CHRONIQUE DE LA CROQUEUSE DE MOTS

Vous avez dit... "équivalence de diplômes"?

Chronique de Thérèse-Isabelle Saulnier


23 février... Encore 5 semaines et la question des accommodements raisonnables reviendra sur la sellette, avec le dépôt du rapport de messieurs Bouchard et Taylor, prévu pour le 31 mars. Depuis la fin des travaux de la Commission, c'est le silence. On n'en parle plus et on n'entend plus parler de rien. J'essaie toutefois d'entretenir la flamme (pour ne pas dire le flambeau!) avec mes chroniques, dont les sujets gravitent tous autour de thèmes reliés aux accommodements.
J'éprouve comme un sentiment d'urgence, tout à coup, car je n'ai pas encore traité, me semble-t-il, les plus importants: l'intégration, l'interculturalisme, l'immigration vs la dénatalité, l'égalité, la discrimination, la place de la religion dans une société laïque, la laïcité, le sens et la portée de la liberté de religion, l'équivalence des diplômes, l'islamophobie, la xénophobie, la question du voile (hijab, niqab, burka)... Je dois choisir les 5 plus importants en fonction de ce qu'il est prévisible d'imaginer comme recommandations qui seront faites.
Il est pratiquement certain que l'équivalence des diplômes en fera partie. Il en a été beaucoup question et il est évident que nos deux commissaires y ont été très sensibles. Rappelons-nous de cette intervenante, d'origine algérienne (celle à "la mise en scène du voile"), à St-Georges-de-Beauce, qui a dit qu'elle et son conjoint, tous deux PhD, n'arrivaient pas à se trouver d'emploi stable, "errant de djobines en djobines". M. Bouchard lui a demandé depuis combien de temps ils étaient ici: 17 ans. - Et dans quel domaine, vos doctorats? - En environnement, traitement des eaux. - Et vous n'avez jamais pu, vous et votre conjoint, vous placer dans des domaines correspondant à votre compétence? - On arrive à avoir des contrats, toujours précaires, de six mois à un an, et ça recommence, et pour rechercher du travail, ça nous prend deux ou trois ans pour en trouver. - Ce sur quoi Bouchard lui a demandé une copie de son témoignage, auquel lui et Taylor sont très sensibles...
Bien sûr, c'est touchant, mais quant à moi, la première chose qui m'est venue à l'esprit à ce moment-là, c'est que bien des Québécois et Québécoises de souche, détenant de bons diplômes universitaires, sont pris avec le même problème de précarité de l'emploi, et ne se voient offrir que des contrats de travail à temps limité (ce que cette dame a appellé des "djobines"...) Quant à savoir ce qu'il en est de l'emploi dans le domaine de l'environnement, et particulièrement du traitement des eaux, on peut toujours courir et passer de longues heures sur Internet pour s'en informer!
Trois jours plus tôt, le 29 octobre, à Québec, un intervenant avait soulevé la question de l'équivalence des diplômes. Il aurait d'abord parlé des immigrants bénéficiant de l'aide sociale.
Bouchard: "Si les immigrants tardent à entrer sur le marché de l'emploi, et vivent un peu plus longtemps que les autres sur l'aide sociale et l'assurance-chômage, c'est beaucoup plus à cause des obstacles que nous-mêmes créons à leur insertion dans l'emploi (applaudissements et bravos dans la salle), par le jeu de la déqualification professsionnelle, de l'attitude corporatiste des fameuses corporations professionnelles, et ces gens-là, dès qu'ils se placent, eh bien regardez où ils sont, vous savez que parmi la population des immigrants au Québec, la proportion de ceux qui détiennent un diplôme universitaire est deux fois plus élevée que parmi l'ensemble de la société locale."
L'intervenant: Mais ce sont souvent des diplômés extérieurs du Québec, c'est pas...
Bouchard: Oui, et alors?
L'intervenant: L'employeur québécois ne reconnaît pas la même valeur à un diplôme d'ingénierie qu'un diplôme...
Bouchard: Et pourquoi? Et qui a raison, qui a tort?
