me permet de lancer ici.
1 : Un jeu de mot assez méchant, mais rappelons que le terme « con » veut aussi dire « avec », et, donc, assez justement, je crois, con-fédéraliste veut dire « avec la fédération ». Admettons que je me rends disponible à une lapidation juridique.
2 : L’on devrait d’ailleurs récupérer la dite qualification, je crois, et parler, en riposte, des « mous et flous ». Ces deux qualificatifs, je crois, représentent bien, caricature oblige, les trait d’unionistes.
21 janvier 2008
Merci pour cette référence, qui, malgré que je ne crois avoir lu ce texte, est une réaction de ce que j’appelle les réactionnaires (principalement) du PQ.
Tout d’abord, il faut distinguer une chose bien importante : le scrutin que ces personnes critiquent n’est pas une véritable proportionnelle, mais bien l’avant-projet de loi du PLQ qui proposait une proportionnelle régionale, ce que j’appelle une semi-proportionnelle, car le résultat n’est pas nationalement proportionnel.
Il est vrai qu’une telle semi-proportionnelle avantage indûment le PLQ et l’ADQ, et il est vrai, comme le soulignent ces auteurs, et d’autres, dont M. Pierre Serré, que ce scrutin ne permettrait pas l’émergence des petites formations politiques émergentes ou plus marginales.
Or, le problème, c’est que le PLQ qualifie son scrutin de proportionnel, abusant du terme, et ces intellectuels de classe moyenne, eux, ne font pas la distinction. Or, cette distinction est cruciale. Il ne s’agit pas du même type de scrutin.
La proportionnelle nationale, c’est scrutin à 4-5 partis, avec une ou deux autres formations mineures ou émergentes. La semi-proportionnelle, elle, est un scrutin à 3 partis, avec un quatrième mineur et un possible cinquième émergent. Le scrutin actuel est un régime bipartisan à tripartisme occasionnel.
Il est impossible, à mon avis, que le PLQ et l’ADQ acceptent de changer le scrutin pour une véritable proportionnelle, car cela avantagerait comparativement la gauche indépendantiste du spectre politique. Pour le PQ, le choix est simple : conserver l’actuel mode de scrutin (Dufour et cie), ou le changer pour une véritable proportionnelle nationale (Charbonneau).
La raison pour laquelle je réclame une Assemblée citoyenne, c’est qu’une telle assemblée ne jugera pas de la situation sur le fondement des intérêts partisans, comme c’est présentement le cas, mais des intérêts citoyens. Ces dits spécialistes pourraient alors légitimement présenter leurs opinions et tenter de convaincre cette assemblée qu’une réforme n’avantage pas le Québec.
Malgré que leur argumentation, pour être franc, est péquistement intéressée – il s’agit des gens qui disent ce que le PQ, lui, officiellement, ne peut dire – il importe de séparer le bon grain de l’ivraie dans leur argumentation.
Tout d’abord, Pierre Serré, spécialiste québécois du mode de scrutin, nationaliste, indépendantiste, je crois, défend exactement la thèse opposée: le scrutin actuel avantage la frange dure des libéraux en pérennisant les députés issus des circonscriptions à majorité anglophone, ce qui leur donne une influence démesurée au sein du PLQ (pérennité politique = expérience = force, influence). Notez que M. Serré défend cependant, une véritable proportionnelle nationale, et non un scrutin fait sur mesure pour le PLQ-ADQ, comme l’actuel scrutin, qu’il dénonce vigoureusement.
L’argument du gouvernement fort, lui, est nuançable, pour le moins. La vérité est que des pays come l’Allemagne, les pays scandinaves, la Hollande, l’Espagne, etc. N’ont pas de gouvernements, il me semble, si faibles que cela. Il est même possible que le contraire soit vrai : que la proportionnelle, en forçant les gouvernements à représenter la majorité, augmente leur légitimité politique et donc leur force. Du moins, cet effet pourrait contre-balancer l’autre des réactionnaires péquistes. En revanche, il est vrai qu’un gouvernement à parti unique ne risque pas autant de se scinder en deux. (1)
Pour moi, j’admettrai, ma réflexion sur le sujet a bien évoluée depuis que je milite pour la réforme du mode de scrutin – ça doit faire environ sept ans.
