Vous avez dit: "Françoise David"?

Chronique de Thérèse-Isabelle Saulnier

Dès que j'ai pris connaissance du texte de Françoise David sur "le Québec entier qui s'énerve", je lui ai répondu et j'ai envoyé ma réponse sur son site perso. Elle si prompte, habituellement, à répondre, voilà qu'après trois, sinon quatre jours, ma réponse n'est toujours pas publiée... Alors, je le fais ici.
"C’est reparti! Il aura fallu que la SAAQ et la RAMQ prennent des décisions pour le moins discutables et le Québec entier s’énerve."
- Quel abus et quel mépris, Madame David!
"Mais non, je ne suis pas d’accord que l’on exige un-e employé-e du même sexe que le sien dans un service public. Je fais une exception pour les personnes malades ou vieillissantes qui réclament des personnes de leur sexe pour des soins intimes, par exemple. Et je crois que là-dessus tout le monde s’entend."
- En effet!
"Le Québec est une société laïque où règne la mixité des sexes, à l’école, à l’hôpital, dans les CPE, dans les services publics. C’est comme cela que nous voulons vivre ici. Et que veulent vivre la quasi-totalité des personnes immigrantes."
- Madame David, soyez alors logique avec votre pensée: c'est NON dans tous les cas, sans exception.
"Là où je décroche, c’est quand tout le monde se remet à s’énerver."
- Car protester, manifester notre désacccord, c'est "s'énerver"?
- Quel MÉPRIS de votre part, Madame David, face à une large partie de la population! Incroyable...
"Oui il faut mettre des balises aux accommodements. Non ce ne sont pas tous les immigrants-es qui demandent des accommodements pour des raisons religieuses mais une infime minorité. Donc, il n’y a aucune raison de faire de cette question un drame national."
- On n'a JAMAIS dit que c'était le fait de TOUS LES immigrants et immigrantes. Ne nous faites pas dire ce que nous n'avons pas dit, ne déformez pas nos paroles ni notre pensée, vous qui ne voulez certainement pas que l'on déforme les vôtres et la vôtre. De plus, on n'en fait pas "un drame national", on dit simplement qu'il est temps d'agir, et de ne pas laisser faire. Point à la ligne.
"Il faut dire que le gouvernement Charest manque singulièrement d’audace et de bon sens en refusant un débat public sur l’épineuse question de la laïcité au Québec."
- Et nous, que demandons-nous d'autre, nous qui, selon vous, nous "énervons" pour rien?
"Nous n’avons pas élaboré de modèle. Chacun-e y va de sa définition de la laïcité."
- Vous exagéréez singulièrement, Madame David. Il n'y a pas 56,000 définitions de la laïcité, et nous sommes plus de 7 millions!
"Ce qu’il faudrait ? Un véritable débat sur la laïcité suivi de l’adoption d’un texte, charte ou livre blanc, ou… Quelque chose de clair qui aide à tracer la ligne. Dans le plus grand respect, bien entendu de valeurs fondamentales telles que l’égalité entre les femmes et les hommes."
- Nous ne demandons rien d'autre!
"Il faut l’exiger du gouvernement Charest!"
- Oui!
Thérèse-Isabelle Saulnier
J'aurais pu rajouter que je me souviens d'un certain "Le mépris n'aura qu'un temps"...