L'intervenant: Parce qu'un médecin diplômé à Tombouctou ne vaut pas un médecin diplômé à Montréal.
Bouchard: Ah là, c'est un peu méprisant ce que vous dites là, Monsieur.
L'intervenant: C'est pas moi qui le dis, c'est ... (coupure télévisuelle)
Examinons de plus près l'idée de Monsieur Bouchard: c'est encore nous, et toujours nous, qui sommes responsables des malheurs des immigrants. La très complexe question de la reconnaissance de l'équivalence des diplômes, qui se pose à l'échelle mondiale et dans pratiquement tous les pays, est réduite à un pur "jeu de la déqualification professionnelle", et les méchants sont facilement ciblés: les corporations professionnelles. - Plus simpliste et simplifié que cela, tu meurs! et voici pourquoi.
Pour en savoir plus, j'ai fait une recherche sur Google. Pour "équivalence de diplômes", il y a 80 pages (donc 800 liens), dont j'ai examiné les 22 premières. O surprise, on n'y trouve pratiquement rien comme critique ou analyse; seulement des informations, fournies par des Ordres professionnels, des ministères ou des universités, et des demandes d'informations, qu'on retrouve généralement sur des forums. Pour les analyses ou critiques, je n'ai trouvé que le résumé d'un essai de Mireille Boutin, de l'Université de Sherbrooke, "Les perceptions vis-à-vis de la reconnaissance des acquis et des compétences de personnes formées en pharmacie à l'étranger", et les réactions, suites aux attaques publiques de M. Bouchard, de Yves Lamontagne, PDG du Collège des médecins du Québec (Le Soleil, 3 déc. 07) et de Louis Beaulieu, président du Conseil interprofessionnel du Québec (Le Devoir, 5 déc. 07). J'ai aussi trouvé un article intéressant du magazine World Student, qui présente toute la complexité de la question de l'équivalence des diplômes et ce, tout particulièrement dans les pays européens. Le 6 septembre dernier, Vigile avait publié un texte du Dr Martin Bernier, président de la Fédération des médecins résidents du Québec, paru dans Le Soleil. Voici quelques éléments révélateurs de cette complexité.
Au Ministère de l'immigration et des communautés culturelles (MICC), on y travaille depuis au moins 2001, pour aplanir les difficultés liées au processus de reconnaissance des acquis et compétences. Ça ne doit donc pas être si simple, puisque cet applanissement n'est toujours pas réalisé!
Il en est de même en Europe, nous apprend le magazine World Student. Depuis au moins 2000, on cherche à uniformiser les diplômes de 30 pays européens en se basant sur le modèle anglo-saxon (bacc, maîtrise, doctorat). L'UNESCO, l'Union Européenne et le Conseil de l'Europe s'y sont attelés et pensent atteindre l'objectif en 2010. Malgré cela, il semble qu'il y aura toujours nécessité de passer par une université d'accueil pour assurer une réelle équivalence et une formation d'appoint. Cette dernière relève des établissements d'enseignement, mais voilà, ces derniers n'ont pas toujours toutes les places nécessaires à offrir, tellement la demande est grande...
Que sait-on des réels problèmes reliés à l'équivalence des diplômes, problèmes dont on n'a jamais entendu parler? Le Dr Yves Lamontagne en présente quelques-uns: 1) la formation varie beaucoup d'un pays à l'autre, au point que parfois, elle ne peut être validée. 2) Il y a des imprécisions sur les durées de formation dans plusieurs pays. 3) Il y a un flou sur les autorités compétentes censées délivrer les diplômes et attester leur validité. 4) Certains candidats ont laissé la pratique depuis trop d'années, au point de ne plus être compétents.
On ne sait rien, et on ne nous a rien appris, sur ce qui manque aux diplômes étrangers pour être équivalents à ceux d'ici et répondre aux exigences et critères des divers Ordres professionnels dont le but est de protéger le public et d'offrir des services de qualité, particulièrement pour les métiers et professions dits "à risque élevé de préjudice". En fait, chaque pays a ses standards (ici, nord-américains) à faire respecter.
