Vote de confiance au Bloc québécois : trop peu trop tard, disent des experts

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Ouellet survivra-t-elle au vote de confiance ?

Après avoir longtemps refusé de se soumettre à un vote de confiance, la chef du Bloc québécois Martine Ouellet a fait volteface hier et demandera aux membres du parti de trancher sur son avenir. Mais c’est trop peu trop tard, croient des experts.


«J’ai l’impression que le Bloc québécois est en plein désarroi et on est maintenant en mode improvisation. Martine Ouellet a été sacrée chef sans opposition, son arrivée n’a pas fait l’affaire de tout le monde, la majorité de ses députés lui ont claqué la porte [...] et là elle a cédé sous la pression parce qu’elle a fini par comprendre qu’elle ne pouvait pas juste s’assoir sur son fauteuil», analyse Jacques Beauchemin, professeur au département de sociologie à l’UQAM.


Hier, la chef du Bloc a accepté de se soumettre à un vote de confiance qui se tiendra à une date qui reste toujours à confirmer. La proposition devra toutefois être approuvée avant par le conseil général de la formation le 29 avril à Drummondville.


Les militants seraient appelés à voter sur deux questions «par référendum», soit sur la pertinence d’axer le Bloc sur la souveraineté et sur le leadership de Mme Ouellet.


Rappelons qu’au début mars, 7 des 10 députés du Bloc ont démissionné avec fracas, déclarant qu’ils ne pouvaient plus travailler avec Mme Ouellet. Ils avaient aussi dit qu’ils n’étaient pas en accord avec la mission qu’elle donnait au parti de mousser la souveraineté.


«Cela nous permettra de faire le tour de toute la question sur ce qu’on vit depuis la crise tant quant à la question de la mission du Bloc québécois qui a été vraiment remise en question par les démissionnaires et l’autre volet du vote de confiance», a dit la chef à Ottawa.


Celle-ci a ajouté qu’elle resterait en poste si elle reçoit 50 % plus un vote en sa faveur. Rappelons qu’en 2005, Bernard Landry avait quitté la chefferie après avoir reçu 76 % des appuis des membres.


«Un appui d’à peine un peu plus de 50 % de ses membres, c’est complètement intenable comme position. Tu ne peux pas survivre comme chef quand il y a une personne sur deux parmi tes membres qui est contre toi», s’est exclamé Jean-Marc Léger, PDG de la firme de sondage Léger.


«Le vote de confiance est un bel effort de la part de Mme Ouellet, mais il arrive trop tard. Le Bloc n’a pas juste un problème de direction et de mission, il a un problème d’existence même», continue M. Léger.