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5 commentaires

  • Marie-Hélène Morot-Sir Répondre

    21 octobre 2009

    Lorsque la laïcité a été choisie par de nombreux pays, elle a permis de vivre en toute tranquillité, quelle que soit la religion de tout un chacun . Aujourd'hui où nous nous apercevons d'une certaine montée des communautarismes, parfois soutenue par des politiques qui veulent, en toute bonne foi, permettre des "accommodements" à ceux-ci ou à ceux-là .. Alors cette laïcité est menacée très largement car c'est alors la porte ouverte à toutes les dérives .
    On en arrive donc, par exemple, à laisser porter la Burqa, ce vêtement qui dissimule entièrement les femmes, une vraie prison ambulante ! ..
    Dernièrement, chez nous en France, Elizabeth Badinter philosophe et écrivain, a fait paraître un article sur ce sujet précis de la Burqa que nous n'avons pas à accepter dans nos pays occidentaux .
    Voici ce qu'elle dit :
    "Vous venez vivre dans nos pays et vous utilisez nos libertés démocratiques pour les retourner contre la démocratie elle-même. Est-ce par provocation ? Par subversion ou par ignorance? "
    Nous n'avons rien à gérer avec des personnes qui bafouent ainsi nos propres lois, aucun accommodement non plus, même si c'est pour une seule personne, car la majorité des personnes étrangères, qui viennent vivre chez nous, paraissent heureuses de profiter de nos libertés, et cela tranquillement, sans déranger personne .. Il n'y a sans doute pas beaucoup de solutions, ou bien ces personnes respectent nos façons de vivre sans nous imposer les leurs, ou bien ils peuvent vivre chez eux à leur manière.. .

  • Archives de Vigile Répondre

    21 octobre 2009

    Je voudrais rappeler aux sbires du bilinguisme que nous sommes en 2009 et que la traduction simultanée existe avec sa technologie qui a grandement évoluée. Pour être maire de Berlin, il faut parler allemand, de Madrid, l'espagnol et de Rome l'italien.
    Quand finira-t-il cet ostracisme qui disqualifie les nôtres ici au Québec lorsqu'ils sont unilingues?
    Et pourtant, cela devrait-être aller de soi chez Pauline Marois et madame Harel. De quoi ont-elles peur? N'ont-elles pas à donner l'exemple, elles qui désirent faire du Québec un pays francophone?

  • Archives de Vigile Répondre

    20 octobre 2009

    Thérèse-Isabelle
    Je vous remercie de confirmer ce que je pense à propos de la victoire de Françoise David à "La Joute." J'ai fait l'hypothèse d'une intervention planifiée en sa faveur parce qu'elle n'a pas été la meilleure. Sophie Durocher a été, selon moi, la meilleure.
    J'espère avoir le plaisir de vous lire souvent. Votre remarque à propos de la traduction était pertinente. Pauline Marois et Louise Harel n'ont pas à se sentir obligées de parler anglais dans leurs conférences de presse.
    Salutations
    Robert B.G.

  • Thérèse-Isabelle Saulnier Répondre

    20 octobre 2009

    J'ai été membre de Québec solidaire et ce, pratiquement dès le début, mais je m'en suis retirée après la saga des accommodements et de la commission Bouchard-Taylor. Je l'avais d'ailleurs annoncé publiquement sur Vigile (http://www.vigile.net/Vous-avez-dit-laicite,11124). Encore un texte bien d'actualité...
    Que cherche "Soeur Françoise"? A quel jeu joue-t-elle? Comme à "La joute" de dimanche dernier: au jeu de l'esquive. Elle y excelle, d'ailleurs. Et pour M. Barberis-Gervais, soyez assuré que bon nombre de membres de QS ont été avertis de la présence de la cheffe à cette émission...

  • Archives de Vigile Répondre

    20 octobre 2009

    Je suis tout à fait d'accord avec votre position madame Saulnier!
    J'ai défendu ce qui ressemble beaucoup à votre position en 2005, sur le parterre du Congrès National du Parti Québécois à Québec .
    Ce qui menace le Québec ainsi que toutes les sociétés occidentales démocratiques, ce sont la montée des communautarismes et la dérive identitiaire.
    Des pays comme la Hollande et l'Angleterre sont devenus des poudrières d'intégristes. Je ne dis pas que nous vivons cela présentement à Montréal mais nous devons veiller au grain avant qu'il ne soit trop tard.
    Nous ne pouvons plus collectivement maintenir l'ambiguité et l'ambivalence. Il nous faut dès maintenant définir le genre de société qui nous convient et qui répond à nos attentes et qui respecte nos valeurs profondes dont celles qui sont non-négociables.
    Madame David me déçoit et sa position crée un malaise chez-moi. Je ne sais pas à quel jeu elle joue mais il est dangereux!