Que savons-nous du CONTENU des cours suivis dans un pays étranger, contenu qui ne correspondrait pas aux exigences de formation et de pratique d'ici? A titre d'exemple, quels cours un diplômé en littérature, en sociologie ou en philosophie, formé à l'étranger, a-t-il suivis? Et a-t-il acquis, du coup, les compétences requises pour enseigner au Québec? A-t-il la formation nécessaire pour enseigner les programmes scolaires tels que définis rigoureusement par le Ministère de l'Education, avec la méthode d'enseignement (l'approche par compétence, pour le moment) que l'on exige de maîtriser? - Voilà le genre de problèmes, vécus sur le plancher des vaches, dont on n'entend malheureusement jamais parler...
CONCLUSION
M. Gérard Bouchard va bien vite en affaire, et saute pieds et poings liés dans l'étang des préjugés lorsqu'il se contente d'affirmer péremptoirement que NOUS créons des obstacles à l'insertion à l'emploi des personnes immigrantes, que nous les DÉQUALIFIONS professionnellement et que le tout est provoqué par le corporatisme.
Quand il a répliqué, à l'intervenant de Québec, que c'était "un peu méprisant" de dire "qu'un médecin diplômé à Tombouctou ne vaut pas un médecin diplômé à Montréal", il oublie, ou ignore, qu'une ou un Québécois qui veut aller s'installer à l'étranger rencontre le même problème d'équivalence de diplôme. Chaque pays a ses exigences, ses normes, ses critères. A ce titre-là, Monsieur Bouchard, tous les pays se méprisent!
Je n'ai rien dit sur le haut degré de diplômation des personnes immigrantes, qui serait "deux fois plus élevée que parmi l'ensemble de la société locale", a dit M. Bouchard, mais cela aussi mériterait une étude approfondie. Je me contenterai de signaler, ici, que dans bien des pays, notamment ceux d'Europe de l'Est et du Maghreb, des diplômés en médecine chauffeurs de taxis ou livreurs de pizza, quand ce n'est pas carrément au chômage et sans aucune aide sociale, sont encore bien plus nombreux qu'ici...
L'expansion fulgurante de l'immigration exige du temps pour résoudre tous les problèmes engendrés. Comme on dit que pour s'intégrer, ça prend du temps et qu'il faut donner le temps aux personnes immigrantes de le faire, ça en prend aussi pour satisfaire le très grand nombre de demandes. Louis Beaulieu nous apprend qu'en 2006, 4,000 demandes d'équivalence ont été traitées, ce qui représente une augmentation de 500% en 7 ans. Il y faut des ressources humaines et financières dont nous ne bénéficions pas nécessairement...
Méfions-nous donc des PRÉJUGÉS sur cette question de la reconnaissances des diplômes, préjugés qu'on a pris si facilement pour argent comptant et que tout le monde, nos deux commissaires les premiers, s'est mis à répéter sans faire aucune analyse - et encore moins une enquête. Je me demande sérieusement si un livre de 300 pages suffirait à faire le tour approfondi de la question...
Notons, pour finir, que la question de l'équivalence des diplômes n'a même pas rapport avec celle des accommodements raisonnables. - A moins d'y voir, comme l'intervenante de St-Georges dont nous avons parlé plus haut, un signe de REJET par la communauté d'accueil. "Pourquoi, a-t-elle dit, les musulmans tiennent tant à se démarquer, même s'ils savent que cela peut leur nuire? N'est-ce pas une réaction humaine? Plus on se sent renié et laissé pour compte, plus on aura tendance à être facile à récupérer par les mouvances extrémistes. On y adhère, on s'y accroche comme une bouée de sauvetage." - Ah-Ha! Ces mots-là ne sortent pas d'une bouche de souche!
Suite: deuxième chronique sur ce sujet.
Références:
1) Pour l'intervenante, PhD en environnement:
en bas de la page, 1 nov 07, 3e partie de l'émission spéciale, à 39:20
2) Pour l'intervenant de Québec, le 29 octobre 07:
cliquer sur Le résumé des travaux de la journée du 29 octobre, à 3:18.


