« White privilege », le nouveau mythe antiraciste

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La race, nouvelle marotte de la gauche

Dans un reportage sur le film Black Panther diffusé récemment sur la chaîne de télévision LCN, on entendait une jeune fille noire affirmer que « les Blancs pouvaient faire des choses que les Noirs ne pouvaient pas faire ».


Ayant intériorisé la nouvelle vulgate antiraciste, la jeune fille devenait, malgré elle, l’incarnation de ce grand travestissement de la réalité. Selon ce mythe, les Québécois d’origine africaine et haïtienne vivraient dans un régime d’apartheid invisible, dans un état de ségrégation systémique qu’il faudrait prioritairement déconstruire.


Une passe d’armes malvenue


Quelques jours auparavant, la députée libérale fédérale, Celina Caesar-Chavannes,invitait sur Twitter son collègue conservateur, Maxime Bernier, à « reconnaître les privilèges » dont il jouissait quotidiennement en tant qu’homme blanc. L’accrochage est survenu après que Bernier a affirmé que la manière dont était présentée le nouveau budget fédéral divisait les citoyens en fonction de leur identité ethnique et culturelle, ce qui nuisait à la cohésion sociale. Avec raison, Bernier parlait de la division de la population en une multitude de tribus opposées les unes aux autres.


Maxime Bernier a affirmé qu’il pensait que « lutter contre la discrimination avait pour but de traiter tout le monde de la même façon, et non de catégoriser les Canadiens selon leur origine ». Mais, selon le ministre de l’Immigration Ahmed Hussen, ne pas voir la couleur de la peau « signifie que le Parti conservateur soutient le statu quo en niant les expériences subies par les gens qui vivent avec le racisme au quotidien ». Un chroniqueur de la gauche caviar renchérissait, écrivant que « pour garantir les mêmes droits fondamentaux à tous, il ne faut pas traiter tout le monde également ». En gros, faire fi des races serait raciste. Pour ne pas être raciste, il faudrait rester attentif… aux races.


Privilège blanc, le concept qui fait des ravages


C’est la notion de « privilège blanc » qui se cache derrière ce nouvel engouement pour les questions raciales, nouveau concept à la mode que des politiciens « progressistes » ont adopté au Canada. Fabriqué dans les universités américaines, le concept de white privilege renvoie au statut symbolique et socio-économique particulier auxquels tous les Blancs auraient automatiquement droit. Si le concept peut effectivement aider à analyser la persistance d’une certaine discrimination envers les Noirs aux États-Unis, retiré de son contexte, il n’a plus aucune valeur. Les universitaires de la gauche régressive ont décidé d’appliquer cette grille d’analyse à toutes les sociétés occidentales, sans tenir compte de leurs histoires et valeurs particulières. Aujourd’hui, tous les pays occidentaux seraient fondés sur ce privilège racial. Questionner cette vision serait blasphématoire.


Il est curieux d’observer que la nouvelle génération d’antiracistes perçoit les Blancs comme ses anciens ennemis suprématistes. Ainsi, les Blancs seraient la « race des seigneurs », une bourgeoisie symbolique qui n’aurait plus vraiment conscience de sa domination. Au Canada comme au Brésil, en France comme en Afrique du Sud, les personnes blanches seraient avantagées dans toutes les sphères de leurs vies simplement parce qu’elles auraient la peau claire. C’est un peu comme si les antiracistes avaient intériorisé le discours colonialiste européen pour le retourner contre lui-même. Comme si les personnes « racisées » restaient prisonnières du complexe d’infériorité coloniale dont il fallait plutôt les libérer.


Le racisme inversé reste du racisme


Le concept de privilège blanc repose sur tous les stéréotypes que les antiracistes disent combattre. Le concept simplifie à outrance l’histoire des peuples occidentaux, les réduit à leur race et en fait une vaste communauté parfaitement homogène. S’il fallait qu’une seule personnalité d’origine européenne décrive les personnes noires comme le font tous les jours des antiracistes dans les médias, sa carrière volerait en éclat en quelques minutes. Il est bien vu, voire encouragé d’essentialiser les Occidentaux, mais inacceptable d’émettre la moindre réserve au sujet de pratiques culturelles et religieuses venues de l’étranger.


Dans l’esprit des nouveaux antiracistes, il n’y aurait donc plus de Français, d’Irlandais, de Polonais, d’Américains et d’Argentins, mais seulement des Blancs, éternels représentants de la race impure. La culture des peuples et la personnalité des individus ne comptent plus. Au Québec, il n’y aurait même plus de Canadiens français métissés avec les Autochtones, mais encore une fois seulement des méchants Blancs.