Vite un parapluie !

Ouvrons notre parapluie quand un orage de merde s'abat.

Tribune libre


Chaque fois qu'un journal du Haut Canada verse un peu de merde sur le Bas Canada, et cela est devenu un sport favori de grands quotidiens de langue anglaise, il y a des St-Jean-Baptiste pour lancer les hauts cris et pour donner de l'importance à la chose. Cela encourage plutôt que corrige, tout comme le grand frère est stimulé par les pleurs de son petit frère quand il le bouscule. Toutes les mamans savent cela.

Notre réaction de victime éternelle provoque des attaques de plus en plus vicieuses. Nous pleurnichons en demandant à des institutions, le plus souvent fédérales, de nous protéger au plus grand bonheur du provocateur. Il est temps de se demander si ce comportement n'est pas trop enfantin. Pourtant nous avons l'exemple des réactions juives à tout ce qui peut être assimilé à de l'antisémitisme et cela nous agace. Ne devrions-nous pas tirer leçon de cet exemple et commencer à avoir un comportement plus détaché et plus efficace?

Il me semble que l'on pourrait adopter deux attitudes au lieu de brailler dans le coin. La première serait de rendre la pareille, soit de suivre l'actualité ontarienne et de faire notre propre analyse sociologique et psychologique de leurs faits divers, des crimes qui se commettent chez eux, des fraudes qu'on y voit, des scandales politiques et des carences administratives qui ne manquent de se produire à Toronto et à Ottawa. Au lieu d'avoir de la sympathie envers leurs problèmes nous pourrions faire partie du problème comme il ne manque pas de le faire à notre égard. Cessons d'être gentils et brassons, nous aussi, le merdier. Ayons des correspondants dans leurs grandes villes et publions leurs erreurs avec commentaires et exhortations. Vantons-nous de ne pas connaître leurs mauvaises situations en oubliant tous les événements qui sont de même nature chez-nous. En somme mettons-nous à l'école du Globe and Mail et du National Post.

La deuxième attitude est d'éviter de donner de l'importance aux balivernes des scribouilleurs anglophones. Cessons de les diffuser, publier, commenter, analyser, répéter, critiquer, dénigrer, mal digérer, réfuter et surtout de faire durer ce petit jeu sado-maso pendant des semaines. Nous devons faire en sorte que la pluie de leurs injures ne passe pas le parapluie de notre indifférence, comme on le disait dans ma région du temps de mon enfance.
Toute action se perd quand la réaction disparaît. En un mot ne mangeons pas le plat qu'on nous sert.


Gilles Néron
_ Québec


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3 commentaires

  • Fernand Lachaine Répondre

    19 septembre 2006

    J'étais porté aussi à croire que ces nombreux incidents de la part des journaux anglophones pouvaient aider la cause indépendantiste mais je n'en suis plus sûr...
    Je pense maintenant que nous nous sommes tellement trainés sur le vente et ce depuis si longtemps que rien n'arrête ces journaux. Ils peuvent, à leur guise et de façon haineuse, nous insulter et nous injuriez sans peur que nous retorquions et sans peur non plus que notre gouvernement national, dans un geste de fièreté, mette les pendules à l'heure. Ces journaux, dirigés par des lâches se ferment hermétiquement quand par exemple les Américains viennent faire la loi dans leur pays. (Voir guerres, bois d'oeuvre, boeuf etc. Non ces petits ¸lâches s'en prennent à nous car ils savent que nous ne voulons nous défendre.
    C'est nous les Québécois et les Québécoises qui somment devenus incapables de remonter la tête. Nous sommes à genoux et nous ne faisons peur à personne. Malheureusement....

  • Archives de Vigile Répondre

    19 septembre 2006

    Je ne suis pas d'accord,
    On envoie les journalistes de GESCA ou de Quebecor? Ceux de la revue Voir peut-être? Pourquoi pas Martineau avec Pratte en personne? Auriez-vous confiance d'avoir toute la vérité?
    Clairement monsieur Néron nous demande de nous écraser et de laisser faire. J'ai entendu ça des miliers de fois que ce soit Lindros dans les années 1990 (occupe-toi pas de lui c'est un jambon!) Richler (il radote! c'est pas un exemple voyon!).
    Ça a d'ailleurs toujours été notre attitude devant la provocation et il faut croire que cette attitude n'est pas la bonne puisque le problème revient tout le temps en plus sale, en plus laid, en plus bas.
    Il faut au contraire mettre cet article sous le nez de ceux qui dorment encore (comme je le fais depuis que je suis tombé dessus).
    Il y a beaucoup de québécois qui veulent la souveraineté pour le Québec mais il y en a malheureusement encore beaucoup trop qui ne la veulent que lorsque le Canada les provoque à la tenter.
    Pas un seul peuple ne laisserait passer ça, c'est le moment de réagir en peuple car ce genre de littérature n'a pas de limite, si nous ne faisons rien, d'autres articles, toujours plus racistes seront publiés dans le plus total irrespect pour le Québec.
    Michel C Auger fait l'autruche comme à son habitude dans de telles situations. Insinuer que le chef de pupitre du Globe a laissé passer l'article de Madame Wong car il dormait au gaz c'est insulter le Québec au complet. Personne dort au gaz là-bas, cette femme fait sa job: du Quebec Bashing, avec brio, et dans toutes les règles de l'art.
    C'est pas une erreur, c'est pas une distraction ou un relâchement bien au contraire! ça a été publié un samedi et l'article est très long.
    Frottez-vous les yeux!

  • Archives de Vigile Répondre

    19 septembre 2006

    Vu d'un autre angle, je dirais plutôt que ce Quebec Bashing aide la cause souverainiste. Chaque fois que je lis de tels articles ma conviction est renforcée et je pense que la cause souverainiste acquière de nouveaux adeptes au Québec... et au Canada. Je crois donc qu'il faut faire flèche de tout bois encourager la diffusion de cette littérature francophobe.
    A.C.