Bien que je ne suis pas d’accord avec l’argumentation invoquée par ces auteurs, qui sont essentiellement des péquistes, dans une perspective indépendantiste, et la mienne étant ce que je qualifie d’indépendantiste-révolutionnaire – j’entends par là que l’indépendance implique des changements majeurs dans la société et l’État québécois – il y a tout de même des arguments qui vont contre une réforme. Remarquez, avant de m’y lancer, que ces arguments pourraient et devraient être présentés devant une Assemblée citoyenne. Je crois qu’un véritable débat est nécessaire sur la première question : faire ou ne pas faire de réforme ?
La principale de ces arguments, justement, c’est que notre mode de scrutin est un « scrutin révolutionnaire ». Il permet de renverser d’un coup des tendances politiques devenues désuettes. Il implique, dans les moments de transition, des bouleversements majeurs au niveau du pouvoir politique. Je ne sais pas, en revanche, s’il les accélère, car l’existence de l’indépendantisme refoulé au Québec, par exemple, justement, a été depuis fort longtemps refoulé dans la marge du PQ par l’effet du scrutin. Bourgault, par exemple, n’aurait jamais eu à saboter le RIN dans le cadre d’un régime proportionnel.
Ensuite, ce qui est un argument qui va dans le sens du gouvernement fort, notre mode de scrutin garantit aussi une cohésion gouvernementale dans les moments de chamboulements politiques. L’indépendance, étant l’un de ces moments, il est possible qu’un parti unique de l’indépendance, que je proposerais de baptiser Québec indépendant, soit une meilleure option lors de cette transition province-pays qu’une coalition des partis souverainistes-indépendantistes. Donc, pour moi, puisque le moment de l’indépendance est un moment révolutionnaire, polarisant au niveau de la société québécoise, j’admet que le scrutin actuel servirait mieux la cause pour ces quelques années initiales du pays.
Ceci me met, je me permets de le noter, dans une situation particulière, celle d’avoir initié une pétition et une campagne pour une Assemblée citoyenne, ce qui reste, de loin, mieux que l’actuel processus dominé par les partis, tout en remettant en question l’opportunité de la réforme pour le Québec à ce moment-ci. Pour être réaliste, il faut aussi parler de la probabilité, à mon avis, très faible, d’une telle réforme. Remarquez, en revanche, qu’une Assemblée citoyenne, de toute manière, serait mandatée de se prononcer sur l’opportunité d’un changement de scrutin et, s’il y a lieu, de proposer une option de changement. Je continue donc à militer pour un tel processus, mais pourrais bien, dans un avenir rapproché, changer de stratégie, et proposer la fondation d’un parti qui garantisse la réforme du scrutin post-indépendance. Ma réflexion et mes certitudes, cependant, j’admettrai, sur la stratégie à suivre, sont encore, à ce moment-ci, à terminer.
1 : Il existerait un moyen de renforcer la légitimité et la cohésion de la coalition gouvernementale en régime proportionnel, mais cela impliquerait d’innover en mettant en place un vote préférentiel sur les partis, pour faire en sorte que l’on connaisse les préférences des votants en terme d’alliance.
19 janvier 2008
Excellent article M. Desroches. Ce passage me plaît particulièrement: "Critiquer ad nauseam les médias revient à ne pas vouloir comprendre les mécanismes qui assurent leur structure de dépendance, notamment aux publicitaires."
Cela souligne qu'il y a une véritable faillite de réflexion structurelle sur les médias, et que la plupart des critiques sont encore superficielles, ne s'attaquant pas à la source, mais aux seuls effets secondaires, quoique importants, des médias.
16 janvier 2008
Je crois pour ma part qu’une étude de la langue québécoise parlée serait de mise, tout d’abord, en tant que pierre angulaire de la québecité, mais, ensuite, aussi, parce que ça nous permet de distinguer deux « langues », le français écrit littéraire et le québécois parlé. Cette distinction aurait l’avantage de donner ses lettres de fierté à la parlure québécoise, mais aussi de préciser, du même coup, ce qui est parlure québécoise et français écrit littéraire. Cela situerait le français, de manière claire, comme un héritage, qui a été repris et transformé ici au Québec. La distinction, je crois, aurait aussi comme effet de renforcer par ricochet la compréhension et donc la maîtrise du français écrit.