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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    31 mai 2008

    Bonjour Madame Saulnier,
    Après vous avoir lu, ainsi que les différents commentaires, il me semble qu'il serait plus juste de rétablir un peu l'équilibre...
    Personne ne demande que les immigrants obtiennent automatiquement les équivalences de leurs diplômes. Mais il y a des limites...
    Vous parlez de l'essai de Mireille Boutin, l'avez vous lu? S'il comporte quelques inexactitudes, il est toutefois assez représentatif des difficultés rencontrées par un immigrant, pharmacien dans son pays, qui souhaite venir s'installer au Québec.
    Pour simplifier voici les quelques étapes, je ne parlerai ici que de ce qui est en lien direct avec la demande d'équivalence, mais gardez à l'esprit que l'immigrant baigne dans la paperasse et fait des chèques certifiés à répétition pour pouvoir obtenir sa résidence permanente):
    - Réunir tout son dossier universitaire avec descriptif officiel des cours suivis et notes obtenues (ceci est peut-être simple à obtenir au Québec mais ailleurs c'est une autre histoire...)
    - Envoyé ce dossier à l'ordre des pharmaciens du Québec (avant le 15 novembre pour pouvoir commencer les cours à l'automne de l'année suivante)590$ si ma mémoire est bonne. Pour faire ce dépôt vous devez avoir obtenu votre certificat de sélection du Québec.
    - L'ordre vous répond que le diplôme n'est pas équivalent et que vous devez suivre un nombre x de crédit. Pour un pharmacien Français ayant son diplôme depuis moins de 5 ans ce nombre de crédits se situe entre 50 et 80 comme les cours doivent être suivi dans un ordre défini, cela représente entre 1 an et demi et 3 ans d'étude. Plus le stage de 600 heures que tous les étudiants en pharmacie doivent faire à la fin de leurs études.
    Jusque là, je suis tout à fait en accord avec le système, la pratique de la pharmacie est différente au Québec par rapport aux autres pays, cela nécessite des ajustements. Mais le plus beau reste à venir.
    - Votre papier de l'ordre en main, vous devez vous inscrire à une des deux (mais plus généralement aux deux...) universités donnant la formation "$". Au moment de l'inscription, vous devez être résident permanent, vous devez donc être entré au pays. Je vous rappelle que vous n'avez pas le droit d'exercer la pharmacie, vous travaillez donc généralement comme assistant technique à 10-12$ de l'heure.
    Mais la sélection ne s'arrête pas là, en effet l'université de Montréal ne prend que 6 pharmaciens étrangers par an Laval n'en prend que 2, comme il y a environ 100 demandes effectuées auprès de l'ordre chaque année cela fait du 8% de chance.
    Au fait, nous parlons toujours de gens qui ont fait entre 5 et 10 ans d'études pharmaceutiques qui ont entre 26 et 45 ans, peuvent être marié, avoir des enfants et pas très envie de refaire un bac en autre chose, juste pour avoir un diplôme " made in Québec" pour être enfin reconnu comme quelqu'un qui peut travailler ailleurs qu'à la caisse du Wal-mart...
    - Cette sélection s'effectue en plusieurs étapes: de nouveau, vous devez renvoyer votre dossier universitaire car, même si votre évaluation a été faite par chaque université, il ne s'agit pas du même service donc: tu recommences...
    Ensuite il y a le test psychométrique "$" (pour Montréal) et le petit questionnaire autobiographique (pour Laval), puis les entrevues (pour les deux...) et chaque fois, tu dois te déplacer pour aller au rendez-vous "$"...
    Si par chance vous êtes sélectionné, vous pouvez commencer vos études "$" et je vous laisse deviner quelles sont les possibilités d'aide financière, heureusement les banques et caisses ne sont pas trop exigeantes pour prêter aux futurs pharmaciens même s'ils n'ont pas d'historique de crédit (s'ils ne sont pas sélectionné par contre c'est une autre histoire...)
    Pour conclure je dirais qu'il y a une pénurie importante de pharmaciens au Québec, ainsi que dans plusieurs corps professionnels, le Québec favorise l'immigration de travailleurs qualifiés mais bloque leur exercice une fois arrivé dans le pays. Si vous consulté les chances de se placer pour un immigrant pharmacien elles sont "très bonne", ils devraient rajouter une petite ligne: pour 8% d'entre eux après deux ou trois ans d'étude.
    Cordialement
    Christophe
    Qui n'a pas le droit de dire qu'il est pharmacien

