Whissell, MacMillan et Boulet les cibles de l'ADQ

Crime organisé et politique - collusion (privatisation de l'État)

David Whissell, Norm MacMillan et Julie Boulet. Photos fournies par le PLC

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Denis Lessard - (Québec) De sources sûres, La Presse a appris que les trois ministres ciblés par la chef intérimaire de l'ADQ, Sylvie Roy, à l'Assemblée nationale sont David Whissell, ex-ministre du Travail, Julie Boulet, responsable des Transports, et Norm MacMillan, ministre délégué aux Transports. En matinee jeudi, de son siège à l'Assemblée nationale, Mme Roy a demandé au premier ministre Charest s'il connaissait le nom de ses trois ministres qui s'étaient rendus sur le luxueux yacht de Tony Accurso dans les Caraïbes.
Or, des vérifications ont été faites auprès de ces trois membres du gouvernement, comme auprès de l'ensemble des élus libéraux, a confirmé hier Hugo D'Amours, porte-parole du premier ministre Charest. «Les trois ont été vérifiés... et dans les trois cas, c'était négatif», a indiqué M. D'Amours.
Dan Gagnier, chef de cabinet de M. Charest, les avait rencontrés. «Des questions ont été posées et aucun des trois n'est allé là», a-t-il affirmé. Il n'y a pas eu de requête à la police pour une contre-vérification, toutefois.
Ces trois élus avaient d'ailleurs déjà formellement nié s'être rendus sur le bateau de l'entrepreneur, un yacht somptueux ancré dans les Caraïbes. «C'est totalement faux, c'est un mensonge, cela ne peut pas être plus clair», a fait dire M. McMillan par son attaché de presse. Le ministre de l'Outaouais avait, en matinée, paru éluder la question avec une blague.
Dans les couloirs de l'Assemblée nationale, l'ex-ministre Whissell a soutenu jeudi qu'il avait déjà nié ces allégations au printemps dernier. Quant à Julie Boulet, elle avait à maintes reprises dit qu'elle ne savait même pas qui était M. Accurso. Sa porte-parole, Jolyane Pronovost, a répété sans hésiter ces dénégations, jeudi.
Ces trois noms sont ceux à qui faisait allusion en matinée Mme Sylvie Roy, a-t-on confirmé par ailleurs à La Presse.
Leader intérimaire de l'ADQ à l'Assemblée nationale, Mme Roy avait lancé que le premier ministre connaissait le nom des trois ministres qui s'étaient mis ainsi dans l'embarras. «Le premier ministre sait qu'il y a trois ministres qui ont été sur le bateau d'Accurso».
Mise au défi d'identifier les ministres, Mme Roy avait répliqué à Jean Charest: «Si le premier ministre veut connaître ces trois noms, s'il ne les sait pas, qu'il appelle une commission d'enquête publique.»
«M. Taillon devrait prendre ses responsabilités et congédier Mme Roy. Il y a des limites à salir la réputation des gens quand c'est basé sur rien», a rétorqué M. Charest dans les couloirs de l'Assemblée.
Plus tard, le ministre Claude Béchard a aussi réclamé la tête de Mme Roy, invitant le nouveau chef adéquiste à sévir à l'endroit de la députée de Lotbinière. Selon M. Béchard, des vérifications minutieuses ont été faites il y a un bon moment, tant pour les ministres que pour les députés : personne parmi les élus libéraux ne s'est rendu sur le yacht de l'entrepreneur Accurso.
Le patron de Simard Beaudry, l'un des plus importants entrepreneurs du Québec, est sur la sellette depuis que la Sûreté du Québec a mené des perquisitions dans ses entreprises, en lien avec de présumées fraudes fiscales.
Michel Arsenault, président de la FTQ, s'était mis dans l'embarras en avouant qu'il avait séjourné sur le bateau de l'entrepreneur, en novembre 2008, avec un autre officier de la FTQ.


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