Je voulais par ailleurs vous proposer, M. Poulin, d’écrire un texte anecdotique ou romancé sur le frère auquel vous faisiez référence dans l’un de vos commentaires précédents. Ce personnage me semble intéressant. Notamment parce qu’il incarne un « passé oublié » de l’indépendantisme. Mettez-vous un peu à ma place. Du haut de mes 16 ans, selon les estimations de certains lecteurs de Vigile… hahaha, il m’est bien difficile de savoir, d’imaginer un tel personnage : un frère pré-années ‘60 indépendantiste. Pourquoi, donc, ne pas en dresser un portrait ? Voire le ressusciter, le temps qu’il nous éclaire de son fougueux verbe aux accents indépendantistes? Il s’agit aussi, d’un anti-symbole du symbole historique de la Grande Noirceur, ce qui, admettons-le, ne saurait que vous plaire.
10 janvier 2008
Merci M. Poulin. Je vous dédie par ailleurs mon prochain texte. Vous soulignez un point important, le trop-plein de sérieux de certains indépendantistes. C'est peut-être dû au fait que l'indépendantiste de choc, comme vous le dites si bien, est peut-être, typiquement, un homme qui veut prendre sa place, du fait de la nature de l'indépendantisme. Si la politique, essentiellement, est un combat civilisé, l'indépendantisme, lui, combat politique par excellence, est une guerre civilisée. Il y aurait, par ailleurs, toute une réflexion à faire sur la place de la femme dans le mouvement indépendantiste.
M. Julien,
Merci pour l'invitation, mais je suis sur un long voyage dans les Amériques, et suis présentement en Colombie. Salutations néanmoins, à ce groupe, le RRQ.
10 janvier 2008
Ce que souligne avec pertinence M. Ouhgo, c’est qu’il importe de mener une réflexion plus profonde, axée sur le long terme. Il ne faut pas trop se laisser prendre au piège de la solution magique. Le mouvement est en crise. Il y a des gens qui appellent à l’unité (Gendron), d’autres, comme moi, qui appellent à la rupture, certains qui proposent une reconfiguration du PQ (Larose), d’autres qui bondissent dans les nouvelles formations politiques (PI, UDIQ), ou qui cherchent, espèrent ou voient dans des mouvements comme le RRQ, la clé ou la solution. QS, aussi, de manière plus subreptice, a contribué à cette crise en attaquant le PQ sur le front idéologique.
Tout cela indique clairement que le mouvement est en crise. Il faut bien sûr mener une réflexion, profonde, prospective, axée sur le long terme, mais il faut aussi faire une critique profonde, des raisons et des causes de cette crise, ce qui nous permettra de comprendre sa signification.
Je crois personnellement que QS et PI-UDIQ (j’aime les lier par un trait d’union pour les picosser) ne sont pas des mouvements d’avenir, mais des mouvements de rupture-repli. Dans le cas de QS, que je connais mieux, il faut bien voir qu’il s’agit d’un nouveau PQ, en quelque sorte, souverainiste et social-démocrate. PI et UDIQ, j’admettrai que je les connais moins, eux, me semblent faire une critique molle, parfois non raffinée, du souverainisme, comme si on n’était pas encore sorti, réellement, comme je le crois, de cette phase, mais que l’on assiste à sa fin.
En revanche, je me permettrai de noter que tous ces mouvements, malgré leurs différences, incluant le PQ, me semblent avoir, si l’on veut, une part de la solution. En revanche, aucun ne me semble incarner le condensé, la solution. Dans mes réflexions secrètes… (c’est-à-dire non publiées), je me questionne à savoir s’il ne faudrait pas viser à mettre en place une autre structure, que je propose de nommer Québec indépendant. Je ne sais pas si cette structure devrait naître indépendamment des autres, et tenter de devenir la structure dominante, si elle devrait naître d’une révolution interne à QS ou d’États généraux.
9 janvier 2008
M. Poulin,
Je connais vos critiques de la démonisation de la Grande Noirceur, mais n’empêche que votre génération a néanmoins représenté son histoire ainsi. Je n’y vois pas nécessairement, en ce qui me concerne, quelque chose de trop malsain, mais plutôt le marqueur symbolique d’un important changement sociétal. Et d’une volonté de dépassement.