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    23 février 2008

    Quel travail de moine(méritoire), madame Saulnier!
    Vous portez en haut lieu les frustrations qui nous sont restées amèrement dans la gorge depuis ces soirées funestes de la commission.
    Par exemple, j'ai souvent soumis cette interrogation: est-il réellement exact que les femmes immigrées possèdent 2 fois plus de diplômes que les autochtones(souches)? De plus, nous sommes aussi en ligne pour des emplois: pourquoi les nouveaux arrivés(chouchous de Gérard) passeraient-ils devant NOUS? (d'où la pertinence de votre recherche sur les équivalences de diplômes)

  • Gaston Boivin Répondre

    22 février 2008

    Procédons par l'absurde: Nous avons tous connu, au cours des ans, de ces jeunes femmes et jeunes hommes, tous enthousiates, brillants et remplis d'avenir, qui, très souvent, avec des notes supérieures à 80%, se sont vu refuser l'entrée de certaines facultés, notamment en médecine, parce qu'ils ne répondaient pas à de trop fortes exigences en ce qui concerne les prérequis académiques et qui, en conséquence, ont donc dû abandonner ce qu'ils considéraient comme leur vocation pour se rabattre sur autre chose qui les enthousiasmait beaucoup moins, tout cela les laissant avec une amère blessure. Pour eux tous, si l'on accepte frivolement l'équivalence des diplômes, leur blessure saura d'autant plus être amère. Par contre, pour tous ces autres qui, dorénavant, après une telle reconnaissance de l'équivalence des dipômes étrangers, seront ainsi refusés, faut-il en conclure qu'il suffira à ceux, qui, parmis eux, le désireront, de s'expatrier à l'étranger pour y étudier et y réaliser leur rêve dans certaines facultés beaucoup moins exigeantes au niveau des prérequis et des exigences académiques. Et alors lorqu'ils reviendront au Québec, comment se comporteront les ordres professionnels qui décernent les certificats d'aptitude à la pratique des métiers et professions en référant principalement aux exigences et aux prérequis des institutions universitaires ou autres, qui, préalablement, auront par le passé refusé, dans leurs facultés ou autres entités,les candidates et candidats qui s'adressent maintenant à eux pour l'exercise même de la profession pour laquelle l'étude même d'icelle leur aura été refusé au Québec. Leur appliquera-t-on l'équivalence des diplômes ou leur dira-t-on qu'elle n'est applicable qu'aux immigrants?! Pour ajouter à l'illustration, imaginons également, après la reconnaissance par l'état de l'équivalence des diplômes, que certains étudiants, qui, après avoir été refusés dans certaines facultés universitaires québécoises en raison de certains prérequis académiques, contesteraient ces refus en faisant la preuve que l'on a permis à certaines personnes l'exercise de la profession, qu'eux-mêmes veulent acquérir par l'étude, en leur accordant des certificats d'équivalence, alors même que, dans les facultés des pays étrangers où ces dernières l'ont étudiée, les exigences académiques étaient de beaucoup inférieures à celles des facultés universitaires québécoises qui les ont eux-mêmes refusés à l'admission, et alors même que leurs propes acquis accadémiques, tant en nombre qu'en valeur, étaient supérieures à ceux de ces personnes. Imaginons encore un étudiant étranger qui, après s'être vu refuser dans une faculté universitaire québécoise l'étude d'une profession, se verrait, en vertu d'un certficat d'équivalence des diplômes, le droit de l'exercer au Québec, après l'avoir étudiée dans une faculté étrangère, où les prérequis académiques étaient moindres que ceux exigés par nos propres facultés.