L’Ancien régime et le Nouveau régime, en France, sont des termes qui marquent aussi, symboliquement, le changement de la Révolution française. Notons qu’il manque toujours, au Québec, la Grande Clarté, car la Révolution tranquille, par nature, est inachevée ; elle ne s’achèvera que par le sceau de l’indépendance. Il y aura, alors, une Grande Clarté.
Ceci dit, comme vous êtes capable de nuances sur la réalité de la génération qui vous précède, j’en suis aussi bien capable, avec celle qui me précède. Nous savons tous deux que les germes des changements à venir avaient ou ont des racines dans le passé.
Cela n’empêche que j’aille, moi aussi, une volonté de dépassement. Je ne m’empêcherai pas, par ailleurs, d’user de rhétorique polémique pour faire mon point, quitte à nuancer les oppositions de mes propos a posteriori.
Sur cette éventuelle élite, sa forme exacte, admettons-le, on verra bien… sa constitution doit précéder sa conjugaison. Il est possible qu’elle soit intégriste-pure, nuancée de l’interne ou alliée avec l’externe.
J’admettrai qu’un peu d’intégrisme serait peut-être de mise, à ses débuts, question de construire un pôle indépendantiste, clair, puis, ensuite, de la conjuguer par une alliance où elle a le gros bout du bâton.
Il est aussi possible que mon petit relent de conciliation soit faible et qu’il faille rompre plus sèchement, au niveau des acteurs politiques, mais bon, on gouverne un pays, pas une génération.
L’essentiel de mon propos, s’il faut le répéter, c’est que votre génération est une génération de transition entre la Grande Noirceur et la Grande Clarté. Mais il y a des étoiles, même dans la nuit la plus profonde…
M. Julien,
Le souverainisme n’est pas terminé, il est en phase terminale, et sans être trop méchant, disons que certains partis sont peut-être de simples manifestations de cette phase terminale. Je ne vois pas, dans le paysage politique actuel, de véritable voie à suivre.
Je ne ferai cependant pas ici une critique de long en large, mais il faut bien comprendre que le mouvement d’émancipation nationale est en crise, tant les ruptures QS que PI/UDIQ, à cet égard, sont intéressantes. Il s’agit, en un sens, d’une grande délibération.
Je ne connais pas malheureusement le RRQ, mais j’ai l’impression, personnellement, que le PQ a besoin de plus qu’un chien de garde, comme le dit son nom, c’est peut-être un coup de manette de toilette, plutôt, qu’il faut lui souhaiter.
M. Boivin,
Merci pour votre commentaire.
Sur les termes souverainiste et indépendantiste, je suggère de les instrumentaliser, pour marquer une rupture, un mouvement vers l’avant. Je suis bien d’accord, sur le fond, que certains souverainistes sont indépendantistes, et sans doute vice versa. Mais, historiquement, au Québec, le souverainisme est l’affaire du PQ, et le PQ l’affaire du baby-boom ; le nom, le parti et la génération, je le suggère, doivent changer.
Croyez-moi, ce M. Frappier est très vilain ! Haha. Il prend ma vierge mesure et en fait des polémiques débridées !
9 janvier 2008
Très bon article, j’en partage, en fait, tous les propos. Heureusement, aussi, qu’il y a des plus vieux, qui voient clairs.
8 janvier 2008
La grenouille and the fucking flies
Je bondirai vers les cimes du destin,
Volant un instant,
Vers la liberté,
Je tirerai ma langue,
Et me nourrirai des mouches,
Pour parler de manière flyée,
Et lorsque j’atterirai,
Sur le sol fécond de l’indépendance,
Je contemplerai, satisfait,
L’étang où miroite,
Tel un reflet mouvant,
L’Éternité.
Le sage et la cage
Je verrai mourir, un vieil éléphant,
Écrasant de son poids,
La cage,
Et je sourirai,
Me disant qu’il est mort,
De liberté,
Je ferai Vigile,
Sur son corps,
Et ses os seront mon eau,
Oui, je baptiserai mes enfants,
Tétards d’éléphant,
Et les gens riront,
Disant que je suis fou,
Et moi aussi je rirai,
De ma folie sensée.
Personne ne suit David Poulin-Litvak. Soyez le premier!